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Boeing contre Bombardier, la comédie a assez duré

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C’est aujourd’hui que débute le troisième acte du vaudeville à l’américaine alors qu’aura lieu la troisième et dernière audition de la plainte de dumping de Boeing contre Bombardier.

 

Malgré le fait que les analystes de l’industrie aérospatiale ont dénoncé à la quasi-unanimité le manque d’argument logique en faveur de Boeing, la commission du commerce international des États-Unis va très certainement statuer en faveur de la compagnie américaine Boeing pour une troisième fois, puisqu’il est de son mandat de protéger les industries américaines.

 

Les États-Unis est le seul pays à avoir un tribunal administratif créé uniquement dans le but d’entendre les plaintes de dumping contre des entreprises étrangères. Ce qui veut dire qu’il existe un groupe de fonctionnaires américains dont la seule fonction est de trouver des moyens de mettre des bâtons dans les roues aux entreprises étrangères qui font commerce au pays de l’Oncle Sam. Il existe bien des mécanismes dans d’autres pays afin d’évaluer si des entreprises sont victimes de dumping, mais aucun n’est constitué d’un tribunal administratif permanent. Les États-Unis ont mis sur pied un groupe de sapeurs professionnels dont la tâche est de tuer toute concurrence étrangère qu’elle soit légitime ou non.

 

S’il fallait que dans son désir de protéger Boeing, le département du commerce américain décide d’imposer des droits compensatoires également au C Series assemblé en Alabama, elle raterait complètement son objectif puisque le contenu américain de ces appareils sera de plus de 50%. Mais puisque l’on n’en est pas à un premier illogisme dans ce dossier, plus rien ne nous surprendra. J’espère sincèrement que ce semblant de justice va se terminer afin que Bombardier et Airbus sachent à quoi s’en tenir et puissent adapter une stratégie en conséquence.

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4 avis sur “Boeing contre Bombardier, la comédie a assez duré

  • MarcelC.

    Le problème vient de la culture politique des États-Unis. Dans cet univers politique, c’est comme si la justice était à vendre aux plus offrants. Les lobbys les plus puissants exercent le pouvoir par personnes interposées. Ils harnachent les magistrats (juges et politiciens), les institutions comme le DOC et l’ITC. C’est le cas avec ce qu’on voit pour la CSeries alors que Boeing fait fi des règles du commerce international avec la complicité de son gouvernement. Un comportement tout à fait arbitraire car ces règles de commerce ont pourtant été négociées, adoptées et ratifiées par les gouvernements de tous les pays concernés. Curieusement, ce jeu de favoritisme s’exerce aux dépends même des autres acteurs économiques américains. Le lobby de Boeing est donc plus fort que celui des transporteurs aériens américains (comme Delta), des travailleurs de BBD aux États-Unis et des nombreux fournisseurs de systèmes ou de pièces US qui entrent dans la fabrication de la CSeries. Ces victimes locales n’ont qu’à prendre acte. Quant à elles, les victimes étrangères, dont BBD et le Canada, peuvent se plaindre à l’OMC. Cependant, cet appel à l’OMC n’est envisageable qu’en dernier recours car le processus prend trop de temps, coûte trop cher (en termes de pertes) et offre prise aux représailles.
    Et, ce n’est pas tout. Les États-Unis cherchent aussi à saper les institutions internationales. Par exemple, les Américains veulent empêcher l’OMC de faire son travail. Ils font de l’obstruction dans le processus de remplacement de certains des juges qui y siègent. Ils cherchent ainsi à paralyser l’exécutif de l’OMC et rendre cette cour dysfonctionnelle.
    https://www.touteleurope.eu/revue-de-presse/etats-unisue-desaccord-a-l-omc-et-inquietudes-sur-la-reforme-fiscale-americaine.html

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    • MarcelC.

      SURPRISE!!! Est-ce que les négociations de l’ALÉNA ont joué en notre faveur?

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  • Tom Laflamme

    Protéger Boeing aux détriments:

    Des transporteurs qui pourraient avoir moins de choix d’avions
    Des consommateurs qui n’auraient plus droits à l’innovation, et au potentiel meilleurs prix généré par des avions moins énergivores
    Aux fabricants américains qui ont 51% de contenu dans le Cserie.
    De la concurrence en territoire américain, qui voudrait investir dans un marché ou les lois du commerce sont biaisés.

    Le seul qui est protégé c’est Boeing, qui lui essai d’éliminer toutes concurrence potentielle sur son territoire.
    C’est ça le commerce équitable à l’Américaine?

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