Transport aérien

COVID-19 et le transport aérien canadien.

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Alors que COVID-19 se propage sur tous les continents, nous nous penchons sur ses impacts sur le transport aérien canadien.

 

L’IATA a mis à jour ses prévisions des impacts de COVID-19 sur l’industrie du transport aérien mondial. Nous évaluons que le scénario d’une épidémie étendue est celui le plus probable. Selon ce scénario, le trafic mondial de passagers reculerait de 19% en 2020. Les pertes de revenu des compagnies aériennes s’élèveraient à 113 G $ US. Pour les marchés américain et canadien, le recul serait de 10% avec des pertes de 21 G $ US. Notez que l’IATA regroupe 290 compagnies aériennes dans le monde qui transportent plus de 80% de tous les passagers. Ses prévisions sont donc basées sur une solide expertise.

 

La situation au Canada.

Des quatre plus grands aéroports au Canada, Calgary est le premier à avoir publié ses statistiques du mois de janvier 2020. Pour le premier mois de 2020, l’aéroport de la métropole albertaine a connu un ralentissement de 3,6% du nombre de passagers. Le recul touche surtout le secteur des vols intérieurs à -6%. Le secteur transfrontalier a connu une hausse de 5% alors qu’à l’international la baisse a été de 4%. Les vols intérieurs à Calgary représentent 66% du volume total de passagers et cela explique la baisse marquée.

 

Ces premières données ont de quoi surprendre puisque l’hiver il n’y a pas de vol direct entre Calgary et l’Asie. La force de Calgary étant les vols intérieurs elle ne devrait pas être affectée par la crainte du COVID-19. Westjet n’est donc pas épargnée étant donné que cet aéroport est également sa principale base d’opération.

 

Il faut s’attendre à ce que ralentissement de janvier touche plus sévèrement Vancouver, Toronto et Montréal. Soulignons également que janvier est le mois le plus tranquille de l’année pour le transport aérien au Canada. C’est la période de l’année où les vols vers les destinations soleil ont la cote. Le volume des vols transatlantiques et trans-pacifiques est à son plus bas. La baisse du nombre de passagers devrait continuer de s’accentuer jusqu’en juin. Si on se fie aux épidémies précédentes, il faut anticiper un retour à la normale au début de 2021.

 

Air Canada

Alors que débute la crise, Air Canada compte sur de solide liquidités qui vont lui permettre de s’ajuster. De plus, elle pourra retirer un bon nombre de vieux appareils actuellement en service et sans pénalité.

 

Depuis 2013, la stratégie de croissance d’Air Canada repose sur la clientèle américaine; elle a su tirer son épingle du jeu avec les passagers entrant et sortant des États-Unis. La baisse de volume et de prix qui s’amorce sera un test important qui permettra d’évaluer sa capacité à tenir tête face aux géants américains.

 

Sur le marché canadien, son compétiteur ce n’est pas Westjet, mais plutôt son propriétaire qui est ONEX. La firme d’investissement torontoise a les ressources financières nécessaires pour soutenir Westjet durant cette période difficile. C’est un changement important dont devra tenir compte Air Canada dans ses décisions à venir.

 

Tenant compte des perspectives pour 2020 et 2021, les actionnaires de Transat sont certainement très heureux de vendre à Air Canada. Normalement, la transaction devrait être approuvée en mai au plus tard. Maintenant plus que jamais, Air Canada doit procéder avec cette acquisition.

 

Westjet.

C’est au mois de mars 2019 que Westjet a débuté l’exploitation du B787-9 avec trois appareils. En 2020, elle doit recevoir trois B787-9 portant ainsi leur nombre en service à six. Il est évident que pour WestJet, COVID-19 frappe à un bien mauvais moment. Les avions de la taille d’un B787-9, consomment énormément de capitaux durant l’année de leur mise en service. De plus, l’ouverture d’une nouvelle liaison aérienne est rarement rentable la première année.

 

L’ajout de nouvelles destinations internationales avait généré une augmentation de 8,5% pour ce secteur à Calgary en 2019. La baisse de 4% en janvier nous indique que COVID-19 retardera la rentabilisation des routes internationale de Westjet. Si ONEX a les moyens de soutenir le transporteur aérien, elle devra patienter encore plus avant de toucher un retour sur son investissement. La patience du grand patron d’ONEX, M. Gerry Schwartz, sera donc mise à l’épreuve.

 

Conclusion

La propagation de COVIDE-19 affectera les deux grandes compagnies aériennes canadiennes. Mais pour l’instant, tout porte à croire que les deux entreprises retrouveront le chemin de la croissance en 2021. Et qui sait, peut-être qu’il y aura de belles occasions d’acquisition d’ici la fin de 2021.

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3 avis sur “COVID-19 et le transport aérien canadien.

  • Ce qu’il y a d’embêtant avec le COVID-19 est que les symptômes, pour la plupart des personnes affectées, sont semblables au rhume et à la grippe. Des gens ayant le rhume ou la grippe croiront à tort être affectés par le COVID-19. Et des gens touchés par le COVID-19 croiront simplement avoir le rhume ou la grippe : Le mélange parfait pour faciliter, et la contagion, et la panique.

    Le COVID-19 peut simplement être considéré comme une nouvelle souche de grippe, avec un taux de mortalité nettement plus élevé (3% aux dernières nouvelles),

    La bonne nouvelle est que le printemps s’en vient, ce qui habituellement, mais pour des raisons inconnues, met terme aux épidémies de grippe.

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  • Comme tu le dis, les actionnaires de AT doivent se croiser les doigts. Pas sur que Transat aurait passer au travers de cette crise seul. En Asie et en Europe, des dizaines de transporteurs vont disparaître dans les prochaines semaines.

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    • André Allard

      Malgré le récession qui s’amorce, le logique de cette transaction est toujours bonne pour Air Canada alors qu’elle rachète un compétiteur et pourra mieux gérer la capacité.

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