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CRJ-900NG contre E-175

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Dans notre texte du lundi 17 juillet dernier, nous avons traité de l’importance de la clause de limitation des avions régionaux aux États-Unis. Maintenant que nous avons établi qu’il ne reste que deux avions actuellement en production qui rencontrent cette fameuse clause, il est temps de passer à la comparaison entre les deux.

 

Pour établir le coût d’opération, nous avons pris pour exemple un vol type de 500 miles nautiques en vitesse de croisière en présumant d’un temps de circulation au sol uniforme. Les cinq coûts suivants ont été pris en considération : le carburant, le coût de l’équipage, le coût d’entretien, les frais d’atterrissage ainsi que le coût en capital. Notez aussi que tous les prix indiqués sont en dollars US.

 

Pour le carburant nous avons utilisé le prix de 2,00$ le gallon, ce qui donne une bonne représentation du prix moyen anticipé d’ici 2022, tenant compte des prévisions actuelles.

 

Pour le coût de l’équipage, nous avons calculé que les pilotes coûtaient 350 $ de l’heure et nous avons calculé 50 $ par agent de bord en tenant compte que les règlements de la FAA exigent un ratio maximum de 50 passagers par agent de bord.

 

Pour l’entretien, nous avons utilisé les données fournies par les deux fabricants en les appliquant à un vol de 500 miles nautiques. Une double vérification a été faite avec les données des compagnies aériennes afin de valider notre hypothèse.

 

Pour les frais d’atterrissage, nous avons calculé un prix moyen de 4,50$ par 1 000 livres selon la masse maximale au décollage pour chaque appareil. Seuls les tarifs à des aéroports américains ont été considérés.

 

Pour le coût du capital, nous avons utilisé le prix moyen à la location reconnu par les compagnies d’évaluation d’avions.

 

Comparaison CRJ-900 NG E-175

Appareil Carburant Équipage Entretien Frais d’atterrissage Coût en capital Coût  500 mn Coût par mn Sièges Coût par siège par mn
CRJ 900 NG  1384.00$  693.00$  637.65$  380.25$  766,67$  3 861,57$  7,72$ 76  0,102$
E-175  1312.00$  690.00$  764.01$  384.84$  800,00$  3 950,85$  7,90$ 76  0,104$

 

 

Comme le démontre ce tableau, le CRJ-900 a un coût d’opération inférieur à celui de l’E-175 ce qui tend à défaire une certaine perception populaire qui dit le contraire. Il est vrai que lorsque Embraer a introduit l’E-175 au début de 2004, ses performances économiques étaient supérieures à celle du CRJ-900. Bombardier a d’abord annoncé le CRJ-900 NG en 2007; bien que cette nouvelle version ait réduit l’écart avec l’E-175, ce n’était pas suffisant. Au début de la présente décennie, voyant que le marché des avions régionaux lui filait toujours entre les mains, Bombardier a promis des améliorations supplémentaires dans les coûts d’opération du CRJ-900 NG de 10% avant la fin de 2020. En 2014, les améliorations apportées ont permis de réduire ses coûts d’opération de 5,5 %, ce qui l’a replacé devant l’E175.

 

Il reste donc un autre 4,5% d’économie à venir afin d’atteindre l’objectif de 10% d’ici la fin de 2020. Pour y arriver Bombardier songerait à utiliser des freins en carbone, apporter des améliorations à l’aile ainsi que quelques autres améliorations aérodynamiques.

 

Tandis que Bombardier travaillait à apporter des améliorations au CRJ-900 NG, Embraer s’est occupé du développement de l’E2 avec l’espoir que la clause de limitation serait modifiée. Son plan B est de continuer à produire l’E-175 plutôt que l’E-175-E2 si la clause de limitation est maintenue. Mais cela risque fort d’affecter à la hausse le coût de production de l’E-175, car il y a plusieurs différences importantes avec les E2.

 

En tablant sur le maintien de la clause de limitation, Bombardier semble avoir fait le bon choix en limitant ses investissements dans un marché dont les meilleurs jours sont derrière. Avec une perspective d’une trentaine de livraisons par année d’ici la fin de 2022, elle pourra continuer de produire des CRJ-900 NG avec une marge bénéficiaire respectable.

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17 avis sur “CRJ-900NG contre E-175

  • Yves Lamoureux

    avec des flottes qui vieillisse a vue d’oeil un peu partout dans le monde j’aimerais bien que Bombardier innove un peu dans ce domaine,oui je comprend que la Série C est l’avenir mais le CRJ a fait que nous somme sur la mappe et je ne serais pas pret a laissé aller ce qui a fait notre réputation sans que l’on ce battent

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  • Bernard La Frenière

    La différence des coûts d’entretien est substantielle et fait pencher la balance en faveur du CRJ. Ça ne devrait pas s’améliorer pour le E175 en vieillissant. Il y a d’ailleurs une tendance à se départir de ces avions alors qu’il sont encore jeunes. L’entretien est un enjeu majeur pour un transporteur. Vous devez avoir confiance en vos appareils…

    Embraer a tout misé sur le changement des clauses de limitation. Si ça n’arrive pas, le marché pour le E2 sera beaucoup plus limité.

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    • Nicholas

      N’empêche qu’Embraer avec l’E175-E1 aura tout de même 75% des parts de marché vs le CRJ900.

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    • André Allard

      Les données que j’ai utilisées sont à jour et tiennent comptes des dernières améliorations.

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  • Nicholas

    Les meilleurs jours de ce segment sont derrière principalement parce que les appareils offert actuellement coûte très cher d’entretien, surtout les moteurs CF34 (autant sur CRJ900 que l’E175). Lorsque vient le temps de remettre un moteur à neuf le coût dépasse facilement les 3 millions de dollar alors qu’un moteur neuf se vend environ 4,5 millions… Il ne faut pas oublier que le CF34 date des années 70 (TF34) et est 2 ou 3 générations derrière les moteurs actuelles.

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  • Quoi qu’il en soit, le CRJ900 ne pourra pas survivre comme il est maintenant au delà de 2021.
    Je ne sais pas ce qu’il faut faire, mais il faut faire quelque chose ou bien il faut planifier l’arrêt de la production dans quatre ans.

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  • Vaudrin Fernand

    Voila ce qu’est le savoir faire QUÉBÉCOIS. ..

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  • Gros Minet

    Y’a des rumeurs qui courent au sujet d’un déménagement de la production du CRJ vers le Maroc.

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    • André Allard

      Cela serait très surprenant.

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      • Nicholas

        Le Mexique serait plus plausible.

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      • Gros Minet

        Tout est question de subventions … Si le Maroc paie un max, ils vont coiffer le Mexique. Le CRJ ne peut pas être moderniser donc le seul mouve qu’ils leur reste c’est de déménager pour baisser les coûts. Attendont 2020 …

        PS: La Chine est de moins en moins intéressante.

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        • Nicholas

          La seule raison pour laquelle Bombardier déménagerait le CRJ serait pour utiliser l’espace laisser vacant pour le CSeries et éviter de construire de nouveaux bâtiments pour ce dernier. Les travailleurs mexicains ont beaucoup plus d’expérience que les marocains et la transition serait sûrement plus rapide, sans oublier que la majorité des clients sont aux USA.

          Ceci dit, il faudrait quand même une augmentation substancielle du carnet de commande pour que l’opération soit rentable.

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          • Gros Minet

            Une usine neuve payée et un mllliards de dollars !!! BBD a besoin de cash. Je croix qu’ils sont à un point critique et ils ont compris qu’ils devront déplié les gros billets pour monter de niveau. Airbus et Boeing sont présent au Maroc ainsi qu’un contingent de sous-traitants de ceux-ci. L’annone en 2018 et le déménagement et 2021 et une coupe dans le prix de 20 à 25% !!!

            Le CRJ est déjà perte de vitesse aux USA.

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