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Air Canada-Air transat, quelles sont les options?

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Depuis le début de la pandémie, j’ai reçu plusieurs questions sur le sort de la transaction Air Canada-Air Transat. Il faut admettre que l’ampleur de la crise amène bien des remises en question dans cette industrie meurtrie. 

Les questions à résoudre

Si Air Canada décide de laisser tomber la transaction, est-ce que Transat peut survivre seule? Poser la question s’est y répondre surtout dans le contexte des deux prochaines années. Il faut également se souvenir qu’au cours des dernières années, Transat était plus souvent déficitaire que rentable.

Est-ce que Québec peut se permettre de laisser tomber Transat? Voilà la question qui est sans doute la plus importante car elle détermine tout le reste. Au printemps 2019, Québec avait suivi de près les transactions Air Canada-Air Transat. Il faut dire qu’avec plus de 5 000 employés, Transat est un gros joueur dans la région de Montréal. 

Enfin, si Québec souhaite soutenir Transat, qui sont les partenaires potentiels?

Les choix de Québec

Dans le contexte actuel, laisser Transat seule à elle-même est l’équivalent d’une condamnation à mort. Remarquez que l’agonie ne serait pas très longue et que tout serait terminé d’ici décembre 2020. 

Transat est une marque de commerce forte qui pourrait très bien survivre à la crise. De plus, sur les vols transatlantique 30% de ses passagers viennent d’Europe. Air Transat est donc un outil stratégique pour la relance du tourisme à Montréal et au Québec. 

Il est peu probable que le gouvernement de François Legault décide de nationaliser Air Transat. Ce n’est pas dans ses cordes habituelles, trouver un partenaire viable serait plus en ligne avec sa philosophie. 

Vincent Chiara du Groupe Mach est celui qui avait manifesté le plus d’intérêt pour Transat en 2019. Mais à cette époque, il n’avait pas été en mesure d’obtenir les fonds suffisent pour renchérir. Puisque Groupe Mach œuvre dans l’immobilier commercial, je doute fort qu’il ait encore les moyens d’acquérir Transat. De plus, le partenaire de M. Chiara en 2019 était dans l’hôtellerie, ais-je besoin d’en rajouter? 

Puis sur le tard, Pierre Karl Péladeau avait fait quelques sorties nationalistes afin de tenter sa chance. Mais les démarches de PKP sont tombées à plat en partie parce qu’il ne s’est jamais compromis financièrement. M. Péladeau est un investisseur comme les autres, il voudra que Québec crache le motton. Au besoin, il sortira son déguisement de mousquetaire fleur de lysée afin de faire pencher l’opinion publique en sa faveur. Mais il se fera pingre quand il s’agira de faire un chèque. 

Est-ce PKP a les reins assez solides pour soutenir les déficits de Transat encore quelques années? 

Faire le bon choix

Le premier ministre du Québec est donc très conscient que la survie d’Air Transat va demander une intervention de l’État. Qu’il opte pour les mousquetaires Chiara ou Péladeau, une intervention de Québec amène la question du remboursement des passagers. Sur une période de deux ans, c’est près de 1 milliard de dollars que le sauvetage de Transat pourrait coûter.

Rendu à ce point, Québec doit se demander s’il ne serait pas moins dispendieux de soutenir l’entente actuelle. Le regroupement Air Canada-Air Transat permettrait des synergies afin de réduire les coût d’exploitation. D’ailleurs, le 24 février dernier, Air Canada avait annoncé une entente avec AAR qui serait également bénéfique pour Air Transat. 

Air Canada

Pour Air Canada, les avantages à long terme de cette transaction demeurent. En fait il s’agit de savoir si elle a les liquidités pour acquérir et supporter les déficit d’Air Transat. Si le gouvernement canadien avait voulu soutenir le transport aérien, la transaction Air Canada-Air Transat serait déjà réglée. La plupart des pays occidentaux ont déjà annoncé une aide spécifique pour les compagnies aériennes. Mais ici au Canada, le gouvernement ne cesse de lambiner lamentablement et laisse pourrir la situation. 

Dans son évaluation, Air Canada doit également tenir compte de la possibilité que Québec réussisse le sauvetage de Transat. Dans un tel cas, Air Canada risquerait de perdre de précieux passagers aux mains de son compétiteur. Même à moyen terme, le rejet de l’entente pourrait finir par coûter cher à Air Canada.

Mais ce qui serait le plus utile aux deux compagnies, ce serait que le ministre des transports prenne une décision. Mais hélas, ce dernier ne nous a pas habitués à des décisions rapides. 

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12 avis sur “Air Canada-Air transat, quelles sont les options?

  • «Rendu à ce point, Québec doit se demander s’il ne serait pas moins dispendieux de soutenir l’entente actuelle.»

    Oui mais à $6-7 l’action pas $18 … et un chèque du gouv avec ça. PKP serait probablement sérieux cete fois-ci.

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    • Le titre de Transat était autour de 7$ lorsque AC a fait l’offre de 13$ et 11.60$ pour l’offre de 18$.
      Je crois que l’achat par AC fait plus de sens que jamais, les gouvernements vont probablement aider le deal “$ ». AC a besoin de prendre d’autre marcher et AT a besoin d’un partenaire à moyen terme. Le regroupement va renforcir les deux entreprises, a preuve la commission Européen veut faire une étude approfondie sur la fusion des deux entreprises. Les fusions des transporteurs sont essentielles c’est ce qui se fait partout à travers l’industrie. Revision de l’offre mondiale, augmentation de la profitabilité de plusieurs routes, diminutions du surachalandage de certains aéroports, etc..

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  • Onex? Ils ont le capital.
    Ca viendrait assurer à Westjet une presence forte au Quebec et ils auraient du même coup un voyagiste de grande qualité, 2 choses que Westjet n’a pas actuellement.
    Air Transat, si Air Canada se retire, se vendra probablement beaucoup moins cher que 18$ l’action. Un aubaine.
    Compte tenu des circonstances actuelles, ca serait risqué comme transaction, mais la fortune sourit aux audacieux.

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    • André Allard

      Onex avait l’occasion de la faire en 2019 et n’a pas bougé. Elle va en avoir plein les bras avec les déficits de WestJet qui continu de recevoir des nouveaux B787. EN cette période de pandémie, les perspectives de profits me semblent trop lointaine pour qu’ONEX y voit un intérêt.

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  • Je verrais très bien une association avec Nolinor et Chronos et bien sûr le support du gouvernement. Nous aurions alors, un complément qui offrirait des vols pour tous les besoins des Québécois. à y penser sérieusement….

    Base à Mirabel, PET Montréal et St-Hubert

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  • CLAUDE BOULAY

    Le bureau de la concurrence déclare que l’acquisition par Air Canada fera augmenter le prix des billets. S’il n’y a pas d’acquisition, Air Transat fera faillite et le prix des billets augmentera. Le gouvernement donnera le feu vert à l’acquisition et donnera de l’aide supplémentaire à AC.

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    • André Allard

      Je vais poser la question demain

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