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Deux Québécoises à l’Air Race Classic

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L’Air Race Classic est une des plus vieilles compétitions de navigation aérienne destinée uniquement aux femmes. Ses origines remontent à 1929; l’aviatrice Amelia Earhart y a déjà participé.

 

 

La compétition comporte plusieurs étapes de navigation et la distance totale est de 2 400 miles nautiques en moyenne. Il n’y a pas de limite d’âge pour participer, mais il faut une équipe d’au moins deux aviatrices dont l’une comptera un minimum 100 de vol à titre de pilote aux commandes et la deuxième devra avoir au moins 500 heures de vol en tant que pilote aux commandes; une troisième coéquipière peut se joindre au groupe à la condition qu’elle détienne au moins une licence d’élève pilote. La compétition comporte deux catégories; 1 universitaire et 2 générale ouverte à tous.

 

 

L’équipe de l’École Nationale d’Aérotechnique était représentée par l’étudiante Madeleine Mena Zapata qui détient une licence de pilote professionnelle et près de 500 heures de vol et par la professeure Michèle Rivest qui compte plus de 3 000 heures de vol, dont 2 000 en tant que pilote d’hélicoptère de brousse. L’équipe s’appelait les Demois’Ailes et compétitionnait dans la catégorie générale, elle terminée quatrième dans sa catégorie et douzième au classement combiné.

 

Les deux aviatrices ont tenu des propos très élogieux envers l’organisation de la course qui tourne au quart de tour. Mais même la meilleure organisation du monde, ne peut contrôler la météo, qui cette année, figure parmi les plus mauvaises de l’histoire de la compétition. Michèle Rivest est une pilote qui en a vu d’autres, mais comme elle nous a di; « quand ça ne passe pas, il n’y a rien à faire ». Madeleine Mena Zapata n’avait jamais été confrontée à de telles conditions météo. Six des neuf étapes de la course ont dû être annulées et 18 participantes ont été obligées de prendre un vol commercial pour se rendre à la cérémonie de clôture.

 

Tous les trajets étaient en zone contrôlée, la FAA et ses contrôleurs étaient bien au fait de la présence des équipes et les suivaient attentivement. Les contrôleurs n’hésitaient pas à s’enquérir de la situation de chacune des équipes. Tous les appareils qui participaient à la course étaient équipés de deux traceurs électroniques qui permettaient aux organisateurs de connaître leur position et leur déplacement en temps réel.

 

La navigation se fait à l’aide du logiciel Foreflight sur iPad et les pilotes reçoivent la météo en temps réel. Par contre la chaleur à l’intérieur de l’avion pose un problème pour l’utilisation de matériel électronique. Tous ceux et celles qui ont volé sur des avions fabriqués par Cessna savent très bien à quel point la température peut monter rapidement dans l’étroit habitacle. De plus comme il s’agit d’une course les prises de ventilation avaient été bouchées avec du « duct Tape » afin de réduire la trainée et il était évidemment hors de question d’ouvrir les fenêtres, le Cessan 172 risquait alors de se transformer en un Sauna à 172 Fahrenheit sous le chaud soleil du sud des États-Unis. L’équipe a eu recourt à des écrans solaires fixés avec là encore avec du « duct tape » et a utilisé un bloc réfrigérant (Ice pack) pour mettre sous le iPad. Il est interdit aux équipes de faire des modifications permanentes aux appareils, mais tout ce qui est temporaire est permis d’où l’utilisation du « duct tape ».

 

Les équipes sont évaluées en fonction du temps qu’elles prennent; comme plusieurs modèles d’avions différents sont utilisés pour la course, plusieurs mois avant la compétition un vol est effectué avec la présence à bord d’un examinateur autorisé qui vérifie la vitesse indiquée (IAS) et la vitesse calibrée (CAS) de l’appareil afin d’établir son handicap.

 

Les équipes doivent donc établir la meilleure stratégie de navigation afin de franchir la distance le plus rapidement possible. L’expérience de pilote d’hélicoptère de brousse de Mme Rivest l’incitait à toujours choisir l’altitude légale la plus basse alors que pour Mme Zapata c’était tout à fait le contraire. Les deux coéquipières ont dû faire des compromis et elles volaient à des altitudes intermédiaires la plupart du temps.

 

Le budget initial prévoyait des dépenses de 8 500$ du départ de Saint-Hubert en Cessna 172, la participation à la course et le retour. C’est finalement légèrement moins de 8 500$ que l’aventure aura coûté. Plusieurs commanditaires ainsi que des activités de financement ont permis de trouver la somme nécessaire. L’Air Race Classic est une compétition de haut niveau qui n’est pas pour les débutantes et les deux pilotes ont trouvé l’expérience enrichissante. Mme Zapata y a noué de nombreuses amitiés alors que pour Mme Rivest c’était un retour au pilotage après plusieurs années d’enseignement au sol.

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