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Le Canada a-t-il fait un pas de plus vers le Gripen E?

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Le premier ministre canadien Mark Carney entame une tournée de quatre jours en Europe qui a débuté par une visite en Ukraine, par la suite il ira en Pologne, en Allemagne et Lettonie. M. Carney poursuit donc sa politique de rapprochement avec le vieux continent et en particulier dans le secteur de la défense. D’ailleurs, il est accompagné par son ministre de la Défense M. Davis McGuinty.  Ce voyage survient quelques jours à peine après la signature d’une entente de collaboration entre le Canada et la Suède. Le rapprochement entre les deux pays nordiques pourrait mener à une première commande de Gripen E par le Canada. Cliquez ici afin de lire le communiqué de presse. Cliquez ici afin de lire l’article sur la proposition originale de SAAB.

L’entente Canada Suède

Ce sont la ministre de l’Industrie du Canada, également ministre responsable de Développement économique Canada pour les régions du Québec, l’honorable Mélanie Joly, le secrétaire d’État (Approvisionnement en matière de défense) du Canada, l’honorable Stephen Fuhr ainsi que la ministre de l’Énergie, de l’Entreprise et de l’Industrie de la Suède, Ebba Busch, et le ministre de la Défense Pål Jonson qui ont conclu cette entente. Remarquez que le Gripen E est un bon avion de chasse et est un excellent compromis di l’on considère ses capacité et ses origines.

Elle compte cinq volets :

  • Coopération en matière de défense et de sécurité
  • Coopération dans le domaine spatial
  • Innovation numérique et technologies émergentes
  • Chaînes d’approvisionnement dans les secteurs des minéraux critiques et des énergies propres
  • Collaboration dans le secteur pharmaceutique et le secteur des sciences de la vie

Le volet défense

Deux ses volets ont un lien avec une possible commande de Grippen E par le Canada; le communiqué de presse mentionne ce qui suit à propos de la défense :

« Le Canada et la Suède augmentent tous deux rapidement leurs investissements en matière de défense en réponse à la dynamique géopolitique changeante. Une meilleure coopération industrielle peut s’avérer utile pendant que nous renforçons nos capacités de défense, notamment pour explorer des projets communs de recherche-développement, des projets visant à améliorer l’interopérabilité et des possibilités de coopération pour les entreprises canadiennes et suédoises de la défense ».

Cet extrait parle par lui-même et laisse entrevoir une plus grande intégration entre les deux pays signataires.

La chaîne d’approvisionnement

L’autre volet qui pourrait être utile à une commande de Grippen, c’est celui de la chaîne d’approvisionnement dans les secteurs des minéraux critiques et des énergies propres. Pour produire des avions de chasse il faut beaucoup de matériaux don l’aluminium entre autres. Pour son secteur de la défense, la Suède est à la recherche de matériaux produits de manière écologiques. À lui seul, le Québec produit presque autant d’aluminium que tous les pays d’Europe et avec de l’énergie verte et est donc un choix intéressant pour la Suède.

En fait, les matières premières constituent encore aujourd’hui l’un des principaux atouts dont disposent le Canada et le Québec. L’Europe va investir massivement dans ls défense au cours des prochaines années. Elle aura donc besoin d’une plus grande quantité de matière première. Le vieux continent devient donc un partenaire de remplacement face au désintérêt des États-Unis. En signant maintenant une entente bilatérale, la Suède prend les devants sur les autres pays européens afin de soutenir la croissance de son industrie de la défense.

Le maintien de la commande de F35

Moi qui déteste le F-35, je ne peux pas croire que je vais écrire ce qui suit : il est dans le meilleur intérêt du Canada de maintenir la commande de F-35, et ce malgré tous ces défauts. La raison est bien simple, les nombreux retards dans la prise de décision pour le remplacement des CF-18 font en sorte que le pays est à court d’options. En effet, les CF-18 ont maintenant près de 40 ans et demandent de plus en plus d’entretien. Or, même si une commande de Gripen E était placée dans les prochaines semaines, les délais de livraison de plusieurs années placeraient l’aviation canadienne dans un état de très grande vulnérabilité et dans l’incapacité de soutenir ses missions.

L’arrivée des F-35 permettrait de maintenir un minimum de capacité d’intervention, et ce malgré le fait que le F-35 demande beaucoup d’entretien pour un chasseur récent. Dans cette situation, l’expertise du Canada à faire voler de vieux coucous pourrait s’avérer fort utile. 😉

Si vous êtes de ceux qui pensent que le Canada n’a pas les moyens d’avoir une flotte mixte, c’est que vous n’avez pas saisi l’évolution de la situation et la position plus militariste de l’actuel premier ministre canadien.

À quand la première commande de Gripen E

Pour moi, la question n’est pas de savoir si, mais plutôt quand et je réponds donc oui à la question dans le titre. Si l’on se fie à toutes les rumeurs qui ont circulé cet été, ce sera cet automne. Mais dans la mesure où le fait de garder la commande de F35 donne une marge de manœuvre supplémentaire, alors il n’est pas nécessaire de se précipiter. Il faut prendre le temps de ficeler les détails importants du qui fait quoi et surtout où. Mais pas trop longtemps non plus, car le carnet de commandes se remplit. Cliquez ici afin de lire l’article sur la proposition originale de SAAB.

Ici, je soulève une crainte importante : l’industrie automobile de l’Ontario a été durement touchée ces derniers mois et il y aura un fort lobby ontarien afin d’obtenir plus d’emplois dans le secteur de la défense. Les politiciens et les gens d’affaires du Québec doivent rester sur leurs gardes afin d’obtenir leur juste part.

NDLR

Mon premier choix comme avion de chasse pour le Canada a toujours été le Rafale, mais hélas, deux facteurs font actuellement obstruction à une commande de la part du Canada : La France, qui est le plus gros client, est actuellement en sous-dotation et a absolument besoin d’une partie importante de la production dans les prochaines années. De plus, il semble que la capacité de monter en cadence soit limitée et qu’il sera difficile pour Dassault de passer de 2 appareils par mois à 4. Cette capacité de production plutôt basse avec plus de 300 appareils à livrer ne laisse pas de place à un nouveau client qui voudrait ses chasseurs dans 4 ou 5 ans.

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