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Le syndicat des machinistes se dissocie des propos de Dominique Anglade

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Depuis deux jours la ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Dominique Anglade tente de justifier la position de son gouvernement dans le dossier de Bombardier en affirmant que nous l’appuyons dans sa démarche. En réaction aux questions du député de Sanguinet Alain Thérrien, elle a avancé que notre organisation jugeait « acceptable » que son gouvernement refuse de s’ingérer dans les affaires de Bombardier. Pourtant depuis le début, notre position est loin de ressembler à ce qu’affirme Mme Anglade.

Rétablissons donc les faits :

Comme organisation syndicale nous défendons des valeurs d’équité et de justice sociale. Ceci nous amène à nous battre contre les inégalités sociales sous toutes ces formes. Dans l’ensemble, il est inacceptable que des hauts dirigent des entreprises encaissent en moyenne 193 fois le salaire moyen au Québec tandis que 11% des travailleurs salariés ont recours aux banques alimentaires pour se nourrir. Il nous faut lutter pour une meilleure répartition des richesses et comme je l’ai déjà mentionné la rémunération des hauts dirigeants de Bombardier nous démontre l’ampleur du problème et l’importance des luttes syndicales à ce sujet. Les rémunérations exorbitantes des hauts dirigeants d’entreprises représentent un problème qui demande l’effort de tous les acteurs sociaux y compris le gouvernement qui a le pouvoir de légiférer pour rendre notre société plus juste.

Cela dit, lorsque le gouvernement libéral a pris la décision d’investir dans Bombardier il avait la capacité et le devoir de fixer un cadre qui aurait fait en sorte que cette entreprise se comporte en bon citoyen corporatif tout en lui permettant de faire décoller la C-Séries. Le gouvernement aurait pu agir en prévention et ainsi éviter que le débat politique dérape complètement. Dans une situation comme celle que l’on vit en ce moment tout le monde risque d’y perdre sur le long terme.

Il faut encadrer l’accès au financement

Mon mandat comme syndicaliste est de représenter des milliers de travailleuses et travailleurs. De veiller non seulement sur leur droit et leurs intérêts, mais aussi à ce que ces derniers puissent garder leurs emplois.  C’est d’ailleurs pour cette raison que je crois qu’il nous faut doter le Québec d’une politique industrielle ou les règles en ce qui concerne l’aide aux entreprises seront clairement établies et orientées dans le but de créer et de conserver de bons emplois au Québec. Des règles qui vont aussi faire en sorte que les entreprises auront des comptes à rendre aux citoyens québécois qui, par le biais du gouvernement, décident d’investir dans leurs projets.

Le 5 octobre 2015, le syndicat des machinistes a remis au ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation un mémoire dans le cadre des consultations sur la stratégie québécoise de l’aérospatiale ou nous avions parlé de mettre des règles et des conditions au financement des entreprises. Malheureusement nos propositions n’ont pas été retenues.

Voici un extrait pertinent qui reflète la position des machinistes :

De façon à maximiser les retombées économiques, l’État aurait avantage à mieux négocier les subventions qu’il accorde à l’industrie en échange des emplois créés.Il faut en effet, prévoir des garde-fous pour s’assurer qu’un employeur n’utilisera un programme d’aide au développement pour ensuite, quelques mois plus tard, déplacer la technologie ou le travail vers une usine située à l’extérieur du Québec. Le financement se doit d’être orienté de façon à avoir un impact pour l’industrie aérospatiale au Québec et pour la création d’emplois.

Au final, nous ne pouvons pas dire que le syndicat des machinistes juge la position du gouvernement comme « acceptable ». Selon nous, son inaction et son manque de volonté politique dans ce dossier sont en train de causer des dommages à l’industrie aérospatiale. Le débat que nous vivons actuellement donne lieu à des débordements qui éclaboussent toute la grappe aérospatiale et ses travailleurs.

David Chartrand coordonnateur québécois de l’Association internationale de Machinistes et des travailleurs et travailleuse de l’aérospatiale et Vice-Président de la FTQ

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6 avis sur “Le syndicat des machinistes se dissocie des propos de Dominique Anglade

  • Bien expliquer …..encore des politiciens qui essais de tirer la couverte de leurs côtés. J’ai bien aimer les deux dernier paragraphes du communiqué de l’AIMTA. J’espère que touts les partis politique vont lire ce communiqué et arrêter de déblatérer sur bombardier. Oui ces augmentations n’auraient pas dû êtres suggérés par le comité de rémunération de bombardier. Maintenant tout à été dit je crois. De bonnes et mauvaises propositions ont été suggérés par toutes et chacun. Maintenant y faut ce concentrer sur le futur de bombardier de la part de certains politiciens. Les partis politique devraient oublier leurs agendas cachés pour la prochaine élection.

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  • Bien expliquer! Mais les politiciens sont ce qu’ils sont! La majorite, tous partis confondus, ne donneront que la version ou position de leur parti politique…qu’ils representent d’abord et avant leurs commettants et c’est deplorable. Soit qu’ils sont vides d’idees, n’ont pas reelement d’opinion ou qu’ils ne cherchent qu’a plaire dans un but purement electoraliste!
    Mais qui est cette madame Anglade? Quels sont ses competences? Quel est son experience dans le domaine?
    Peut-etre a-t-elle déjà atteint son Peter’s Principle de même que plusieurs autres ministres!
    Qu’en pensez-vous?

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    • Ken…je crois que tu a raison. La ministre Anglade est pris entre l’arbre et l’écorce, et à voulu sans doute dédouaner son gouvernement en parlant de l’AIMTA. Mais faut dire que le 1.3 milliards a certainement sauver bombardier d’une débâcle. Oui il aurait été mieux de mettre certaine balise. Mais ces signer, et demander une ré-ouverture c’est complètement bidon de la part de certain partis politique

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      • André Allard

        Tout à fait d’accord avec toi Louis, c’est avant de signer le chèque qu’il fallait poser ses conditions pas après.

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