Bombardier

La rémunération des hauts dirigeants de Bombardier et les autres

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Comme bien des gens, j’ai été surpris d’apprendre les bonis et augmentations auxquels ont eu droit les membres de la direction de Bombardier. Mais je dois vous dire que je trouve que la rémunération des dirigeants de toutes les grandes entreprises est disproportionnée et la tendance est fortement à la hausse. Une simple recherche sur les 10 dirigeants les mieux payés au Canada nous apprend que le plus pauvre de ce groupe aura tout de même touché 13M$ en 2016. Évidemment le cas de Bombardier est plus dérangeant puisque l’entreprise n’a toujours pas renoué avec la rentabilité et qu’elle a obtenu l’aide de fonds publics. Le geste posé par la direction de Bombardier projette l’image d’une bande de fripouilles prêtes à remplir leurs poches au détriment de la caisse de l’entreprise qu’ils disent vouloir sauver.  Que cette image soit vraie ou non, cela n’a pas d’importance puisque sur la place publique c’est la perception qui compte.

 

Toutefois les dirigeants de Bombardier n’ont pas agi de façon bien différente de la plupart de ceux des autres grandes entreprises et non rien fait d’illégal. Le PDG Alain Bellemare pourrait toujours argumenter qu’il a été appelé pour réparer les pots cassés et qu’il n’a pas à payer pour les erreurs des autres et de même pour les hauts dirigeants qu’il a embauchés après sa nomination. Par contre les travailleurs de Bombardier qui ont été mis à pied n’ont pas eu droit à une telle défense. Mais le cas de Pierre Beaudoin est sans équivoque puisque c’est lui qui était à la tête du navire quand il a heurté les récifs. Il doit donc accepter d’assumer toutes les responsabilités qui viennent avec le titre; renoncer à sa prime de 7M$ était la moindre des choses et il aurait dû y penser bien avant. Le vrai leadership n’est pas en fonction de la taille du chèque de paie, mais il se mesure par des gestes concrets; il est à espérer que la direction de Bombardier ait tiré une leçon de cet épisode.

 

Pour ce qui est de l’opinion des Québécois envers Bombardier je ne suis pas vraiment inquiet, car au Québec l’indignation c’est comme l’eau dans nos rivières : elle est suffisamment abondante pour que personne n’ait l’idée de s’en faire une réserve. Certes la débâcle du printemps aura transformé le ruisseau en une rivière qui coule avec fracas, mais dès que le climat sera propice, le ruisseau reprendra son lit et son doux murmure.

Je serais favorable à ce que l’on limite la rémunération des dirigeants des entreprises qui ont recours à l’aide de l’état, mais à la condition que l’on fixe les règles avant et non après avoir fait le chèque.

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9 avis sur “La rémunération des hauts dirigeants de Bombardier et les autres

  • Yves Jolicoeur

    Il serait très intéressant de savoir si de telles augmentations était déjà prévues ou inscrites dans les contrats des dirigeants avant l’infusion de fonds des citoyens Québecois/Canadiens?

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  • Eric Tremblay

    Je suis d’accord avec toi André, que la course à la rémunération chez les cadres, mérite d’être balisé. Ça doit être fait de façon globale, au niveau nord américain par exemple.

    Néanmoins, après cette saga ( et aussi flop de communication, je suis d’accord), je crois pas que Bombardier va être en mesure de recruter un quelconque cadre de haut calibre dans l’avenir.

    Quel cave va maintenant croire au versement de la prime au rendement prévue dans son contrat – aspect fondamental d’une entente de rendement d’un cadre.

    Bof, avec des dirigeants médiocres, on économise de l’argent, n’est ce pas? Moins de salaire, pas de prime au rendement à verser; l’aubaine totale quoi!!!

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  • François Bouchard

    Je suis bien d’accord avec vous sur le cas de Beaudoin. C’est de loin le plus troublant, je ne vois pas du tout ce qu’il fait encore dans le giron de la compagnie après avoir faillit la couler pour de bon. N’importe qui d’autre serait parti la queue entre les jambes pour se faire oublier. Je ne comprends pas son rôle exact et pourquoi il gagne ce qu’il gagne. Son boni/augmentation ressemble beaucoup plus à de l’orgueil que du salaire mérité. Anyway, lui qui est adossé à une famille milliardaire, pourquoi donc continuer de téter la mamelle à milliards de Bombardier? En a-t-il vraiment besoin pour payer ses factures personnelles? S’il y en a un qui devrait rentrer dans le plancher c’est bien celui-là parce qu’il n’a de spécial que le fait d’être le petit-fils du fondateur, ça ne fait pas de lui automatiquement le gestionnaire de haut niveau qu’on voudrait voir.

    Un autre qui parait mal là dedans, c’est Jean Monty dans sa sortie pour justifier les hausses. Il n’y avait aucune substance, aucun argument autre qu’on est gros, on se bat contre des gros et on fait comme les gros! Aie monsieur! La compagnie est passé à 90 jours de se retrouver en 4 morceaux sur les tablettes d’un pawn shop! Il s’est passé quoi d’extraordinaire là dedans en 2016 mis à part le premier vol du Global 7000??? Vous avez livré le premier CS100 avec des années de retard, Montréal attend ses métros depuis des années, Toronto ne vous parle qu’avec des avocats et les grosses ventes de CSeries se sont faites en dessous du prix coûtant. Toute une gestion, un vrai prodige! BRAVO aux gestionnaires, il faut vite se dépêcher de les augmenter. Le Hay Group dans ses études annuelles ne trouve pas de corrélation entre les performances des gestionnaires et leur rémunération mais M. Monty lui trouve qu’ils sont si exceptionnels qu’on doit monter leur rémunération mais se garde bien d’expliquer ce qu’ils ont fait de si bien.

    Bref, un fiasco sur toute la ligne, tant au niveau du fond que de la communication.

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  • Eric Tremblay

    La compétence et le rendement d’un haut dirigeant peut faire la différence entre la faillite ou la survie d’une entreprise.

    L’outil actuel pour recruter un cadre de haut niveau est sa rémunération et son entente de rendement (et la prime éventuelle si ses objectifs sont atteints).

    Je me demande quel serait la rémunération idéale d’un PDG au Québec, pour qu’il éviter qu’il se fasse rouler dans la boue? $400 00?

    Je suis vérificateur interne; j’évalue, entre autre, l’efficacité des cadres de control et de responsabilité.

    Les ententes de rendement des cadres sont un aspect fondamental du château de carte. J’ai pu en constater ses effets déterminants sur l’organisation. (Ces ententes se doivent d’être bien écrites, avec des objectifs clairs et mesurables)

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    • Nicholas

      allez relire le communiqué, personne ne perd un seul sous, ce n’est que de l’argent reporté à 2020, un dépôt à terme quoi… Ce n’est qu’un exercice de relations publiques pour faire taire la population.

      Pour ce qui est de recruter les meilleurs, Bombardier avait Paul Tellier à l’époque et il a été écarté par les Beaudoin parce qu’il ne voulait pas lancer le Cseries (pas de business case, personne d’intéressé, trop cher, etc) sans un minimum de commandes. Jusqu’à preuve du contraire, il avait raison, peut-être que lancer le Cseries a été une erreur mais on ne le saura pas avant plusieurs années. Pendant ce temps, ce qui était la vache à lait de Bombardier Aéronautique, c’est à dire la division avions d’affaires, crève à petit feu avec très peu d’avenir mise à part le Global 7000 (et encore j’ai certains doutes…).

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  • Très bonne analyse. Certains partis politique disent vouloir continuer le combat sur cette rémunération projetée vers 2020 en partie. Moi je crois que les employé-es de bombardier et l’AIMTA ne doivent pas être dupes de ces agendas politique de certains politiciens. Leurs regards doivent êtres tourner exclusivement vers 2020 pour que le plan de (5) ans que se terminera soit une réussite.

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  • Normand Hamel

    Les dirigeants de Bombardier ont certes pris une bonne décision, mais j’ai l’impression que le PM a dû leur tordre le bras corporatif avant qu’ils ne fassent quelque chose. Je trouve que cela ressemble à un compromis: j’en donne la moitié et j’e garde l’autre. Cela est déjà bien, mais peut-être pas suffisant. À mon avis ils auraient dû dire pas de hausses de salaire tant qu’il n’y aura pas de profits et tant que le chiffre d’affaires n’augmentera pas; mais toutefois assorti entre temps de boni raisonnables si, et seulement si, certains objectifs sont atteints. Ce que j’entends par boni raisonnables veut dire n’excédant pas un certain pourcentage, tout en s’assurant que tout le monde y a droit, incluant les employés à tous les échelons.

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  • Eric Tremblay

    Nicholas: « …Bombardier avait Paul Tellier à l’époque et il a été écarté par les Beaudoin parce qu’il ne voulait pas lancer le CSeries (pas de business case, personne d’intéressé, trop cher, etc) sans un minimum de commandes. Jusqu’à preuve du contraire, il avait raison… »

    Je suis pas mal d’accord avec cette description historique. Pour Paul Tellier à l’époque (et les actionnaires ordinaires) le business case du « BRJ » ne passait carrément pas la barre.

    Et jusqu’à preuve du contraire, c’est encore le cas pour le CSeries en ce moment. (le write-off effectué l’illustre bien).

    À mon avis, Pierre Beaudoin, et les actionnaires de control Bombardier-Beaudoin, ont lancé le programme CSerie en ayant notamment une optique de création d’emplois / de richesses au Québec – même en risquant leur investissement dans Bombardier.

    Dans une optique québécoise ( soit en tant qu’employé BBD, soit en tant que payeur de taxes), je crois que la famille Beaudoin-Bombardier mérite une meilleurs reconnaissance, et qu’il faut rendre à César ce qui revient à César.

    Comme actionnaire ordinaire cependant, c’est une toute autre histoire…

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  • didier chabanne

    Ont parle Bombardier il y a la direction des Banques – des compagnie comme Tim aussi etc…….

    Je trouve domage ton donne des sous pis voila que ça donne .

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