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Airbus songe à réduire sa production

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Ce matin, ma boite de courriel contenait un message provenant des relations médias d’Airbus. Notez que la traduction est de moi :

« Amsterdam, 03 avril 2020 – Airbus SE (symbole boursier: AIR) suit de près l’évolution de la situation COVID-19 dans le monde et est en dialogue permanent avec ses clients, fournisseurs et partenaires institutionnels.

Airbus est en train d’évaluer les implications de la pandémie sur ses opérations et les mesures d’atténuation potentielles qui pourraient être mises en œuvre.

La Société ne fera aucun commentaire supplémentaire à ce stade. »

La fuite

L’expérience m’a appris que ce genre de message suit habituellement une fuite dans les médias. Effectivement, à 5H00 AM heure locale, Reuters avait publié un très bref texte à ce sujet. L’article révèle qu’Airbus songerait à une réduction de 50% de la production de la famille A320. Au moins deux sources auraient confirmé l’information alors qu’une troisième aurait déclaré que la décision n’était pas encore prise. 

Cependant, l’article de Reuters ne fait aucune mention d’une réduction supplémentaire de la production des A330 et A350. Pourtant, la demande pour les gros porteurs est celle qui est la plus affectée par la crise actuelle. À ce jour, 62% de la flotte mondiale d’avions long courrier a été remisée et ce n’est pas fini. 

L’évidence.

La crise sanitaire de la COVID-19 cause de plus en plus de perturbations industrielles sur la planète. En ce moment, plus de la moitié de la population mondiale est en confinement. Il devient de plus en plus difficile maintenir la chaîne mondiale d’approvisionnement. Pour les fabricants d’avions civils comme Airbus et Boeing, cela pose un problème énorme.

La difficulté vient du fait que certains appareils vont sortir des lignes d’assemblages malgré des pièces manquantes. Une fois la chaîne d’approvisionnement rétablie, il faudra compléter ses avions et relancer la production. 

Mais en plus, les fabricants font face à une vague de report de livraisons et d’annulations sans précédent. À chaque semaine où la production est maintenue, l’inventaire d’avions neufs qui ne trouvent pas preneur augmente. Dans les circonstances, une réduction de 50% de la production de la famille A320 semble être un minimum. Il faut s’attendre à ce que d’autres réductions soient annoncées au cours des prochains mois. 

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19 avis sur “Airbus songe à réduire sa production

  • 50% c’est au mieux selon moi. Les interdictions de voyage continueront tant qu’il n’y aura pas de vaccin, donc au mieux en 2021.

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  • Beaucoup de gens ont dit que l’acquisition du C Series permettrait à Airbus de complémenter la production de l’A320neo parce que la capacité de production de ce dernier est arrivée à la saturation.

    Ce n’est plus le cas.

    La question que je pose est évidemment si l’acquisition de l’A220 est toujours justifiée quand la production de l’A320neo doit baisser de faĉon significative.

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    • En tout cas, la monté en cadence de production est remise en question.

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  • Tom Laflamme

    J’aimerais bien savoir comment les avions d’affaires de Bombardier s’en sortent.

    Jusqu’à présent on ne voit aucune communication de Bombardier, par contre on voi bien la différence de traitement des employés de Bombardier vs Stellia et Airbus.

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    • André Allard

      Pour le moment, personne et aucun secteur ne s’en sort bien. Les gens d’affaires voyagent eux aussi beaucoup moins car si un président d’entreprise sort des États-Unis (c’est 60% du marché) il doit s’isoler pour 14 jours en revenant, alors plus personne ne voyage en ce moment.

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      • Tom Laflamme

        André, Je parlais plus pour des commandes annulés, Bombardier étant un fabriquant et non une compagnie aérienne. 😉

        Le carnet de commande semblait assez garni avant la crise, je me demande si tes antennes ont eu vent d’annulations ou de reports de plus de 6 mois.

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        • André Allard

          En début de février, donc avant le début de la crise sanitaire, BBD songeait à accélérer la cadence du Challenger 350. Puis dans les derniers jours avant le décret gouvernemental, il était plutôt question de ralentir la cadence.

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    • Je suis bien d’accord avec toi Tom, travaillant pour Bombardier au plan 1 depuis près de 12 ans je constate aussi qu’il y a un changement flagrant dans la façon que l’organisation nous traite. Cette impression est d’autant plus présente depuis l’arrivé de Stelia dans notre usine. Lorsque je parle à d’ancien collègues qui sont présentement chez Airbus Canada, tous sont unanime, Airbus ont beaucoup de considération envers les employés et Airbus leur donne les moyens d’arrivé aux objectifs ( ce qui est à l’opposé de Bombardier). De plus, autant Stelia que Airbus semblent avoir une vision et un plan stratégique pour l’avenir ( avant la crise actuelle bien sûr). Au plan 1 cela fait maintenant plus de 2 ans que nous attendons d’avoir un alignement et une vision sur l’avenir de notre site. L’ancien VP a foutu le trouble dans notre usine en nous faisant de belle promesses nous disant qu’il était pour aller voler le lunch de d’autre compagnie en aérostructure dans le monde et est parti de son gré chez Stelia comme un bandit en nous volant notre lunch avec ce qui nous restait du A220. Tant qu’à son successeur, malgré sa grande force opérationnelle, il n’est pas un leader ayant de la vision et de la stratégie pour diriger une usine entière.

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      • Tom Laflamme

        Gazou,

        Ça fait plus de 20 ans que je suis au plan 1, Bombardier comme gestionnaire manque cruellement de vision, ça change tout le temps, et la un nouveau PDG, une nouvelle vision sûrement, je sais aussi que les syndiqués de Unifor n’ont pas le même fond de pension, celui-là serait moins coûteux pour la compagnie d’où l’idée de délocaliser au max. et faire disparaître le plan 1.

        Cette usine est vieille et mal entretenue, aussitôt que Stelia sera parti je doute fort de la viabilité de cette installation.

        Le CRJ se termine à la fin de l’année, le Cserie part d’ici 3 ans, il ne va rester que le Global et une petite section d’usinage avec des machines dépassées.

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  • Cseriespourtoujours

    Bonjour
    Je ne veux pas être pessimiste mais c’est réel, je travail sur la ligne du A220 et je me demande combien de temps ça va durer?

    Boeing offre déjà des packages à leurs employés pour départ volontaire, je sais les 2 compagnie sont pas dans la même situation mais ça mets déjà de l’incertitude sur l’avenir des lignes d’assemblage des avions neuf.

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    • André Allard

      Moi aussi j’aimerais bien être optimiste mais c’est difficile. Les compagnies qui vont passer au travers de la crise ne sont pas celles qui ont le plus de liquidité, mais plutôt celles qui vont être capable de s’adapter. Hélas, ca prendrait une boule de crystal pour savoir lesquelles vont s’adapter.

      Étant donné l’ampleur de la crise économique, y a aucune industrie aucun secteur d’activité qui est à l’abris. Sauf pour le secteur de la santé bien entendu.

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      • «Sauf pour le secteur de la santé bien entendu.»

        Faut dire le secteur de la gestion des maladies …

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  • GM

    Merci pour l’explication que la cadence de production de l’A220 va être réduite aussi.

    Il n’y a pas encore d’annonce officielle d’Airbus Canada ni d’Airbus à propos de cette réduction de cadence de production, même si on se doute que ça doit se passer.

    En effet, plusieurs compagnies aériennes clientes de l’A220 ont déclaré qu’elles allaient réduire le nombre de livraisons en 2020 et peut être en 2021.
    Il n’y a pas de détails à propos des types d’avions qui seront affectés, mais il me semble normal que tous les avions, y compris A220, seront concernés.

    La situation n’est pas très claire à ce jour, mais il se peut que Airbus Canada et Airbus vont annoncer quelque chose. Ils ne peuvent pas continuer à maintenir le silence car cela va seulement générer des rumeurs.

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    • Il y a une possibilité qu’AIRBUS offre de remplacer les CSERIES par des A320 à leurs clients. C’est très probablement la fin des ventes de CSERIES pour quelques/plusieurs années. AIRBUS ne poussera plus très fort pour en vendre.

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      • En y repensant, les cie aériennes qui ont de plus petits avions auront moins de problèmes à les remplir. Vu la baisse d’achalandage très marquer à venir, ce ne sera pas un petit avantage.

        La cie aérienne qui a acheté des A320 à 186 sièges, alors qu’ils avaient besoin d’appareils de 150 pax se disant que la croissance du transport aérien allait justifier cet achat, sont dans la merde. S’ils ont acheter des AIRBUS, ils vont peut-être appeler pour échanger leurs A320 à livrer pour des CS300. Qui sait???

        On est maintenant dans une situation imprévisible et le transport aérien est le premier frappé.

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        • CLAUDE BOULAY

          Les avions de moins de 150 sièges très économiques et modernes seront les avions qui seront privilégiés. C’est maintenant le coût du vol qui importe. La plupart des cies aériennes seront sauvées par leurs gouvernements. Ces derniers voudront des solutions sécures et durables. Pas question de prendre livraison d’un avion défectueux et dangereux comme le MAX. Pas question de prendre livraison d’un avion qui ne répond pas aux besoins du transporteur. Airbus se doit de répondre au besoin de ses clients et le transfert du A320 au A220 fait partie des possibilités. Cette pandémie est une pause et c’est une opportunité pour Airbus d’agir en leader. L’A320 est un avion qui a été conçu il y a plus de 32 ans. Airbus a la chance d’avoir l’A220 qui est à la fine pointe de la technologie. Boeing lancera sous peu un nouvel avion pour remplacer le 737. Southwest hésitait de passer au A220 car les 3 prochaines années étaient pleines pour les livraisons. Ce n’est plus le cas, Airbus pourrait leur en livrer une centaine au cours des 3 prochaines années.
          Bien qu’il soit impossible de prédire l’avenir, il est certain qu’un vaccin arrivera d’ici 1 an et que les vols reprendront mais avec moins de passagers. Ceux ci voudront le moins d’escales possibles. On a donc besoin d’avions plus petits et plus économiques. Les avions qui auront la cote selon moi seront les A220 et 787, des avions qui bien avant la pandémie était considérés comme créateurs de nouvelles routes.
          Les A220 remisés sont juste ceux des cies qui ont cesser toutes leurs activités, les autres volent (Delta, Swiss, Air Canada)

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          • Guillaume

            Oui il est beau le 220, mais le but d airbus c est de faire de l argent. Surtout maintenant.
            Le 320 est amortis, airbus est très present dans la chaîne de valeur.
            Sur le 220, ils ne font pas d argent, et leur part est faible dans la valeur ajoutée. Ils n ont même pas les ailes…

            Ils proposeront du 220 uniquement si ils ont écoulé les 320 qu’ ils ont sur les bras, pas avant. Autrement dit le 220 aura les miettes, si il en reste.

            A moins qu’ airbus trouve un accord avec les états unis pour remplacer le max par le 220. Après tout, d un point de vue valeur ajoutée, le 220 n a pas besoin d être americanise, il l’est déjà a plus de 60% il me semble.
            Une sorte de fabrication sous licence en fait. Mais c est pure spéculation.
            Tout le monde navigue à vue en ce moment…

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