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Pénurie de main-d’œuvre, conditions de travail et syndicalisation

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Le départ à la retraite de près de 30 00 travailleurs au cours de la prochaine décennie a fait de la pénurie de main-d’œuvre le sujet le plus important de l’industrie aérospatiale.

 

 

Les cycles d’embauche et de mise à pied ne sont pas nouveaux chez Bombardier; dans le passé, cela a eu pour effet de décourager des travailleurs qui après s’être retrouvés au chômage à deux ou trois reprises, se sont tournés vers des secteurs d’activité offrant plus de stabilité. Pour l’industrie aérospatiale, le résultat aura été la perte de milliers d’employés qualifiés. C’est pour cette raison que dès le lendemain de l’annonce des 2 500 suppressions de poste chez Bombardier toute l’industrie s’est mobilisée afin de s’assurer que les travailleurs touchés puissent être rapidement réembauchés par des entreprises de l’aérospatiale.

 

Les employés licenciés de Bombardier qui se verront offrir un poste dans l’une des grandes entreprises présentes au Québec comme Bell Helicopters, CAE, Lockheed-Martin, Rolls-Royce ou encore Pratt & Whitney Canada ne devraient pas avoir à subir une baisse salariale significative. Mais pour ceux qui seront courtisés par des PME, le choix de rester dans l’industrie aérospatiale risque d’être plus difficile. À court terme, un programme de transition pourra être créé afin de permettre à ceux qui veulent rester dans l’aérospatiale de faire une transition graduelle vers un salaire moins élevé. Mais à long terme la disparité salariale entre les grandes entreprises et les PME demeurera un problème surtout que la compétition pour attirer la main d’œuvre se fait avec les autres secteurs d’activité.

 

L’ampleur de la pénurie de main-d’œuvre à venir est telle qu’il va falloir repenser complètement toute la question des conditions de travail ainsi que de l’organisation du travail. La bonne nouvelle pour les PME, c’est que les salaires ne sont pas la seule manière d’attirer la main-d’œuvre; la conciliation travail famille prend de plus en plus d’importance et d’offrir des horaires réduits ou encore des vacances sans solde illimité sont des options qui plaisent tant aux plus jeunes qu’aux semi-retraités. Une adjointe administrative qui travaille six heures par jour ou trois machinistes semi-retraités qui opérent une machine 40 heures semaine devient de moins en moins rare; les entreprises qui feront preuve d’initiative et de créativité afin de s’adapter ont plus de chance de survivre.

 

Au cours des deux dernières années, les employés d’Aerotek travaillant dans des usines de Bombardier ainsi que les employés de bureau de Bombardier ont entrepris une démarche de syndicalisation. Pour les employés d’Aerotek, la démarche est complétée alors que le tribunal administratif du travail vient de reconnaître leur accréditation. Pour les employés de bureau de Bombardier, la démarche est toujours en cours. Avec près de 5 000 employés visés, c’est sans aucun doute la plus importante démarche de syndicalisation de l’industrie privée des 25 dernières années au Québec. Son impact sur l’industrie aérospatiale québécoise sera important, car si elle réussit, l’AIMTA représentera plus de 25 % de tous les travailleurs de l’industrie et surtout plus de 50 % des employés de Bombardier au Québec.

 

L’incertitude créée par les nouvelles négatives concernant l’avenir de Bombardier a relancé le besoin pour les travailleurs de se regrouper, il ne faudrait donc pas se surprendre si en 2019 d’autres requêtes en accréditation syndicale étaient déposées afin de représenter les employés d’autres entreprises.

 

2019 sera donc une année à suivre dans le domaine des ressources humaines et des relations de travail. En attendant : BONNE ANNÉE!

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