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L’impact au Québec de la Caisse dans le crédit-bail

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L’une des annonces les plus importantes et des plus surprenantes lors du Salon Aéronautique du Bourget n’a pas été faite au Bourget, mais à Montréal. Car si la décision de la Caisse de dépôt et de placement d’investir 2G$ avec GE Capital Aviation Services (GECAS) ne semble pas avoir provoqué beaucoup de réactions ici au Québec, il n’en demeure pas moins que c’est une décision importante qui pourrait avoir des répercussions significatives au Québec.

 

Suite à la publication du communiqué de presse de la Caisse, plusieurs de nos lecteurs ont laissé des commentaires suggérant que son arrivée dans le domaine du crédit-bail était une bonne nouvelle pour le C Séries. Comme l’a fait remarquer un de nos lecteurs, GECAS finance habituellement les commandes d’avions ayant des moteurs GE, ce qui veut dire qu’il serait fort surprenant que le C Séries, avec ses moteurs Pratt & Whitney, fasse partie de ses projets d’investissement. Quand on y réfléchit bien, pourquoi GE via sa filiale GECAS irait encourager un concurrent ? Par contre le moteur CF-34 de GE équipe le CRJ de Bombardier et le E-175 d’Embraer, et pourrait donc satisfaire les exigences de GE.

 

La Caisse de dépôt va faire ses premiers pas dans le domaine du crédit-bail en aviation mais elle est aussi le plus gros actionnaire de Bombardier après le clan Beaudouin-Bombardier; il serait donc dans son intérêt de pousser sur les produits de Bombardier. N’étant pas actionnaire d’Embraer, la Caisse aura certainement peu d’intérêt pour les produits concurrents de Bombardier; imaginez le tollé si elle devait financer la vente d’avions d’E-175.

 

Quand on fait la somme des intérêts des deux associés dans la nouvelle entité qui sera créée, tout pointe vers le financement de CRJ en priorité.

 

Mais l’arrivée de la Caisse dans le crédit-bail sera aussi bénéfique dans le domaine de l’entretien lourd des CRJ. Car souvent à la fin du bail, les compagnies aériennes retournent les appareils aux locateurs qui doivent parfois faire des entretiens majeurs et mettre à jour la cabine afin de pouvoir les relouer. La présence au Québec d’une société de crédit-bail fait en sorte que ses gestionnaires se tourneront d’abord vers les entreprises disponibles localement afin de faire retaper leurs vieux coucous. Les compétences et expertises de la main-d’oeuvre d’ici en matière de CRJ seront encore plus utilisées avec tous les bienfaits que cela aura pour notre économie.

 

Il y a aussi le fait que le crédit-bail d’avion offre une moyenne de rendement nettement supérieure à leur exploitation, ce qui est bon pour l’ensemble des épargnants qui contribuent à la Caisse.

 

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11 avis sur “L’impact au Québec de la Caisse dans le crédit-bail

  • La Caisse est parfois difficile à suivre, malgré qu’elle détient 30% de Bombardier Transport, il n’y a aucune exigence de contenu canadien minimum pour le REM, ce qui veut dire qu’il serait surprenant que Bombardier obtienne le contrat du matériel roulant, à moins que Bombardier soumissionne à partir d’une de ses usines chinoises ou d’Europe de l’est.

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    • Gros Minet

      Jean Charest a changé la mission de la CDPQ. Maintenant tout ce qui compte c’est le plus profit possible a plus court terme possible.

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  • Gros Minet

    Un nouveau Q400 avec moteur GE ???

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    • André Allard

      Pourquoi remotoriser le Q400, BBD vient juste d’en vendre une cinquantaine, ce qui prouve qu’il a encore du potentiel tel qu’il est. Dépenser pour le remontoriser serait inutile. Bombardier vient d’augmenter sa capacité et avec 18 passagers de plus que l’ATR 72 et une réduction de son coût de production il est maintenant très compétitif.

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      • Gros Minet

        Je te met au défi de t’assoir dans un Q400 à 90 places. T’auras les genoux coller aux oreilles. C’est conçu pour les nains asiatiques …

        À quel prix il les ont vendu ??? Si c’est $23-25 millions, le profit sera très très mince. C’est probablement une opération pour garder la ligne d’assemblage ouverte en attendant un changement en négociation.

        GE a de l’argent ils vont payer. Il n’y a pas grand chose à modifier sur le Q. Il est plus que solide!

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  • Robert Mainville

    Il y a des intérêts conflictuels dans tout ça. Après tout, le motoriste de choix au Québec est PWC, pas GE. Pourquoi la CDPQ financerait-elle la remotorisation des Q400, ou même des CRJ, avec des moteurs GE ? Si on ne pense qu’en terme d’intérêts « local », on tombe dans une situation impossible à démêler. Alors, comment expliquer tout ça ?
    Le profit, tout simplement. La CDPQ financera la location d’Embraer de la même façon que GECAS financera la location de CSeries, si tout le monde y trouve son profit. Point.

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  • Capitaine Scarlet

    GEGAS achète et loue déjà des Q400. On parle ici d’une nouvelle entité dont GEGAS est l’opérateur, et la Caisse, le banquier. Il n’y a pas d’obligation pour cette nouvelle entité d’acheter que des avions motorisés par GE. La mission de cette nouvelle entité ? Rester dans le marché des monocouloirs motorisés avec des équipements à la fine pointe de la préservation de l’environnement. Voilà qui donne un autre portrait.

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    • Gros Minet

      Je crois que la CDPQ veut de l’expertise dans ce domaine dans le but de rouler indépendant dans 10-15 ans. C’est un domaine qui est toujours payant semble-t-il.

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      • André Allard

        Tout à fait, à la condition de bien connaitre le type d’appareil et ses coûts d’entretiens et de remise à neuf.

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  • Thérèse Tremblay

    Beaudoin….et non pas Baudouin ?????

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