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Pénurie de pilote, temps durs à venir pour les transporteurs de troisième niveau

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Au cours des 30 derniers jours, les deux plus grosses écoles de pilotage du Québec qui offrent la formation ATPL intégré, Air Richelieu et Cargair, ont annoncé des ententes avec des transporteurs qui opèrent des lignes aériennes régionales pour le compte d’Air Canada.

 

Jusqu’à tout récemment, les pilotes débutaient leur carrière au sein d’un transporteur aérien de troisième niveau, mais la croissance rapide des lignes aériennes jumelée au départ à la retraite des baby-boomers crée une pénurie de pilotes au Canada comme il y n’y en a pas eue depuis la Deuxième Guerre mondiale. Loin de s’estomper, la pénurie va s’aggraver au cours des deux prochaines années; les transporteurs de deuxième niveau comme Jazz, Air Creebec ou encore Air Inuit n’auront d’autres choix que d’embaucher les pilotes dès leur sortie des bancs d’école surtout ceux du programme ATPL intégré. Ceux qui seront tentés de dire que cela fait 30 ans que l’on entend parler d’une pénurie de pilote à venir devraient se poser la question suivante; Est-ce déjà arrivé qu’une compagnie de la taille de Jazz est besoin d’embaucher 275 pilotes la même année? C’est bien ce que Jazz entend faire en 2018.

 

Depuis quelques années déjà, les transporteurs de troisième niveau voient leurs pilotes les plus expérimentés être recrutés par les compagnies de deuxième et de premier niveau. Il n’y a que quelques années encore, il fallait compter 3 000 heures de vol pour être embauché comme pilote sur une ligne aérienne. Au cours de l’année 2017, le minimum pour un emploi de copilotes pour les transporteurs de deuxième niveau est descendu à 1 000 heures et  l’entente entre Jazz et le collège Air Richelieu va forcer la main des autres transporteurs de deuxième niveau afin d’aller au plancher.

 

Le problème pour les transporteurs de troisième niveau, c’est que plusieurs donneurs d’ouvrage comme le gouvernement du Québec exigent un minimum de 1 000 heures de vol pour le copilote. De telles exigences font en sorte qu’il est maintenant très difficile pour ces transporteurs de trouver des équipages pour leurs avions. Plusieurs opérateurs d’appareils pouvant transporter 9 passagers ou moins m’ont rapporté avoir été obligés d’annuler des vols par manque de pilote en 2017. Le coût prohibitif d’une licence de pilote professionnel est aussi un frein important au recrutement d’élèves pilotes. Les compagnies situées en région sont celles qui sont le plus touchées, les projets d’expansion se font rares et le « downsizing » risque de devenir la norme.

 

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18 avis sur “Pénurie de pilote, temps durs à venir pour les transporteurs de troisième niveau

  • Nicholas

    « Le coût prohibitif d’une licence de pilote professionnel est aussi un frein important au recrutement d’élèves pilotes. »

    Et les salaires, souvent ridicule.

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    • François Bouchard

      Effectivement les salaires sont ridicules. Je jasais cet été avec un pilote d’une compagnie commerciale que je ne veux pas nommer, mais en étant commandant d’un Dash-8 depuis 10 ans, il ne gagnait que 52K$/an!

      Le bassin de pilote potentiel est immense à mon avis, il n’y a qu’à monter les salaires pour trouver du monde. Mais c’est une équation dangereuse évidemment puisqu’on sait que le prix des billets au Canada est déjà astronomique. Pourtant, des compagnies en Europe sont capables de miracles. Mon neveu est allé en Croatie l’automne passé à partir des Pays-Bas pour 37 Euros pour le vol complet aller-retour (2 hres aller et 2 hres retour). Il badinait en m’expliquant que ça lui avait coûté plus que ça pour se rendre à l’aéroport!

      À Dorval, si tu commandes une bière avec un repas, ça va te coûter plus que ça!

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    • Blue dog

      Totalement, quand tu vois toutes les roulottes au bout des pistes a LAX et que tu sais que des pilotes habite la, ca laisse songeur. Le nombre d’heure qu’ils sont parti de la maison vs le nbs d’heures payé ca gagne pas cher. (ils sont seulement payé lorqu’ils volent.) Un article d’une couple d’année mais qui en dit beaucoup: http://www.google.ca/amp/s/skift.com/2013/08/28/the-u-s-airline-pilots-who-barely-make-minimum-wage/amp/

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  • Gros Minet

    Ils vont faire venir des pilotes mexicains, thailandais et autres. Les salaires sont bas là-bas et ils seront content de venir ici

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    • André Allard

      Les transporteurs de troisième niveau ne font pas de vols réguliers sur des appareils de la taille d’un Dash-8. Au Québec qu’en on parles de troisième niveau il s’agit des compagnies qui opèrent des avions de 19 passagers et moins.

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      • François Bouchard

        Oui, mais si les compagnies de deuxième niveau paient des salaires de 52K$ à leurs commandants, que reste-t-il pour les pilotes qui volent sur les compagnies de troisième niveau? Un des pilotes d’Air XX m’expliquait qu’au début de sa carrière dans une autre compagnie alors qu’il surveillait les feux de forêt, il avait dû coucher dans un garage à côté de l’avion et faire ses besoins dans un seau. On peut imaginier son chèque de paie.

        Le chef pilote d’une compagnie qui fait du vol de brousse au Qc (je ne la nomme pas non plus), ne gagnait que 30K$/an il n’y a pas si longtemps (ça fait un bout que je ne l’ai pas croisé).

        On connait tous des passionnés d’aviation qui rêveraient de voler tous les jours mais ils ont souvent des obligations financières qui les forcent à faire autre chose, faute de salaire décent.

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        • André Allard

          Faire le plein de carburant des avions à Saint-Hubert rapporte plus que coller à gauche sur un King Air.

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  • MarcelC.

    S’il existe vraiment une pénurie de pilotes, il y aura infailliblement une pression à la hausse sur les salaires de ceux-ci. C’est une loi économique fondamentale: qui dit rareté, dit coût élevé.

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    • Gros Minet

      Non, aucune hausse de salaire mais abandon de service.

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      • MarcelC.

        Pourquoi « abandon de service » et « aucune hausse de salaire »?

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        • André Allard

          Les compagnies ne roulent pas sur l’or et ont beaucoup de difficulté à joindre les deux bouts. Les avions sont vieux et commencent à être très dispendieux à entretenir et elles n’ont pas de liquidité pour les remplacer. Augmenter les salaires des pilotes ne ferait qu’augmenter les coûts d’opération, quand les lignes aériennes embauchent, les pilotes laissent les petits coucou de 9 passagers ou moins pour les grandes compagnies.

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          • MarcelC.

            Malheureusement, il y a donc un lien entre l’abandon de service et la hausse des salaires des pilotes.

          • Gros Minet

            Voilà! À un moment donné ils auront à renouveler la flotte et décideront que seulement une partie de celle-ci le sera donc un abandon de service inévitable parce que pas rentable avec une charge financière trop élevé dû à l’hypothèque sur l’avion.

          • MarcelC

            « …pas rentable avec une charge financière trop élevé du à l’hypothèque sur l’avion »…et rapport que les pilotes sont rares et qui va falloir mettre plus d’argent pour n’en avoir.

          • Gros Minet

            Quand on réduit les vols, on a moins besoin de pilotes. C’est comme ça que le contrôle des salaires se fait.

          • MarcelC.

            L’autre moyen d’éviter une hausse des salaires, c’est de former plus de pilotes pour répondre à la croissance de la demande. Mais, c’est justement ça le problème, on n’y arrive pas.

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