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Bombardier, le délestage se poursuit

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Bombardier est en discussion afin de vendre ses activités de câblage à Latécoère. Joint par courriel hier, le vice-président Relations externes de Bombardier, M. Ovilier Marcil, nous a dit ce qui suit :

« Il y a effectivement des discussions mais cela ne veut pas dire qu’il y aura une transaction de conclue. Cela fait partie de notre approche de simplifier et d’optimiser nos activités de notre division Aviation. »

 

Le choix de Bombardier

Depuis la cession du contrôle du C Series à Airbus, la stratégie de Bombardier est on ne peut plus simple : se départir des activités non essentielles ou peu rentables. L’aéronautique est un secteur où l’innovation est essentielle afin de demeurer compétitif. Dans le passé, les fortes marges bénéficiaires justifiaient les réinvestissements constants. Mais au cours des dix dernières années, Airbus et Boeing ont entrepris de vastes programmes de réduction de coût et les fournisseurs ont été mis à contribution.

 

La division aérostructure de Bombardier n’offre donc plus les marges bénéficiaires d’autrefois. En plus, Airbus a demandé aux fournisseurs de l’A220 de réduire leur prix de 20%. La division aérostructures de Bombardier est impliquée dans plusieurs systèmes et éléments de l’A220. Pour réduire le coût de production des ailes ainsi que de rationnaliser la production de différentes composantes, Bombardier aurait été obligée de réinvestir. Tenant compte de sa dette et de la faible perspective de rentabilité, vendre l’usine de Belfast était une bonne option.

 

Les prochaines étapes

La vente des activités de câblage à Latécoère sera sans doute la prochaine étape. La question qu’il faut se poser est : est-ce que Latécoère se limitera aux activités de câblage de Bombardier. Pour un fournisseur de premier niveau comme Latécoère, les installations de Bombardier à Ville Saint-Laurent ont leurs attraits.

 

C’est à Ville Saint-Laurent que sont assemblés les postes de pilotage de l’A220, la partie arrière de son fuselage ainsi que sa cloison étanche. Avec l’arrêt de la production du CRJ, il y a encore plus d’espace libre dans cette usine pour de l’expansion. Stelia est l’autre candidate pour l’acquisition de l’usine de Ville Saint-Laurent. Cette division d’Airbus est en mode expansion en Amérique du Nord.

 

Bombardier Aviation

Tout ce qui n’est pas essentiel à la fabrication d’avions d’affaires ne fait plus partie des plans de Bombardier Aviation. C’est dans cet optique qu’il faut maintenant analyser les décisions de l’entreprise pour ses différentes composantes aéronautiques.

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18 avis sur “Bombardier, le délestage se poursuit

  • Robert Mainville

    Bombardier risque d’aller trop loin dans le délestage. Une stratégie qui mise trop sur la contribution des sous-traitants s’est avérée catastrophique pour Boeing dans le développement du 787. Ce qui devait coûter 10G$ a fini par en coûter le triple. Bombardier semble en voie de s’exposer au même risque.

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    • André Allard

      Oui mais dans le cas du B787, Boeing avait misé sur une chaîne d’approvisionnement presqu’entièrement nouvelle.

      Dans le cas de Bombardier, bien que les unités d’affaires changent de mains, les employés et les techniques de productions restent essentiellement les même et il n’y a donc pas de courbe d’apprentissage. Les Global 6500 5500 sont un exemple, malgré plusieurs changements, Bombardier a gardé la même chaine d’approvisionnement avec le résultat que le développement s’est fait en catimini, dans un temps record et à l’intérieur d’un budget très serré.

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      • Bluedog

        Ouin….. c’etais pas si une nouvelle chaine d’aprovisionement que ca et on peut pas dire que ca bien fonctionner, en plus les fournisseurs ont tellement été demander par Boeing de baiser leur prix que plusieurs ne sont plus interessé d’investir dans leurs futures projets….et Boeing est en train de ramener plusieurs chose « in house » https://www.sdcexec.com/sourcing-procurement/news/12329961/boeing-is-bringing-more-work-inhouse.

        Pour Bombardier c’est sur qu’ils doivent pas le faire de gaité de coeur. Le probleme c’est qu’ils vont encore avoir une dette de $10 G US mais pratiquement plus de source de revenu pour la rembourser. On peut pas dire qu’elle a baisée malgré tout ce qu’ils se sont départi et dieu sait qu’ils en ont vendu du stock depuis que Bellemare est la.Plusieurs analystes financiers souligne ce point dans leur analyse de Bombardier.

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        • André Allard

          « Pour Bombardier c’est sur qu’ils doivent pas le faire de gaité de coeur. Le problème c’est qu’ils vont encore avoir une dette de $10 G US mais pratiquement plus de source de revenu pour la rembourser »
          Le programme Q400 était déficitaire, le service après vente du CRJ apportait des revenus mais il y avait un passif de près de 500M$ à cause des valuer de rachat garantie que BBD avait donner aux acheteurs.
          Les installations de Belfast sont désuètes et il fallait investir des sommes considérables afin de remettre les bâtiments dans les normes de 2020 et là encore il y avait un passif de 700M$

          Bombardier ne s’est pas débarrassé des revenus mais bien des dettes alors que les profits de ses actifs étaient incapable de payer la dette à court terme et moyen terme.

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          • Guillaume

            Si a Belfast c était un problème de vétusté des installations, alors on a du soucis a se faire au plan 1…

            Pour bombardier transport, déjà que le siège est à Berlin, il finira fusionné avec Siemens et Alstom. Dans 10 an peut être, mais cela se fera (quand on aura modifié ces fichus règles pour la concurrence au niveau européen qui ne font plus aucun sens face a la Chine).

            Ne restera qu a bombardier sa division avions d affaire, qui se portera très bien.

            Mais que faire de cette dette? Meme en vendant tout… Et airbus ne mettra pas 3 milliards dans un 220 qu’ il a ue gratuittement.
            C est impossible de rembourser 10g de dettes avec des revenus aussi bas et une charge de la dette aussi haute.
            C est qui qui va éponger la dette au final? 😁

          • Nicolas

            « Et airbus ne mettra pas 3 milliards dans un 220 qu’ il a ue gratuittement. »

            s’ils ne le font pas maintenant et attendent à 2025 ce sera encore plus cher:

            « Airbus bénéficiera de droits de vente à la valeur de marché sur la totalité de la participation de Bombardier dans SCACS, le montant des titres de participation sans droit de vote utilisés par Bombardier étant limité au montant investi augmenté des dividendes accumulés et non versés, y compris une option exerçable au plus tôt 7,5 ans après la clôture de l’opération, sauf si certains changements intervenaient dans la structure de contrôle de Bombardier, auquel cas ce droit pourrait être exercé par anticipation. Bombardier bénéficiera d’un droit de vente correspondant lui permettant d’imposer à Airbus d’acquérir sa participation à la valeur de marché à l’issue de la même période. La participation d’IQ est remboursable par SCACS à la valeur de marché, sous certaines conditions, à partir de 2023. IQ bénéficiera également d’un droit de sortie conjointe en cas de cession par Bombardier de sa participation dans le partenariat. »

    • Nicolas

      comme s’ils délestaient pas plaisir. Bombardier est au bord de la faillite avec sa dette de plus de 10 milliards usd.

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      • Louis Martineau

        Cette dette que bombardier inc traîne comme un boulet semble faire peur aux investisseurs boursier. Pas la seul raison mais sans est une selon moi. L’action BBD.B à fermer hier 13 novembre soit 1,99$.

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  • Il se peut que la décision est déjà prise pour quitter les activités industrielles en général.

    Pour s’encombrer des risques financiers élevés si on peut gagner de l’argent sur des activités financières ?

    Je crois que la famille Bombardier-Beaudoin a compris que c’est dur de rester dans l’industrie lourde et ça a trop de risques.

    Il est beaucoup plus confortable de générer de l’argent avec de l’argent au lieu de produire des produits dans un marché très concurrentiel.

    En ce qui me concerne, ce serait bien qu’ils font tout pour faire monter la valeur de mes actions. S’il faut licencier du monde, qu’ils le fassent.

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  • Louis Martineau

    Actuellement bombardier transport prévoit des licenciements en Europe.

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  • Bluedog

    Je contredis pas ce que tu dis André mais j’ai de la misère a voir comment ils vont réussir a rembourser la dette, meme avec des meilleurs marges coté jets d’affaires et ca c’est le temps que ca va duré.. la compétition est assez féroce quand meme. Et le mouvement écologique qui pousse pas mal aussi.

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    • André Allard

      C’est plus facile de rembourser quand tu t’es débarrassé des tes unités moins performantes. La division avions d’affaires donne de bon rendement en ce moment. Là c’est le ferroviaire qui traine la patte. Mais c’est vrai que BBD est pas encore sorti du bois.

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  • Jacques Barolet

    Je parlerais plutôt d’un démembrement.

    Le délestage implique qu’on est trop lourd au départ.

    Le démembrement implique que l’animal a dû amputer un membre pour se sortir du piège.

    Une fois sorti du piège, il faudra voler à l’hydrogène au plus vite sinon c’est la fin de l’écurie Bombardier.

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  • MarcelC.

    Il faut aussi tenir compte de l’apport en capital que génèrera l’acquisition de la part de BBD par Airbus pour l’ex CSeries.

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  • “La division avions d’affaires se porte bien” J’aurais plutôt tendances à dire: le Global se porte bien… En ce qui concerne les autre modèles, ça prendrait de nouveaux projets et vite pour remplacer les modèles qui ont déjà 15 et +de 30 ans; pas convaincu que ces modèles d’avions d’affaires engendrent encore beaucoup de revenus.

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    • André Allard

      Bombardier a livré 60 Challenger 350 l’an dernier et c’est de loin l’avion le plus populaire de sa catégorie et il a été l’avion d’affaires le plus livré en 2019. Le prix de ce modèle est dans les 20 M$US donc plus d’un G$ de revenus. Comme c’est un programme de plus de 15 ans d’âge, les frais de développement sont amortis depuis longtemps et la marge bénéficiaire est sans doute très bonne. On peut affirmer sans se tromper que le Challenger 350 a permis à la division avions d’affaire de BBD de demeurer rentable durant la période 2015-2019. Ce programme est loin d’être usé à la corde et a part des améliorations mineures, je ne vois pas l’utilité de le remplacer au cours de 10 prochaines années.

      Le ?50 a été livré à 25 exemplaires l’an passé, le vénérable avion est effectivement en fin de vie utile après plus de 40 ans. Mais si BBD annonçait demain qu’elle lance le remplaçant du 650, l’action redonnerait probablement en dessous de 1$. Rappelons nous que les Global 5500 et 6500 ont été développé dans le plus grand secret afin justement de ne pas trop inquiéter les investisseurs. Donc si BBD planche sur un remplaçant, elle va tout faire pour que cela demeure ultra secret.

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  • Rene Boisvert

    ont reduit au maximum la dette et la grosseur de la cie ils vas rester que les lignes finales des avions d affaires et dans un ans ou deux brp pourraient acheter a un prix tres bas

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  • Tom Laflamme

    Probablement que le site de St-Laurent est à l’étude non pas pour une vente mais pour un démantèlement, le terrain doit avoir une bonne valeur, le bâtiment lui commence à être grand et désuet.

    Je verrais bien Bombardier installer tout ce qui est A220 à Mirabel, pour le vendre, et tout ce qui est assemblage relié au global dans un autre site à Dorval, et le garder, Bombardier pourrait ainsi garder le contrôle de la production de ses avions d’affaire et espérer faire un peu d’argent.

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