Transport aérien

Le prix des billets d’avion

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Tous les six mois, je lis une belle analyse conjecturale annonçant une hausse du prix des billets d’avion. Pour certains, la sortie de crise est une nouvelle occasion de spéculer sur une hausse prochaine des prix. Mais cela fait sept ans que je couvre cette industrie et aucune des prédictions à la hausse ne s’est concrétisée. Pour ma part, je ne m’attends pas à une hausse du prix des billets d’avion et voici pourquoi.

Une demande qui est fragile

Le voyage n’est pas une denrée de base comme la nourriture ou le logement. Par conséquent, le budget que les gens y consacrent est variable et discrétionnaire. Lorsque les prix augmentent, le nombre de voyageurs diminue un point c’est tout. 

La demande pour le transport aérien ne varie pas seulement en fonction du prix des billets ; elle est également tributaire de la situation économique et du prix des autres produits. Une hausse de 10 % du litre de carburant représente une dépense hebdomadaire de 5 $ par voiture. Pour un couple avec deux bagnoles, cela représente un minimum de 500 $ par année. Habituellement, lorsque le carburant augmente, le prix d’autres denrées comme les fruits et légumes suit la tendance. Au bout du compte c’est l’équivalent d’un billet d’avion par année qui y passe.

En cette fin de pandémie, l’épargne des Canadiens a augmenté et le voyage pourrait bien être à la mode. Mais il y a l’inflation qui est forte alors que les restaurants et bars ouvrent leurs portes. Habituellement, les gens ont une plus forte propension à dépenser qu’à économiser, les économies risquent de s’envoler rapidement. 

L’offre

Certes, les réservations pour les forfaits soleil reprennent, mais on est encore loin du niveau d’avant la pandémie. De plus, il y a de nouveaux joueurs sur le marché avec OWG et Flaire qui sont prêts. Chrono Aviation se prépare également à se lancer des vols vers le Sud. Bref l’offre pourrait augmenter plus rapidement que la demande.

Pour les vols transatlantiques, l’été 2021 est à toute fin terminée et à oublier ; le gouvernement canadien n’a toujours pas annoncé d’assouplissement afin de permettre l’arrivée de touristes étrangers. En fait, les règles actuelles permettent aux Canadiens d’aller dépenser leur argent à l’extérieure, mais pas aux étrangers d’en faire autant. C’est une étrange façon de relancer l’économie canadienne si vous voulez mon avis.

Au niveau mondial, 20 nouvelles compagnies aériennes ont débuté leurs opérations durant la pandémie. Les avions usagés se louent à des tarifs nettement avantageux pour les compagnies qui débutent. Il faut donc s’attendre à ce que d’autres compagnies voient le jour. Bref l’offre risque bien d’excéder la demande pour quelques années encore. 

De plus, l’arrivée d’internet a complètement changé les habitudes des acheteurs. Les moteurs de recherche spécialisés tels que Google Flight ou Expedia ont complètement déclassé les agences de voyages. Dès qu’une compagnie aérienne augmente son tarif de 10 $ pour un aller-retour, ses réservations ralentissent. 

Une tendance lourde

Toutes les analyses sur l’évolution des prix sur une longue période indiquent une baisse. Statistiques Canada tient un indice des prix des services aériens de passagers depuis 2006. Voici donc un tableau de l’indice du prix des billets : la première ligne est une moyenne canadienne, la deuxième est celle des vols intérieurs, la troisième les vols internationaux. J’ai ajouté l’indice des prix à la consommation ainsi que l’indice pour tous les modes de transport afin de relativiser le tout. 

Indice des prix des billets d'avion 2006-2018
Indice des prix des billets d’avion 2006-2018

On constate donc que depuis 2006, le prix des billets d’avion a connu une baisse. C’est vrai que pour y arriver, les compagnies aériennes ont réduit l’espace en classe économique et diminué les services. Mais même si vous ajoutez la sélection des sièges ou encore la nourriture, vous revenez au prix d’avant. À cela, il faut ajouter qu’au cours de cette période l’inflation a fait monter l’indice des prix à la consommation. Toutes proportions respectées, vous payez moins cher maintenant qu’en 2006. Mais le prix des billets d’avion c’est comme les impôts, ont se plaint toujours qu’ils sont trop élevés !

Il existe quand même une exception importante et c’est la classe affaires ; pour contrer la baisse des revenus de la classe économique, les compagnies aériennes ont augmenté ceux de la classe affaires. Une étude datant de 2011 explique l’évolution des prix en Europe. 

Il existe plusieurs trucs et manières afin d’obtenir le meilleur prix et cela fera l’objet d’une chronique cet été. 

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