Bombardier

Bombardier est en restructuration, pas en vente de feu

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La parution des résultats financiers trimestriels de Bombardier a confirmé que le plan stratégique pour redresser l’entreprise qui a été présenté en décembre 2015 est crédible et il commence à donner des résultats.

 

Par contre deux hypothèses ont fait surface dernièrement qui donneraient à penser que Bombardier serait en vente de feu. La première est à propos de la division Learjet qui serait en vente. Questionnée à ce sujet vendredi dernier, la direction de Bombardier a clairement indiqué que cette division était rentable, et ce, malgré le faible volume de livraison d’appareils (à peine un par mois). Si les ventes de Learjet-75 ne sont pas à leur sommet en ce moment, cette division a connu de très bonnes années dans le passé. Le grand nombre d’appareils encore en service lui permet donc aujourd’hui de vendre suffisamment de pièces et des services d’entretien pour générer une très bonne marge bénéficiaire. Puisque la division Lear jet est rentable, il n’est pas nécessaire d’en précipiter la vente. En ce moment Bombardier travaille à améliorer le rendement des services après livraison dans toutes ses divisions d’avions d’affaire. Pour ce faire elle a délégué des cadres d’expérience comme M. Sébastien Mulot afin de s’assurer d’obtenir de bons résultats.

 

L’autre chose dont nous avons entendu parler dernièrement est la possibilité que Bombardier déménage la production du CRJ au Maroc. De toutes les rumeurs qui ont circulé à propos de Bombardier au cours des dernières années, celle-ci se classe nettement au sommet des plus improbables et voici pourquoi : le programme d’avion CRJ a déjà dépassé la moitié de son espérance de vie et il lui reste tout au plus cinq à dix ans avant que sa production ne se termine. Comme nous l’avons déjà mentionné dans un texte précédent, les livraisons de CRJ ne devraient pas dépasser 30 appareils par année d’ici la fin de 2022, soit à peine 150 en cinq ans. Le ré-outillage de la ligne de production au Maroc coûterait entre 500 M$ et 1 G$ et à cela il faudrait ajouter le coût de la courbe d’apprentissage de la main d’œuvre de la nouvelle usine.  Il faudrait donc un minimum de cinq ans  avant que la production de CRJ ne redevienne rentable. Même si le gouvernement marocain décidait d’ouvrir ses goussets, il lui en coûterait des milliards pour produire 150 avions, peut-être 300 si le programme survit au-delà de 2022 sans aucune garantie que l’usine survivrait à l’arrêt de production du CRJ. Une ligne d’assemblage d’avion, ce n’est pas une roulotte à patates que l’on déplace d’un festival à l’autre en espérant empocher un maximum de revenu à chaque soirée. Il ne  faut surtout pas oublier que Bombardier Avions Commerciaux a déjà investi des centaines de millions de dollars dans le déménagement du CRJ de Dorval à Mirabel à la fin des années 90.

Comme Bombardier est en restructuration afin d’améliorer ses marges bénéficiaires, cela donne libre cours à toutes sortes de théories et de rumeurs. Mais ce n’est pas parce qu’on en parle qu’une rumeur va se réaliser; pour qu’une rumeur se concrétise il lui faut des assises solides et ce n’est pas le cas des deux rumeurs mentionnées dans ce texte.

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11 avis sur “Bombardier est en restructuration, pas en vente de feu

  • Maxime

    L’idéal serait de renvoyer la production du crj à dorval…. Les installations sont déjà prêtes à recevoir ce type d’avion, puisque le challenger 650 est bâti sur la même base… Les paintshop sont aussi optimales pour ce type d’avion…. Et ça remplirait les trous si la cadence de Challenger ralentit un peu….

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    • Nicholas

      Les lignes d’assemblage final et celles des ailes sont très différentes à Dorval et Mirabel, l’investissement nécessaire serait considérable. De plus les installations de Dorval sont très bien remplis avec le CL650 et le CL350. Sans parler de la finition intérieure qui n’a rien à voir avec les Challenger.

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  • Bonne mise au point par le texte ci-haut. Parfois je pense que la saga du cserie à embrouiller les yeux d’un peu touts le monde ou presque. On oublie trop souvent que bomdardier a bien d’autres avions qui se vendre assez bien. Ne pas oublier la division transport aussi, qui fait des mégas ventes de plusieurs milliards. Un bon coup de pied au c….sa fait voir bombardier d’un angle nouveau. Certains journaux devraient regarder ailleurs parfois………http://laerien.fr/2017/07/28/airbus-trou-d-air/

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    • Gros Minet

      Il faut que la prochaine débandande financière arrive le plus tard possible parce que si cela arrive dans 1 à 4 ans BBD courre la chance de faire faillite. A&B ont saturé la marché et si une baisse de 30 à 50% du traffic aérien se produit après la débarque financière, BBD pourrait attendre 5 à 10 ans avant de faire une autre vente de CSeries parce qu’il aura tellement d’avion usagés en vente à prix dérisoire. Ça pourrait être la même chose dans les jets d’affaire et les trains.

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      • Le transport de passagers est en hausse constante d’environ 10% par année depuis 1970, la seule baisse (légère) a été enregistrée en 2001.

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        • Gros Minet

          Quand les pensions se seront volatilisés, cette statistique ne tiendra plus. De toute façon ça ne peut pas monter jusqu’au ciel … Pourquoi cela monte c’est parce que le prix du billet a constamment baisser. Ça ne peut pas être éternel.

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          • C’est parce que les pays en développement (particulièrement la Chine et l’Inde) se développe rapidement.

          • Gros Minet

            Les salaires là-bas sont trop bas pour qu’ils achètent ce qu’ils produisent. Donc ils doivent exporter leurs cochonneries pour que ça marche. Ici on se désindustrialisent et à la fin cela système va s’arrêter parce qu’on doit s’endetter pour payer leurs bébelles. Quand les dettes sont irremboursables c’est là que ça s’arrête et ce moment approche …

    • Enfin le nuage noir au dessus de bombardier,semble envoit de s’éclairsir. Il aura surement encore des soubresauts surtout du côté du cserie,mais je crois que l’oiseau và finir par faire sa place,et en bonnes quantités de ventes.

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