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Un mois de janvier record à venir pour Bombardier?

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Depuis la victoire du bonhomme orange lors de l’élection présidentielle du 5 novembre dernier, l’action de Bombardier joue du yoyo en bourse. Cela n’a rien de surprenant puisque l’imposition d’un tarif de 25% risquerait fort de nuire aux ventes du fabricant montréalais; les États-Unis représentent 75 % du marché de l’aviation d’affaires.

Le court terme

C’est le 20 janvier prochain qu’aura lieu l’assermentation du président orange : ce qui implique que tous les avions que Bombardier livrera aux États-Unis avant cette date ne seront pas taxés. Il y a donc fort à parier que d’ici là, les livraisons prévues en février et mars 2025 seront devancées aux deux premières semaines de janvier. Cela peut être fait même si l’assemblage d’un appareil n’est pas terminé. C’est le moment de la signature de l’acte de vente finale ainsi que l’enregistrement auprès de la FAA qui est prise en considération pour la date d’importation par le gouvernement américain.

Pour Bombardier et ses clients au sud de la frontière, la question à répondre est : du point de vue légal, à partir de quel stade de l’assemblage peut-on faire le transfert de propriété du fabricant à l’acheteur. Je m’attends donc à ce que le premier trimestre de 2025 soit relativement stable pour l’avionneur québécois. Il reste à voir si les livraisons des six premiers mois de 2025 peuvent être accélérées à janvier.

Notez que la nouvelle vache à lait de Bombardier, les services après-vente, ne serait pas affectée par l’imposition des tarifs douaniers. En effet, au royaume de l’Oncle Donald, ces services sont rendus en sol américain par des citoyens américains.

Le moyen terme

Si, et je dis bien si, les tarifs douaniers voient le jour et sont maintenus, il y aura certainement moyen de les contourner. Par exemple : si ce sont seulement les biens neufs qui sont taxés. Bombardier pourrait vendre ses avions neufs à une entreprise canadienne qui elle les revendraient aux USA comme usagés. Ou encore, les vendre à une société de crédit-bail canadienne qui offrirait alors un service de location qui n’est pas taxable. Ce ne sont que deux exemples et rien ne garantit que cela se produira. Mais une fois qu’un règlement sur des tarifs serait adopté, fiez-vous sur les avocats des clients de Bombardier pour l’examiner dans les moindres détails afin d’y trouver des failles.

Ce qui est certain, c’est que la capacité de production d’avions d’affaires aux États-Unis est insuffisante pour faire face à la demande. Le marché américain a donc besoin de Bombardier, Dassault, Embraer et les autres. La pression sera donc forte afin de pouvoir continuer à importer. Au cours des deux prochaines années, les plus importantes innovations de l’aviation d’affaires, ne seront pas technologiques : elles seront plutôt d’ordre légal et politique.

Le long terme

Il n’y a pas de doute que le repli sur soi de la grande économie mondiale va créer des chambardements ici et ailleurs sur la planète. Les pays, les entreprises et les individus qui sauront s’adapter à ces changements sont ceux qui s’en titreront le mieux. Puisque je ne suis pas devin, je suis incapable de vous prédire qui sera en mesure de s’adapter. Dans les circonstances actuelles, seuls les charlatans sont en mesure de faire des prédictions.

Quoi faire avec mes actions de Bombardier?

C’est la question que je me suis posée et que plusieurs se posent sans doute : pour ma part, ma stratégie d’investissement en est une à long terme. C’est pour cette raison que je choisis toujours des entreprises qui ont un long historique de dividendes. Cela m’a permis de maintenir un rendement moyen de 8,3% sur 20 ans. Comme j’ai un compte de courtage direct, je ne paie pas de frais.

Mais chaque année, j’investis une somme modeste dans du capital de risque et trois fois sur quatre, je perds près de 80% de mon investissement. En 2020, j’ai acheté pour 861 $ d’actions de Bombardier. Aujourd’hui elles valent 4750$. On peut dire que c’est la fois sur quatre où le rendement est bon. Donc, ces derniers jours, la tentation était forte de vendre afin d’encaisser un profit. Mais pour acheter quoi à la place et c’est un petit montant. De toute manière, si une récession se pointe en 2025, tous les placements boursiers auront un rendement négatif l’an prochain.

Puisque les perspectives négatives sur le rendement de Bombardier sont liées à l’économie et non à sa gestion. Je vais faire la même chose qu’avec mes autres placements, m’asseoir dessus et attendre.

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4 avis sur “Un mois de janvier record à venir pour Bombardier?

  • Francois Bouchard

    Qui sont les clients de Bombardier au USA? Des riches, ultra riches même, donc des amis/connaissances de l’imbécile-élu. J’ai bien l’impression qu’ils vont se plaindre en haut lieu, peut-être assez pour que les oreilles lui bourdonnent.

    Em même temps, il sait très bien que les actions des compagnies Canadiennes allaient baisser avec cette balounne qu’il lance. Je ne serais pas surpris que ses proches achètent des actions à bas prix pour les voir remonter une fois qu’il ira en sens contraire. Oui oui, je parle de délit d’initié. Dans son cas, comme il est intouchable, c’est de l’argent ramassé par terre.

    On verra.

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  • Flying circus

    « les services après-vente, ne serait pas affectée par l’imposition des tarifs douaniers » :
    Au contraire ! Si vous excluez l’installation des pièces, la fabrication est exclusivement faite dans les usines manufacturières de Bombardier au Canada et au Mexique. Les pièces sont ensuite envoyées dans les différents points de services qui transitent par Chicago. Donc, taxables.

    « Il y a donc fort à parier que d’ici là, les livraisons prévues en février et mars 2025 seront devancées aux deux premières semaines de janvier. » :
    Je ne vois pas de quelle manière cela pourrait être possible. D’abord parce qu’il y a toujours quelques difficultés avec la chaîne d’approvisionnement. Et en supposant qu’il puisse y avoir une possibilité d’accélération, elle sera d’un petit nombre d’avions, mais est-ce que les fournisseurs pourront suivre avec un préavis aussi serré ? La réponse est non.

    Mais en faisant le tour de ceux qui s’y connaissent en économie, il y a pas grand monde qui pense qu’il y aura des taxes d’importation de 25%. Cela serait très préjudiciable pour l’inflation aux États-Unis et dommageable pour les entreprises US également. Puis D. Trump le sait très bien. Il vient de commencer une partie de poker avec le Mexique et le Canada, rien de plus.

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    • André Allard

      Les entretiens réguliers comporte beaucoup d’heures, pour ce qui est des pièces, c’est Bombardier Canada qui vend à Bombardier USA. Et si je me fie à ce que j’ai vue dans le passé, la marge bénéficiera est habituellement très, très, très élevées sur les pièces de rechange, (genre le prix passe du simple au double voir même le triple). Il; suffit de réduire le prix de vente de la pièce de 25 % et le tour est joué. Bon, cela affecte le rendement, pas l’opération demeure tout de même très rentable.

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