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Ottawa doit faire confiance à son industrie aérospatiale

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Le processus de remplacement des avions de patrouille maritime CP-140 est remis en question par Bombardier. C’est son président et chef de la direction, M. Éric Martel, qui est sorti sur la place publique. M. Martel se dit déçu de constater que les fonctionnaires fédéraux n’ont pas considéré la proposition conjointe de Bombardier et General Dynamics. Pour en savoir plus sur la réaction de M. Martel, cliquez ici.

Les 17 000 employés de Bombardier ainsi que les dizaines de milliers d’employés du secteur aérospatial canadien sont également déçus ; encore une fois, le Canada s’apprête à leur tourner le dos et refuse de faire confiance à son industrie aérospatiale.

Une entreprise qui livre

Dans le passé, Bombardier (Canadair) a reçu des votes de confiance du gouvernement canadien et l’entreprise a toujours livré. En voici deux exemples concrets :

Le CP-107 Argus

Au milieu des années 50, Canadair a reçu le mandat de concevoir un avion de patrouille maritime. L’avionneur a mis au point le CP-107 Argus qui pendant les dix premières années de sa mise en service était le meilleur avion de sa catégorie sur la planète. D’ailleurs, les Américains n’ont pas hésité à l’utiliser lors de la crise des missiles de Cuba en 1962*.

Le Challenger 600

Au cours des années 70, Canadair éprouve des difficultés financières et il a une forte opposition au Canada afin de soutenir l’entreprise. En 1976, Jean Chrétien, qui était alors ministre de l’Industrie et du Commerce accorde le financement du Challenger 600. Il avait pris cette décision sans en aviser le conseil des ministres. 45 ans plus tard, le Challenger est toujours en production et demeure le plus grand succès commercial de l’aviation d’affaires. Ce sont les profits du Challenger 600 qui ont servi au développement du CRJ, du Global Express ainsi que le Challenger 300.

Quand le doute s’installe

C’est lorsque le doute s’installe et que le manque de confiance n’est pas au rendez-vous que les problèmes commencent : de 2010 à 2017, le soutien à Bombardier et au développement du C Series a fait l’objet de nombreuses controverses au Canada. Semaine après semaine, les éditoriaux contre le « gaspillage des fonds publics » venaient jeter un doute sur l’avenir de ce programme d’avions. Sur les réseaux sociaux, il suffisait de se prononcer en faveur du soutien au C Series pour recevoir une tonne d’insultes. Le discourt était plutôt simple : cela ne valait pas la peine de soutenir une entreprise d’ici qui n’avait aucune chance face aux géants étrangers.

Puis le jour ou le C Series a été renommé l’A220 d’Airbus, la controverse a cessé. Le fait que le programme d’avions se retrouve entre les mains d’un géant européen a tout changé. Depuis ce temps, plus personne ne remet en question la pertinence de cet avion ainsi que son avenir. Et c’est bien cela qui me dérange le plus, le C Series devenu A220 est le parfait exemple du manque de confiance envers notre industrie aérospatiale.

Le Global 6500

Pour plusieurs fournisseurs du secteur de la défense, le Global 6500 est la meilleure plateforme, c’est le cas entre autres pour L3Harris et SAAB. C’est un avion modernisé qui correspond aux besoins actuels de l’industrie. Mais les fonctionnaires à Ottawa le voient autrement : pour eux, son plus gros défaut c’est qu’il n’est pas fabriqué par Airbus ou Boeing. Je suis convaincu que s’il se nommait A6500 ou encore B6500, ils en diraient beaucoup de bien.

M. Martel demande un traitement équitable pour son entreprise et veut un appel d’offres en bon et due forme. Il a tout à fait raison et s’il ne l’obtient pas, le recours aux tribunaux sera une option légitime. Il faut en finir avec cette méfiance injustifiée, car c’est toute une industrie qui en souffre. On se doit de supporter Bombardier. Pour ma part, je n’attendrai pas que le Global soit repris et renommé par un autre constructeur. Si je dois aller marcher à Ottawa pour manifester, je le ferai.

*Canada’s Air Force At War and Peace volume trois page 421

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23 avis sur “Ottawa doit faire confiance à son industrie aérospatiale

  • MarcelC

    Excellent plaidoyer en faveur de NOTRE industrie aéronautique!!!

    Moi, il y a longtemps que j’ai compris comment les affaires marchent avec Boeing. Alors, je me retiens de ne pas écrire ici sous le coup de la colère…

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  • louis martineau

    NOTE: Sur ce post on peu lire l’article de LA PRESSE du 27 octobre ou le pdg exprime sa frustration de voir un processus pipé en faveur d’un concurrent. **Voir au bas du premier paragraphe et cliqué sur Cliquez Ici.

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  • Claude Hillman

    A Ottawa c’est Américain first.

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  • Real Viens

    Quelque chose s’est cassé a Ottawa dans les années 60 et depuis ce temps tous les développements en aéronautique tombent dans la meme orniere que le Arrow . C’est plus facile de tout laisser aller a Boeing depuis ce temps . Apres tout ce qu’a fait Boeing contre le CSeries ils sont encore pret a laisser aller . Le seul temps ou il y a eu un penchant pour Airbus ca été fait par le gouvernement de Mulroney et il a recu des accusations et poursuites de toutes sortes pendant 30 ans . J’en ai assez dis , mon clavier me dit de slaquer …..

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    • louis martineau

      Real Viens. …. C’était les premiers Airbus a être vendu en Amérique du Nord si je me souviens bien. Les avionneurs américains étaient pas contents dont le fameux Boeing. Ils tenaient les lignes aériennes américaines en otages sur les prix de vente des appareils . Comme pas hazard les lignes américainnes se sont mis a commander des Airbus après Air Canada qui avait l’appuis du gouvernement de Brian Mulroney.

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  • Désolé mais la confiance dans notre fleuron québécois est perdue ça fait longtemps, elle n’est plus là.

    Quand le titre était à 60 $cad j’avais fastasmé avec une émission pour 100 millions d’actions à 50 $cad afin de permettre de nous débarraser du fardeau de la dette et d’être en messure de mêttre en place des dividendes et attirer des nouveaux investisseurs. Mais la semaine passée nous avons touché les 40 $cad donc on tourne en ronde pour aller nulle part et le future n’est pas si évident.

    Pour quoi donner un contrat de cette envergure à une compagnie endettée? Bien sure que je voudrais vous accompagner nous manifester à Ottawa pour defendre la cause BBD. Mais la question n’est pas là.

    Il faut absolument rétablir la confiance chez nous maintenant et pas en 2025.

    En bon français Make BBD great again.

    Salut.

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    • André Allard

      Pour ce qui est de l’action de Bombardier, il faut remettre les choses en perspective. Dans mon REER même des titres comme BELL ont perdu de la valeur cette année et dans ce cas précis, c’est un recul de 18% depuis 12 mois. Les marchés boursiers ont beaucoup de difficultés cette année.

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      • Tout à fait d’accord avec vous, mais une vérité ne plus valable que l’autre. Même dans un marché baissier comme vous dites, nous avons perdu l’opportunité (à plusieurs reprises) de nous débarrasser de la dette. Il me semble que le CA est vraiment très confortable et confiant avec ce lourd fardeau car ils sont capables de gérer tous les problèmes qui viennent avec … pour 2025 comme le confirme souvent notre PDG.
        Simplement nous ne méritons pas cet important et délicat contrat. Il faut absolument bien nettoyer la maison et marcher drette après nous pouvons organiser la fête et inviter les amis.

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  • Ne pas oublier jamais ce qu’avait dit M. Bellemare une fois :

    – Le meilleur vendeur de Siemens est Mme Angela Merkel.
    – Le meilleur vendeur de Alstom est M. Emanuel Macron.
    – Le meilleur vendeur de Boeing est M. Donald Trump.

    Et qui est le meilleur vendeur de BBD? Personne ne le connait, une telle Mme Catherine dans son bureau à New York ou peut être en télétravail de son sous-sol.
    Triste mais la dure réalité.

    Salut.

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  • André tousignant

    Arrêtons de supplier Ottawa, le passé est garant du présent , lorsque Bombardier était dans le besoin, qui a répondu présent , malheureusement personne !! Le gouvernement du Québec s’est empressé de trouver une solution de rejet. La caisse s’est empresser d’y voir un profit future ( plus de 1 1/2 milliards de gain dans la vente du ferroviaire,) et Airbus était tout sourire. pourtant la solution était tellement évidente soit le partenariat de la caisse et de Bombardier (49%/51% pour contrer et soutenir cette compagnie qui avait dans ses cartons une ligné d’avion pour devenir le troisième constructeur d’avion commercial mondial, Boeing et Airbus eux le savait . Mais nos dirigeant avait la tête dans le sable et la peur au ventre . Né pour un petit pain!!!

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    • André Allard

      Ce commentaire contient plusieurs vérités… Mais je refuse de baisser les bras et je crois qu’il faut continuer à insister.

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    • Exactement, mais pas la tête dans le sable. La tête occupée à beneficier SNC Lavalin et ses trains indiens ou comme j’ai lu dans quelque part, interessée par le secteur nuclaire de Alstom.
      Pas besoin d’aller vers Ottawa, nous devons commencer pour Ville Saint-Laurent afin que le CA nettoie la maison et après vers Québec pour les expliquer ce que veut dire supporter l’industrie aérospatiale québécoise.

      En 2020 Berlin a supporté Lufthansa avec 2, 5, 10 ou 20 milliards? Mais non, avec 40 milliards si je m’abusse un peu. Zero haute technologie, Zero innovation, Zero recherche et développement, Zero capacité industrielle et Zero fabrication.

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  • Alain Lafrance

    La qualité et la sécurité de ces aéronefs sont remarquables..le professionnalisme de ces travailleurs ne sont pas discutable ….par leurs travails ont peut voir la beauté de ces avions…et la diversité des modèles d’avions fabriqués par Bombardier…. l’avenir est au bout des cieux….

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  • Sylvain Tanguay

    M.Allard,

    Je vais manifester avec vous à Ottawa si besoin.
    Je vais même fournir le transport. ( autobus au besoin)

    Merci de votre jugement que vous m’apporter avec vos info. ci approprié.

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    • André Allard

      Mercu pour le soutient et c’est noté,

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      • Sébastien

        J’y serai aussi si jamais une nanif est organisée. Pas besoin d’une place dans le bus vu que j’y suis déja, du coté se Gatineau.

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  • Norman vanasse

    As t’on déjà oublié le Avro Arrow? Outre un avion exceptionnel c’est toute l’industrie qui a innové pour trouver et crée ce qui était inexistant. Supportons notre industrie d’ici et soyons les leaders

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  • louis martineau

    Sylvain Tanguay. ….Faut faire le voyage a Ottawa dans un avion de Bombardier pour attirer de maximum de publicitée au Canada. La compagnie a surement au moins un Jet de service je présume. A la vitesse qu’il vole il pourrait faire plusieurs voyages dans la même journée s’il a plusieurs manifestants. Bombardier doit avoir cette appel d’offres pour développer ce nouveau modèle du Global armée. Comme le mentionne le PDG il a déjà au moins 4 ou 5 pays que seraient intéressés par ce nouveau modèle armée advenant que la compagnie aille de l’avant.

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  • louis martineau

    Sylvain Tanguay/André Allard … S’il a beaucoup de manifestants, un groupe en Jet pour avoir le maximum de publicité et les autres en autobus pourquoi pas. Faut que Bombardier optienne cette appel d’offres pour développer un nouveau modèle militaire et cette fois armée. Le PDG E.Martel a mentionné que d’autre pays on manifester de l’intérêt pour ce futur nouveau Global 6500 armée. Mais faut avoir un appel d’offres pour commencer ce développement qui n’est que virtuellement en ce moment je présume.

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  • André

    M. Trudeau mettez vos culottes dites à vos hauts fonctionnaires de laisser Bombardier de présenter un appel d’offres pour ces avions militaires avez vous peur de la concurrence ou si vous êtes un fervent militant des américains.

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  • Richard Tremblay

    Boeing ceux-là même qui ont fait tout ce qui leurs étaient possibles pour freiner je dirais même démolir notre industrie aérospatiale canadienne.
    Leur permettre de nous vendre des avions quelqu’ils soient et surtout d’une génération passée qui éprouvent toutes sortes de problèmes de qualités et d’approvisionnement de pièces de rechanges.
    Bref je supplie le ministère de la défense de ne pas passer cette commande auprès de Boeing. Ne laisser pas cette compagnie rire des canadiens encore une fois.
    Prioriser notre industrie aérospatiale est d’une importance capitale pour sont avenir et les travailleurs qui occupent des postes bien rémunérés chez nous au Canada
    Je suggère à tous les lecteurs d’écrire votre préoccupation à tous les représentants gouvernementaux provinciaux et fédéraux. Les canadiens doivent informer leurs représentants de l’importance de ce contrat

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