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La saga canadienne du F-35 4ieme partie

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En 2022, le Canada choisira fort probablement le F-35 pour moderniser sa flotte d’avions de chasse. Cette décision sera alors l’aboutissement d’une démarche qui a débuté en 1997. Dans une série de sept textes, je vous présente un résumé de la saga canadienne du F-35 qui aura duré 25 ans. 

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Le début des embrouilles et des dépassements de coûts

En octobre 2010, le chef du parti libéral Michael Igniateff annonce qu’un gouvernement libéral déchirera le contrat des F-35. Depuis ce temps, la position des libéraux est de respecter le processus d’appel d’offres. Puisque le gouvernement est minoritaire, les libéraux présentent une motion pour faire briser le contrat. Une majorité de députés constituée de conservateurs et de bloquistes rejettent la motion.

En novembre le gouvernement Harper affirme que le choix du F-35 permettra des retombées de 12 G$ pour les entreprises canadiennes. Or, un document du gouvernement américain estimait plutôt ces retombées seraient plutôt de 3,9 milliards G$ à 6,3 G$.

La surprise

La campagne électorale du printemps 2011 nous réservera une surprise lors du débat des chefs en anglais : Stephen Harper avait laissé entendre que le Canada a déjà signé un contrat avec la multinationale américaine Lockheed Martin. Pour sa part, Gilles Duceppe demande à voir ce contrat. “M. Ignatieff nous dit qu’il veut déchirer le contrat. M. Harper nous dit qu’il a un contrat. Mais est-ce qu’on pourrait le voir, ce contrat-là ? […] Est-ce qu’il y a beaucoup de gens dans le privé qui signeraient un contrat sans savoir comment ça coûte ?” Dans les faits, aucun contrat n’a été signé par le Canada pour l’achat des avions F-35.

Mais cette petite controverse ne mènera pas très loin puisque Stephen Harper est réélu avec un gouvernement majoritaire. 

Le rapport du vérificateur général de 2012 s’est penché sur l’acquisition des 65 F-35. Il en ressort que des décisions clés ont été prises sans les approbations nécessaires ou documentations à l’appui. Des documents importants n’ont pas été soumis dans l’ordre et des étapes clés n’ont pas été respectées. Bref, la démarche avait été bâclée. 

Les dépassements de coûts

En 2012, la Défense Nationale publie une mise à jour sur le coût d’acquisition des F-35. L’estimation initiale passe alors de 75 M USD l’unité à 87,4 M USD. Puis en 2013, la publication du Directeur parlementaire du Budget a l’effet d’une bombe : le rapport fait état d’une augmentation de 700 M$ du prix d’achat de ces avions. Il est également question d’une explosion des frais d’entretien de 19,6 G$, pour une facture globale de 29,3 G$ ; soit un dépassement de coûts de 83 %. Le gouvernement tentera de nier ces nouvelles données à plusieurs reprises. Mais le ministre de la Défense nationale de l’époque, Peter Mackay, a finalement admis que son ministère devait reprendre à zéro tout le processus d’achat. 

En septembre 2013 Lockheed Martin fait une menace au gouvernement s’il revient sur sa décision de se procurer des F-35. : elle affirme que l’industrie aérospatiale canadienne pourrait perdre jusqu’à 10,5 milliards de dollars en contrat en cas d’annulation. En décembre 2013, les conservateurs reviennent sur leur décision de faire l’acquisition de 65 chasseurs F-35. Deux ans et demi après l’avoir choisi ils décident de réexaminer la question du F-35 après les élections de 2015. Abonnez-vous gratuitement à notre chaîne YouTube en cliquant ici

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