Qui est Bond, le nouveau client de Bombardier?

C’est le 14 octobre dernier que Bombardier a dévoilé que Bond était le client ayant passé la fameuse commande de 50 avions. À ce moment-là , je me suis demandé : mais c’est qui ce client? Si vous connaissez le moindrement l’aviation d’affaires, vous vous êtes posé la même question. Et c’est normal puisque Bond n’a pas encore débuté ses opérations. En fait, le premier vol de cette compagnie est prévu pour la première moitié de 2027. 

Lorsque l’on tape le nom sur Google, c’est le double zéro sept qui prend presque toutes les références. De plus, le site de ce client ne dit rien, cliquez ici. Curieux, je me suis mis à la recherche de plus d’information et voici le résultat. 

Une bonne base

Le président de Bond Aviation est Bill Papariella et il a une bonne expérience dans l’aviation d’affaires. Il a d’abord été président de Jet Edge qui en 2022 était le huitième plus gros opérateur de fractionnel. Cette année-là,  il a vendu l’entreprise à Vista pour une somme estimée entre $650 M et $750 M.

Pour son retour dans le marché, il a convaincu KKR de le soutenir à nouveau avec une somme de $320 M. C’est KKR qui l’avait financé à l’époque de Jet Edge. Les actifs sous gestion de KKR sont évalué à environ $539 milliards. De plus, le groupe d’associés fondateurs y ont investit directement un total de $ 30 millions. Bond aura donc les moyens de ses ambitions pour au moins quelques années.

L’arrivée par le haut

La manière traditionnelle de se lancer dans l’aviation d’affaires et de débuter par le bas du marché. Une nouvelle compagnie débute en achetant des avions à fuselage étroit comme des Cessna CJ3, CJ4 ou encore un Phenom 100, Phenom 200 d’Embraer. Au fur et à mesure que la base de clients s’élargit, la compagnie peut alors aller vers des avions de plus en plus grands.

Mais c’est exactement le contraire que M. Papariella veut faire avec Bond. Il veut offrir des avions de grande taille comme le Global 6500 et des Challenger 3500 pour des fuselages de moyenne tailles. 

Un service très haut de gamme

M. Papariella a spécifié que c’est le très haut de gamme qui est visé. Cela devrait se refléter dans le choix des matériaux pour la finition intérieure. Il y aura  donc du marbre et du granit sur le plancher de ses avions. En fait, M. Papariella compare l’approche de Bond à celle du groupe hôtelier Aman.

Il explique : « Il existe des hôtels 5 étoiles de 50 chambres et des hôtels 5 étoiles de 350 chambres. Nous sommes comme Aman. Nous sommes l’hôtel de 50 chambres. »

Afin d’offrir un service maximal, il y aura donc un agent de bord dans tous les vols de Bond. 

Il n’y aura un maximum de 10 propriétaires par avions tandis que les autres opérateurs vont jusqu’à 16. Des avions seront en disponibilité afin de pouvoir offrir des départs en l’espace que quelques heures. 

La main-d’œuvre

Comme partout ailleurs dans le monde, il y a pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie aéronautique aux États-Unis. 

Pour ce qui est des pilotes, M. Papariella promet qu’ils seront les mieux payés de l’industrie. Cela devrait lui permettre de combler les postes disponibles.

Bond n’aura aucun problème pour obtenir du personnel d’entretien qualifié. En effet, l’entreprise a tout simplement décidé de confier à Bombardier l’entretien de sa flotte. 

 

Conclusion

L’entente initiale entre Bond et Bombardier comprend 50 commandes fermes et des options pour 70 de plus. Habituellement, les fabricants consentent un escompte pour les grosses commandes. Mais dans ce cas-ci, le client va opter pour une finition intérieure supérieure, ce qui signifie des extras dans le prix. En plus, il y a l’entretien dont Bombardier s’occupera. Il se pourrait que ce soit un client très lucratif pour l’avionneur montréalais.

 

Avant même d’avoir fait voler un seul avions, Bond est déjà un gros client de Bombardier. C’est définitivement une histoire et un client à suivre.

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