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Entretien avec Pierre Fitzgibbon

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À titre de ministre de l’Économie et de l’innovation, M. Pierre Fitzgibbon était à la tête de la délégation québécoise à Farnborough 2022. Il en était à son deuxième grand salon aéronautique, l’autre étant le Bourget 2019.

La présence du ministre


En plus de participer aux différentes annonces, M. Fitzgibbon rencontre des dizaines et des dizaines dirigeants d’entreprises. Ce contact direct avec les entrepreneurs du secteur aérospatial l’aide à mieux cibler leurs besoins. Par la suite, l’équipe de son ministère sera en mesure de développer des programmes qui sont utiles à l’industrie. 

M. Fitzgibbon mentionne qu’au cours des derniers jours, la question des carburants durables a remonté dans sa liste de priorité. Pour atteindre le zéro émission, l’industrie devra d’abord emprunter la voie des biocarburants. Le ministre comprend cette réalité et il mentionne qu’il faut entrevoir cette filière de manière plus large que la seule industrie aéronautique. 

Il explique qu’au Québec nous avons plusieurs industries lourdes qui polluent beaucoup. La captation du Carbonne rejeté dans l’atmosphère par ces industries aiderait donc à améliorer le bilan du Québec. Pour transformer ce carbone en biocarburant, il faut de l’hydrogène qui est produit avec de l’électricité. L’hydroélectricité québécoise offre la possibilité de produire de l’hydrogène sans émissions supplémentaires. Mais il est également très conscient qu’il reste encore beaucoup à faire avant de pouvoir produire des biocarburants en grande quantité. Je dirais que l’intérêt du ministre est à la fois élevé, mais prudent.

Une industrie en mutation

Il s’est écoulé 3 ans entre le salon aéronautique du Bourget 2019 et celui de Farnborough 2022. Lors de cet intervalle, l’industrie a subi la plus grande crise de son histoire. J’ai demandé au ministre Fitzgibbon quelles étaient les différences entre les sujets de rencontre de 2022 par rapport à 2019. Il n’a pas hésité à dire que c’est l’arrivée des projets collaboratifs qui retiennent son attention. Le ministre cite l’exemple du projet de conversion à l’électricité des Piper Archer qui implique CAE, H55, Piper Aircraft et Safran. Il y voit une évolution positive des mentalités qui ouvre de nouveaux horizons aux entreprises privées. 

M. Fitzgibbon estime que les grandes entreprises n’arriveront pas à suivre seules le rythme de développement des nouvelles technologies. Il donne l’exemple de la compagnie suisse H55 qui participe maintenant à un projet de Pratt & Whitney Canada et un autre avec CAE. Cette PME a développé une expertise dont les grands ont besoin. Dans ce contexte collaboratif, la notion de propriété intellectuelle devient également plus floue. L’autre chose qui a changé, c’est la question du développement durable qui est maintenant sur toutes les lèvres. M. Fitzgibbon voit d’un bon œil cette orientation de l’industrie aéronautique pour le développement durable. Lorsque je l’ai questionné sur le genre d’entreprise qu’il aimerait attirer, je lui ai mentionné le nom de H55. Il est très positif, car c’est exactement le genre de compagnie qui l’intéresse. En fait, ce qui le motive c’est l’ajout de PME ayant une expertise de pointe et capable de travailler sur des projets collaboratifs. 

M. Fitzgibon indique que l’électrification de l’aviation donne un atout au Québec alors que l’état développe sa filière électrique. La forte présence des grappes aérospatiale et électrique crée donc des conditions favorables afin d’attirer les entreprises qui oeuvrent dans les deux secteurs. 

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