Aérospatiale

Le 5G et les interférences avec les radioaltimètres

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Transport Canada a émis une alerte afin de souligner de possibles interférences entre le 5G et les radioaltimètres. Avant d’aller plus loin, je tiens à souligner qu’aucun incident concernant l’interférence du 5G n’a été signalé à ce jour. Les alertes à la sécurité aériennes sont fréquentes et ne concernent pas un danger imminent. Elles servent à attirer l’attention sur un risque potentiel afin de le prévenir. Ce texte a pour but d’expliquer comment et pourquoi les cellulaires 5G pourraient être un risque. 

L’altimètre barométrique

L’altimètre barométrique est la première source d’indication de l’altitude dans un avion. Tous les avions de ligne en ont au moins deux, un pour chaque pilote. Son fonctionnement est identique à un baromètre sauf qu’il a un dispositif permettant de l’ajuster selon la pression ambiante. En fait, l’altimètre est un baromètre qui est gradué avec des pieds ou des mètres plutôt que des millibars ou des kilopascals.

Il mesure la distance verticale d’un avion par rapport au niveau de la mer. Mais il est incapable de mesurer la distance avec le sol qui est directement sous l’avion. L’altimètre barométrique n’est donc pas une garantie de sécurité lorsqu’un avion navigue dans de mauvaises conditions météo. 

Le radioaltimètre

Le radioaltimètre sert à calculer la distance entre un avion et le sol directement en dessous; il envoie un signal vers le sol et mesure le temps que prend le signal pour revenir. Cette information lui permet donc de calculer à quelle distance se trouve le sol. Les radioaltimètres utilisent la bande des fréquences situées entre 4200MHz et 4400MHz.

Le radioaltimètre est obligatoire sur les avions de ligne, car sa précision apporte un élément de sécurité important. Ainsi, lorsqu’un avion dévie de sa trajectoire et s’approche trop du sol, il détecte l’erreur d’altitude. Il interagit entre autres avec le système d’avertissement et d’alarme d’impact (TAWS) et le système de bord d’évitement d’abordage (TCAS). 

Le 5G

Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) autorisera les réseaux 5G dans la bande de fréquences située entre 3450-3650 MHz. Comme on le constate, ces fréquences se rapprochent de celles des radioaltimètres. S’il devait y avoir des interférences, cela pourrait empêcher le radioaltimètre de détecter le sol. 

Remarquez que c’est depuis l’arrivée des cellulaires que l’hypothèse des interférences existe. Pourtant, les premiers réseaux étaient dans la bande de fréquences entre 900MHz et 1800MHz. À ma connaissance, il n’y a eu aucun incident d’interférence avec des cellulaires de rapporté. Mais il est vrai que les fréquences du 5G se rapprochent de celles des radioaltimètres. Les différents organismes réglementaires jouent donc de prudence et tentent d’évaluer le risque réel. Il faudra des études plus approfondies avant de conclure s’il y a un risque ou non.

Les recommandations

En attendant, les recommandations sont les mêmes que pour les 2G, 3G et 4G : tous les appareils à bord d’un avion devraient être éteints ou en mode de non-transmission. Il va de soi que les équipages doivent rapporter aux autorités toute erreur de lecture du radioaltimètre. Pour ma part, j’ai bien hâte de recommencer à voyager et la présence du 5G ne sera pas prise en considération.

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3 avis sur “Le 5G et les interférences avec les radioaltimètres

  • TC a émis une alerte !!!!! surtout que les radio altimètres sont des éléments requis pour les atterrisages de type catégorie 2 et 3 !
    en espérant que les ingénieurs et opérateurs concernés incluant T.C. sont aux aguets !
    référence TP1490 et AC appliquable .

    votre énoncé : »….l altimétre …. est incapable de mesurer la distance avec le sol qui est directement sous l’avion…. » est vrai en parti pour certain type et est discutable a mon avis !

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    • André Allard

      « votre énoncé : »….l’altimétre …. est incapable de mesurer la distance avec le sol qui est directement sous l’avion…. » est vrai en parti pour certain type et est discutable a mon avis! »

      On parles bien de l’altimètre barométrique qui en fait ne fait qu’établir l’élévation de l’avion par rapport au niveau de la mer. La moindre erreur de calage altimétrique entraine nécessairement une erreur de l’altitude et donc une impossibilité d’établir avec précision la distance de l’avion par rapport au sil. De plus, si ma mémoire est bonne la tolérance de l’altimètre barométrique est de + ou – 50 pieds.

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  • en effet pour un altimètre purement barométrique la distance de l’avion par rapport au sil avec précision peut être incertaine.
    au canada la tolérance de calibration d altimètre est de + ou – 20 pieds .

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