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La commande de F-35 serait réduite de moitié

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Les rumeurs concernant la commande de F-35 ont beaucoup circulé ces derniers mois. Tandis que le temps  passe, un consensus se dessine dans les milieux bien informés. Le gouvernement canadien s’apprêterait donc à prendre une décision logique selon l’avis de plusieurs. En effet, la logique, opérationnelle, politique et économique, pointe vers une réduction de moitié de la commande.

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L’absence de solution à court terme

Je l’ai mentionné à plusieurs reprises sur ce site : le Canada a trop tergiversé avec le remplacement des CF-18. Il se retrouve maintenant dans l’obligation d’accepter les premiers F-35, même s’il n’en veut plus.

 

Il ne reste plus que 36 CF-18* encore réellement opérationnels dans le contexte d’aujourd’hui. Cela est nettement insuffisant afin de rencontrer ses obligations avec l’OTAN et de protéger sa souveraineté territoriale. Il lui faut des avions de chasse supplémentaires et maintenant. Les 16 premiers CF-35 seront prêts pour livraison l’an prochain, aussi bien les prendre.

 

De plus, certains éléments de structure pour une vingtaine d’appareils supplémentaires sont également déjà produits.  Au total, c’est environ 40 F-35 que le Canada pourrait recevoir d’ici 2030.

 

L’évolution de la politique de défense des États-Unis

Pour comprendre les changements chez nos voisins du Sud, il faut regarder au-delà du phénomène Donald Trump. Certes, ce président a le don d’identifier des thèmes qui plaisent aux électeurs américains et il abuse. Or, l’un des sujets récurant chez ses électeurs, est la réduction de soutien militaire aux pays membres de l’OTAN entre autres.

 

En effet, depuis 60 ans, ce sont les États-Unis qui ont le plus investi dans la défense de l’OTAN. À tort ou à raison, de plus en plus d’Américains ont le sentiment de payer pour les autres. La remise en question des dépenses militaires en sol étranger est légitime pour les citoyens des États-Unis. Il faut donc prendre cela en considération dans notre stratégie de défense à moyen et long terme. Puisqu’il se pourrait très bien que les prochains présidents des États-Unis revoient à la baisse leur implication au sein de l’OTAN entre autres.

 

La fin d’une entente non écrite

La position militaire dominante des États-Unis lui permettait entre autres d’imposer certaines conditions. La plus importante et la plus profitable pour l’Oncle Sam était la vente d’armements. Et les présidents américains ne se gênaient pas pour tordre des bras afin de soutenir leur industrie. De sorte qu’aujourd’hui, Les États-Unis sont de loin le plus gros exportateur d’armes au monde.

 

Mais à partir du moment où la protection américaine n’est plus garantie, les pays acheteurs peuvent regarder ailleurs. L’option la plus viable à long terme est d’obtenir un maximum de retombées économiques pour chaque achat. C’est entre autres dans cette optique que le Canada doit revoir sa commande de F-35.

 

Le F-35 est un gouffre économique

Le coût d’acquisition du F-35 dépasse largement les 200 millions et ne cesse de grimper. De plus, Lockheed Martin peine toujours à faire descendre son coût d’opération à l’heure sous les $25 000 US. Ne cherchez pas plus loin des raisons pour réduire la commande de moitié.

 

De plus, Lockheed Martin refuse d’offrir des retombées industrielles supplémentaires aux pays qui en achètent. Jusqu’en 2024, le fabricant pouvait toujours se fier sur la politique de défense de son pays pour ne rien céder. Mais dans le nouveau contexte politique, il est nettement désavantagé.

 

C’est maintenant au tour des politiciens canadiens de prendre une décision… Là je ne me sens pas rassuré.

Cliquez ici pour en savoir plus sur le « Projet de prolongation de l’utilisation des chasseurs Hornet »

 

 

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4 avis sur “La commande de F-35 serait réduite de moitié

  • Normand Hamel

    Nous assistons présentement à un rééquilibrage des forces, car comme il est très bien expliqué dans l’article ci-haut, depuis la Seconde Guerre mondiale les membres de l’OTAN dépendaient démesurément des États-Unis pour assurer leur sécurité. Pendant la Guerre froide c’était certes dans l’intérêt des Américains de le faire, mais le temps était venu pour les Européens (et les Canadiens) de faire leur part. Ce qui se produit présentement est donc majeur car nos économies respectives (en excluant les États-Unis) se réorientent vers la production d’armes dans le but d’en acheter moins à l’étranger et d’être plus souverain.

    Pour ce qui est de l’achat potentiel d’une quarantaine de CF-35 seulement, plutôt que les 88 initialement commandés, cela me parait un nombre raisonnable et réaliste. Les 16 premiers devraient d’ailleurs être livrés en 2026 et on peut penser que les pilotes sont déjà à l’entraînement. De toute façon il n’y a pas assez de pilotes dans l’ARC pour opérer autant d’avions de chasse qui peu importe le modèle d’avion demandent une formation prolongée et très pointue. Selon moi les CF-35 se limiteront dans leur rôle à la défense aérienne (dans la cadre du NORAD) avec une vingtaine d’appareils déployés respectivement à Cold Lake en Alberta et Bagotville au Québec.

    Reste à voir comment à terme le déficit d’appareils sera comblé car il est évident qu’une quarantaine d’avions n’est pas suffisant pour assurer la sécurité d’un pays aussi vaste que le Canada. C’est pourquoi la rumeur veut que le gouvernement canadien commande au moins 60 avions Gripen de la suédoise Saab qui seraient assemblés ici par Bombardier. Je suis d’ailleurs heureux de constater que le PDG Éric Martel a depuis qu’il est en poste mis l’accent sur le développement de la branche militaire de Bombardier. On peut même dire que le timing ne pouvait être mieux synchronisé avec la réorientation de la stratégie industrielle canadienne.

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  • Marc Lafrance

    Espérons que dans ce dossier, l’Industrie aéronautique canadienne (et québécoise) soit favorisée avec (ou sans) partenariat étranger. Là je pense à SAAB, THALES, ROLLS-ROYCE, DOWDY et autres. Dans l’ensemble, c’est une bonne nouvelle.

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