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Air Canada est-elle trop orgueilleuse pour acheter Air Transat?

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Au mois de février dernier, l’analyste de la Banque Scotia, Turan Quettawala, avait fait les manchettes économiques en suggérant que WestJet devrait faire l’acquisition d’Air Transat. Si M. Quettawala avait raison à propos de la situation difficile d’Air Transat, nous sommes d’avis que WestJet n’est pas le transporteur canadien qui devrait en faire l’acquisition, mais c’est plutôt Air Canada qui devrait le faire.

 

La publication des résultats financiers du premier trimestre d’Air Transat met en lumière la position difficile dans laquelle le voyagiste se retrouve. Malgré les efforts de rationalisations, son bilan s’écrit toujours à l’encre rouge. Ce qu’il y a de dérangeant dans la publication de ses résultats, c’est que la direction d’Air Transat impute le déficit actuel aux charges additionnelles liées à la dévaluation du dollar canadien et à l’augmentation du prix du carburant. Pourtant la valeur actuelle du huard est près de sa moyenne des 30 dernières années alors que le prix du baril de pétrole est si bas qu’on peut dire qu’il se balade en métro. Puisque la direction attribue ses déboires à la conjoncture, aucune mesure ou action particulière n’est envisagée pour se sortir du pétrin.

 

L’attitude de la direction d’Air Transat est de nature à inquiéter les actionnaires qui de nos jours ne sont pas très patients. Ses trois plus gros actionnaires détiennent 42,7% des actions et ce sont des fonds d’investissement : Letko, Brosseau & Associates Inc. avec 17,5%, le Fonds de Solidarité FTQ avec 13,1 % et enfin Franklin Bissett Investment Management avec 12,1%. Si Air Canada faisait une offre d’acquisition des actions au double de leur valeur actuelle, ces trois actionnaires n’auraient probablement pas d’hésitation à vendre. Pour le porte-étendard canadien, le coût d’acquisition à moins de 400M$ représenterait une véritable aubaine.

 

Les actifs d’Air Transat valent environ 1,3G$ et comportent plusieurs éléments susceptibles d’intéresser Air Canada. Ses liquidités de près de 250M$ viennent en tête de liste, suivies par les actions facilement monnayables d’Ocean Hotels qu’elle détient et dont la valeur est de 100M$. Viennent ensuite tous les actifs liés aux opérations aériennes qui sont constitués de biens tangibles et non tangibles : il s’agit de l’achalandage, de la marque de commerce, des avions,  de la main-d’œuvre spécialisée et de son expertise, de l’immobilier et des créneaux d’atterrissage. Bien qu’ils soient plus difficilement monnayables, ces actifs ont pris du temps à se développer et ils sont le fruit de plusieurs milliards d’investissements.

 

Comme Air Canada et Air Transat sont des entreprises syndiquées, leur culture est semblable à bien des égards. Les appareils A330 d’Air Transat pourraient facilement s’intégrer à la flotte d’Air Canada puisqu’elle en possède déjà. Il est évident que les A310 s’en iraient à la casse. Pour ce qui est des B737, Air Canada pourrait probablement s’en départir puisqu’elle a suffisamment d’avions en commande dans les années à venir pour les remplacer. Mais ce sont les créneaux d’atterrissage qui pourraient être plus attrayants aux yeux d’Air Canada. Si leur acquisition lui permettait de renforcir sa position dans les trois plus grands aéroports canadiens, c’est surtout de l’autre côté de l’Atlantique qu’elle y trouverait son compte. En prime, Air Canada pourrait rationaliser et rentabiliser plusieurs de ses routes.

 

Le plus gros obstacle à l’acquisition d’Air Transat par Air Canada, c’est la culture d’entreprise de l’acheteur. Parce qu’elle est très fière de son titre de porte-étendard, la tradition d’Air Canada est d’utiliser sa position dominante au pays afin d’écraser la compétition ; les mots fusion et acquisition ne font pas partie du vocabulaire de ses dirigeants. S’il est vrai qu’Air Canada a racheté Canadien Airlines en 1999, l’achat à saveur politique était survenu après une guerre commerciale qui avait mis en faillite Canadien et avait passablement amoché les finances d’Air Canada. Affaiblie par cette lutte, Air Canada ne s’en était pas remise et avait été obligée de se mettre sous la protection des tribunaux en 2003.

 

Air Canada s’est donné comme objectif de devenir un des plus grands transporteurs aériens au monde ; il est évident que pour parvenir à ses fins elle va devoir tasser des adversaires. Mais pour monter au palmarès des plus grandes compagnies aériennes, la direction d’Air Canada aurait intérêt à mettre de côté son orgueil et d’écouter la logique des chiffres. Car avec une capitalisation boursière aussi basse, même Porter pourrait se payer Air Transat.

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17 avis sur “Air Canada est-elle trop orgueilleuse pour acheter Air Transat?

  • Air Canada a analysé les livres de Transat et en a conclu que ce n’est pas avantageux …. Transat a des coût opérationnels trop élevé pour la valeur de l’entreprise … faut bien plus que des A330 pour fusionner ….

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    • André Allard

      Vous prenez sa où qu’Air Canada a analysée les livres d’Air Transat? Ce sont deux entreprises à capitale ouvert, elle auraient été dans l’obligation de le dire. Pour ce qui est des coûts d’opérations supposément élevés d’Air Transat là encore j’ignore où vous prenez vos information? Même si Rouge a des coûts qui se rapprochent de ceux D’AT ils sont encore plus élevés, pour ce qui est d’Air Canada elle a justement crée Rouge afin de faire la compétition à AT.

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      • Ca fait plus d’un an que Transat est à vendre, quand nous sommes à vendre, on ouvre nos livres …

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        • André Allard

          Pas tout à fait, pour ouvrir les livres à un acheteur il faut d’abord que ce dernier dépose une offre en règle et après acceptation de l’offre par la direction il y a une vérification diligente. Une compagnie n’ouvre jamais ses livres car ils contiennent de l’information stratégique qu’elle ne souhaite surtout pas partager avec ses compétiteurs.

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  • didier chabanne

    La question est la suivent est-ce que Air Transat assez solide pour continué ? Ou encore air transat a besoin d’être fusionner ?

    merci

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  • Gros Minet

    J’ai l’impression que l’arrivée de sunwing et de rouge a créé une situation où il n’y a plus de place pour tout le monde.

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    • André Allard

      Il semblerait que Sunwing ait encore plus de difficultés qu’Air Transat, mais c’est certain que Rouge est venu jouer dans leur tale. En même temps, la baisse des prix fait augmenter le nombre de voyageurs quand on additionne le total des trois compagnies.

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      • Sonny Couture-Lacroix

        Tu prends ça où que Sunwing a de la difficulté? C’est l’une des compagnies avec la croissance la plus rapide au pays, et ce depuis près de 10 ans. Vérifie par toi même. Elle est inscrite dans la liste des 500 du magazine Forbes. Ce qui n’est pas le cas d’aucune autre compagnie aérienne. Vérifie tes sources. Transat a de la difficulté, c’est un fait. Ce n’est pas le cas de tout le monde et ce n’est pas tout le monde qui veux racheter une compagnie qui a du trouble. Voire ici aussi Canjet.

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        • André Allard

          Si Sunwing n’a pas de difficultés, alors pourquoi elle a demander à certain de ses fournisseurs de services de revoir les contrats à la baisse? L’explication donnée au fournisseurs est qu’elle subie la concurrence de Rouge. Le monde de l’aviation est un bien petit monde et tout fini par se savoir. Pour ce qui est du passé de Sunwing, il n’est pas garant de l’avenir

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        • Sunwing à un coût d’opérations beaucoup moins élever que c’est concurrent mes il ne fais d’argent de sources sur ! Même que sont actionnaire minoritaire va les laisser tomber TUI selon ce dernier le Deal étais transat sort de l’europe et TUI sort du Canada ! A voir

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  • Jacques Lalonde

    Je suis d’origine de Nordair, j’ai subi les fusions et cela n’a pas été de tout repos, perte de salaire, vacances ect ect
    Maintenant parlons franc jeu.
    Si à mon avis Air Canada se manifeste pas c’est peux-être l’expérience dès précédant des fusions beaucoup de déception.
    Comme je l’ai dis au début, qu’est-ce que les syndicats sont prêt à parler pour sauver leur emploies inclus l’administration qui va ou qui fait quoi et comment dois-je prendre une nouvelle avenir.
    Sincèrement je vous souhaite une bonne chance, ce n’est pas facile pour personne mais avec une esprit ouverte vous pouvez y arriver.

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  • laflamme

    J’aimerais rappeler que air transat n’est pas une entité séparée. Elle fait partie du groupe transat avec des hôtels, des agences de voyages, etc, qui peuvent ne pas intéresser westjet et air Canada. Cela étant dit, on dirait que la direction ne sait plus quoi faire pour ramener l’entreprise dans le positif. Le modèle imaginé par les fondateurs il y a trente ans ne fonctionne plus et pour survivre transat devra se départir de ses sections déficitaires. Le fleuron de l’aviation québécoise, la deuxième compagnie canadienne la plus ancienne encore en activité a encore des jours difficiles en vue.

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  • On parle de la nature orgueilleuse de la direction d’Air Canada, mais on peut dire la même chose de la direction d’Air Transat et peut-être encore pire. Je ne crois pas que Air Transat soit à vendre et peut-être la situation de l’entreprise aujourd’hui est le resultat d’une politique d’entêtement vis à vis Sunwing. Il faut savoir où arrêter et quand le moment est venu pour changer tes objectifs. La nature d’Air Transat est aussi d’écrasser les concurrents sauf qu’avec Sunwing ils se sont fait prendre dans ce jeu.

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    • André Allard

      Très bonne observation, Air Transat avait joué dure contre une compagnie de Québec, qui n’aura durée qu’une semaine si je ne m’abuse et son nom c’était Maestro je crois.

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      • Exact, leur slogan: le meilleur compétiteur est un compétiteur mort !

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  • Sunwing airline existe seulement pour déplacer ses propres passagers et apportent peux à la compagnie. C’est dans ses chaines d’hotel et agence de voyages qu’il fait tout ses profits. La division Airline n’est qu’un outil. Et dans l’ensemble sunwing fait très bien.

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  • Transat est en deroute,il n’ont pas de plan ou tarde a montrer qqchose qui fait du sens! Il ne degage pas de marge de profit et n’a vraiement pas bien planifié l’integration des 737(ca coûté bin cher de training pour ses pilotes).le cafouillage du catering l’an passé a fait mal!

    Apres 30 ans d’operation,Si ca va pas on dit c’est la faute du fuel,du $US et anciennement les pilotes qui veulent la greve(vraiement?)……….faut changer de disque la !
    La plupart des employés se demande ou tout ca s’en va?
    Est ce temps d’une prise de contrôle par autrui?
    Transat AT c’est publique mais air transat c’est privé………tirez en vos conclusions.
    Bonne nuit a tous…………

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