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A220 et les hésitations de Turkish Airlines

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Je me souviens très bien de la première rumeur concernant l’intérêt de Turkish Airlines pour l’A220 ; c’était à l’occasion d’une visite du ministre canadien des Affaires étrangères de l’époque, M. Stéphane Dion en 2016. Mais cette rumeur à propos d’une commande de C Series ne s’est jamais concrétisée.

La véritable évaluation

Au printemps 2019, Turkish Airlines annonçait qu’elle voulait acquérir une trentaine d’avions de 130 à 140 sièges. L’E2-195 d’Embraer et l’A220-300 d’Airbus étaient les deux types évalués. Mais en 2020, la compagnie aérienne mettait une pose sur le projet à cause de la pandémie. C’est au printemps de 2022 que l’on entend parler à nouveau des intentions de Turkish Airlines. Puis au mois de juin, la rumeur circule que la compagnie turque aurait finalement choisi l’A220-300 et que l’annonce serait faite lors du salon aéronautique de Farnborough. Mais c’est le silence total lors de la grande kermesse de l’aviation civile. En novembre, la commande est finalement mise sur pose à nouveau, cette fois, Turkish invoque les problèmes des moteurs PWG afin de justifier le report de sa décision.

La mégacommande

Coup de tonnerre au mois de mai 2023, Turkish Airlines révèle qu’elle se prépare à passer une commande de 600 avions de ligne, 200 long-courriers et 400 monocouloirs. Tous les monocouloirs d’Airbus et Boeing seraient évalués.

La compagnie aérienne affirme être sur le point de conclure alors qu’une annonce pourrait être faite lors d’un événement de l’IATA au début juin, sinon lors du salon du Bourget du 19 au 23 juin. Le 6 juin survient un autre rebondissement alors que Turkish décide de reporter sa décision dans deux mois évoquant les élections présidentielles en Turquie. Deux mois plus tard, le VP finance de Turkish déclare que la compagnie est à finaliser la commande et que les discussions portent sur le choix des moteurs. La question des contrats d’entretien serait la pierre d’achoppement. Entre-temps, la commande s’est dégonflée puisqu’il serait maintenant question de 300 fermes et 300 options.

Conclusion

La pandémie a fortement ébranlé la chaîne d’approvisionnement en aéronautique et cela a un effet sur les prix : Pourquoi Airbus et Boeing donneraient de très gros escomptes sur des avions qu’ils ne sont pas en mesure de livrer et dont le coût de production augmente. C’est certain que nous ne reviendrons pas au prix de liste, mais les escomptes seront moins généreux. Les hésitations de Turkish Airlines vont finir pas lui coûter très cher. Pour ce qui est de l’A220, j’y croirai lorsque ce sera signé.

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4 avis sur “A220 et les hésitations de Turkish Airlines

  • Jean Vuichard

    Merci André pour cet article.
    Les problèmes de moteur Pratt & Whitney pour A220 induisent une pénurie de moteurs qui devraient durer jusqu’au début de 2024.
    Bien que pénalisé par ces difficultés, Air Baltic serait en négociation avec Airbus pour 30 A220-300 supplémentaires.
    Selon le site Airbus, à ce jour, A220-300 a été commandé en 711 exemplaires par 26 compagnies et A220-100 en 95 exemplaires par 9 compagnies.
    La base de clients A220 s’agrandit ; Airbus annoncera t-il l’A220-500 en 2024 ?
    Cordialment?

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    • André Allard

      Je suis d’avis que ce ne sera pas avant 2027 comme je l’explique dans ce texte de juin dernier: https://www.lesailesduquebec.com/lancement-de-la220-500-au-bourget-2027/
      L’étape la plus importante avant le lancement de l’A220-500 demeure la rentabilisation du programme. Lors des prochains mois, la négociation avec Spirit Aerosystems sera déterminante. Finalement, ce serait bien qu’un ou deux gros clients de plus s’ajoutent.

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  • Claude Boulay

    Spirit expliquait que pour rentrer dans son argent en 2023, il aurait dû fabriquer des ailes et des fuselages pour une centaine d’A220. Il en fabriquera pour un peu plus de 60 ce qui explique le manque à gagner. Airbus doit envoyer un signal fort à ses fournisseurs et aux fournisseurs de ses derniers que l’A220 sera fabriquer éventuellement à un rythme de 30 par mois. Le principal frein dans l’augmentation des fréquences semble être les moteurs. Les autres fournisseurs pourraient augmenter leur fréquence (ailes et fuselages) et autres. Avec le lancement de l’A220 le rythme de 30 par mois devient une possibilité et permettra d’avoir de nouveaux clients pour les versions 100 et 300. La rentabilisation passe par plus de commandes et je pense que le lancement de l’A220-500 en 2025 une fois que les moteurs seront à point serait préférable pour stimuler des futurs clients comme Turkish, United, British Airways, Iberia, Ethiopian et bien entendu les cies Indiennes.

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  • Claude Boulay

    le lancement de l’A220-500

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