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Poutine a perdu la guerre

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En tant qu’éditeur des Ailes du Québec, j’ai toujours évité de commenter sur des sujets non reliés à l’aéronautique. Mais l’invasion de l’Ukraine me force à sortir de ma réserve. Voici pourquoi je pense que Vladimir Poutine a perdu la guerre. 

L’autre guerre

Afin de se maintenir au pouvoir, Vladimir Poutine a redonné un rôle de premier plan à l’ancien KGB maintenant FSB. Le dictateur a compris que le contrôle de l’information est plus efficace que la collecte de renseignement. Sous sa gouverne, le FSB est devenu une formidable machine de propagande et de désinformation. 

Plusieurs sites internet appartenant au FSB sont la source première de fausses nouvelles d’extrême droite. Ce sont eux entre autres qui fournissent une bonne partie du narratif fasciste sur les réseaux sociaux. Il suffit de se rappeler les soi-disant informations concernant des terroristes islamistes se faufilant dans le lot de réfugiés syriens fuyant la guerre. L’objectif de ces terroristes étant d’islamiser l’occident. Ce discours a atteint son apogée en 2016 coïncidant ainsi avec l’élection présidentielle américaine. 

Plusieurs sites de nouvelles très populaires dans les milieux d’extrême droite ont une adresse URL qui se termine en .ru. Aux États-Unis, les gens qui se méfient le plus du gouvernement américain sont souvent des lecteurs assidus de ces sites. Un peu partout sur la planète, les mouvements d’extrême droite s’abreuvent de fausses nouvelles russes. 

L’invasion ukrainienne

L’invasion de l’Ukraine n’est que la suite de celle de la Crimée et du soutien aux séparatistes dans l’est. Pour Vladimir Poutine, la faiblesse des protestations lors de l’invasion de la Crimée était une confirmation qu’il était dans son droit. Pire encore, la Cour internationale de justice de La Haye lui avait donné raison en 2017 ; le gouvernement ukrainien demandait alors d’interdire le soutien des séparatistes par la Russie. Le dictateur russe y a vu un endossement à ses revendications. 

La guerre de l’information

Mais après deux ans de pandémie, la population mondiale n’en pouvait plus des nouvelles sur la COVID-19. L’invasion de l’Ukraine devient en quelques jours la nouvelle tendance sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels. Dans cette histoire, l’Ukraine se retrouve dans le rôle de David et Poutine dans celui de Goliath. Cette comparaison est valable tant sur le plan militaire que celui de la propagande.

Dans les premiers jours du conflit, les ténors de l’extrême droite ont bien tenté de soutenir le fasciste. Mais partout sur la planète, l’opinion populaire s’est rangée du côté des défenseurs et non de l’envahisseur. À vrai dire, il y a une limite à défendre l’indéfendable.

Il faut également souligner que le président ukrainien Volodymyr Zelensky donne des leçons de leadership à bien des élus. Il est une véritable inspiration pour son peuple qui fait preuve de courage et de défiance. La guerre qui ne devait durer que quelques jours se prolonge et elle sera longue. Elle sera également coûteuse en vies humaines, et ce des deux côtés.

L’erreur stratégique

Habitué de manipuler politiciens et opinion publique à sa guise, le nouvel empereur n’a pas saisi la différence pour cette invasion. Dès les premiers jours du conflit, l’Ukraine a inondé les réseaux sociaux d’images où ses troupes résistaient héroïquement. La résistance nettement plus forte qu’anticipée a pris de court l’armée impériale. 

Le basculement de l’opinion publique a forcé les têtes d’affiche de l’extrême droite à condamner l’invasion. La raison de ce revirement est simple : la majorité des réfugiés ukrainiens sont des européens blancs. En l’absence d’un groupe ethnique à pointer du doigt, les gens de la droite se sont rangés du côté des Ukrainiens. Par la suite, les sanctions contre la Russie sont venues fermer le pipeline de la désinformation. La plupart des sites de propagande du FSB sont bannis des réseaux sociaux. L’extrême droite est maintenant privée de sa source principale « d’information. » 

C’est maintenant le gouvernement ukrainien qui alimente la planète en images et elles sont bien choisies. Voir un blindé russe exploser est spectaculaire, mais ne dérange pas trop ; il y aurait des milliers de morts du côté russe, mais on ne voit pas d’images de soldats blessés ou morts. Choisir ce que l’on diffuse fait aussi partit de la « stratégie » de communication.

La défaite

En Ukraine, le Tsar Poutine a perdu la guerre sur le terrain et dans les médias. Les sanctions économiques ont isolé la Russie comme à l’époque du rideau de fer. 

Plus le temps passe et plus il y aura de bombardement en Ukraine et plus il y aura de morts. Ce qui veut dire que Poutine aura de moins en moins d’alliés et subira de plus en plus de pression. Si le conflit perdure, les compagnies étrangères qui étaient présentes en Russie vont jeter la serviette. À l’international, le dictateur est en train de devenir un paria, les chefs d’État vont devoir l’éviter. En l’espace de quelques semaines, le Tsar a complètement anéanti des décennies de travail ; sa machine à propagande est maintenant dysfonctionnelle.

C’est la population russe qui souffrira le plus des sanctions. Poutine vit sur du temps emprunté, tôt ou tard, des gens en Russie vont devoir agir. 

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36 avis sur “Poutine a perdu la guerre

  • J’aurai Aimé que tu restes dans l’aéronautique, cette guerre est trops politissée et pour ma part il ya beaucoup de choses qu’on nous dit pas donc je prefère rester à l’écart comme celle de la Syrie ou de la liby, les vérités vont ce savoir un jour.
    Pour ma part je ne perd pad mon temps la dessus

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    • Bon un autre complotiste.

      André, qui paye de sa poche pour se site internet, ha bien le droit d’ecrire ce qu’il veut. On est dans une democratie.

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  • Serge Cormier

    Le KGB a été dissout en 1991, c’est maintenant le FSB…..même mission

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    • André Allard

      Merci de la précision, je vais modifier le texte en fonction.

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  • Tom Laflamme

    André,

    Je vois bien que cette guerre te touche, mais la géopolitique c’est une autre affaire, je viens ici car j’apprécie l’information de grande qualité que tu nous transmet en aéronautique, tu as une place bien a toi, bien sur ça reste ton site et tu y met ce que tu veux mais des sites d’informations il y en a plein, ton site lui est assez unique.

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  • Raynald Brochu

    Pour moi, c’est bien dosé et informatif.

    De 1, je comprend le désir de rester dans l’aéronautique et habituellement je préfère cette réserve.
    Je ne veut pas partir un débat!
    Mais resté silencieux devant les monstruosités commissent actuellement, ajouterai à la propagande.

    J’aime entendre les opinions, des gens que respecte et que j’apprécie.
    C’est bien écrit, avec justesse et réserve.
    Cela me donne un peu de réconfort, face à l’inaction de nos dirigeants, à propagande et aux idées d’extrémiste.

    Merci M Allard.

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  • Oufff, tellement d’erreurs dans ce texte.
    En commençant par *poutine (Putin).
    Aussi Vladimir n’est pas un Tsar (c’est d’une époque révolue). L’analyse est tellement de surface, quand cette guerre est tellement complexe, que même l’OTAN n’ose toujours pas à intervenir . La guerre est loin d’être perdue, parlez-en aux civils Ukrainiens

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    • Poutine ou Putin s’écrit Пу́тин en russe, le nom est traduit en français et en anglais pour savoir comment le prononcer, donc un ou l’autre c’est la même chose.

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  • Très bonne analyse M. Allard , maintenant back to business….. A V I A T I O N 🙂

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    • André Allard

      Oui, ce texte d’opinion était isolé et demain matin je retourne à l’aéronautique avec un petit scoop. 😉

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  • La location d avion a la Russie met elle en péril la maintenance de ces dernières? Combien d avion ( Airbus / Boeing ) sont loués a la Russie ?
    Les compagnies aériennes russes seront-elles en mesure de bien maintenir ces appareils loués puisqu’ils sont privées des pièces de rechange pour ces appareils ? Le programme de maintenance est il observé ? certain locateurs vont surement perdre beaucoup de $$$$ !

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    • André Allard

      Grosso modo, on parle de 650 avions coincés en Russie. Étant donné que la guerre se prolonge et que les sanctions vont être maintenues, il est temps de penser à déclarer ces avions pertes totale. Maintenant l’Iran a réussi à faire des miracles afin voler les avions occidentaux. J’imagine que les Russe y parviendront surtout que la flotte actuelle est maintenant beaucoup trop grande pour l’économie diminuée de la Russie. Il va être possible de cannibaliser la moitié de la flotte pour faire voler l’autre.

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      • 650 c est énorme ! j imagine que les volontaires vont se faire rare pour la récup ! as tu des chiffres en ce qui concerne le nombre approximatif par catégories, type et ou compagnies (boeing/airbus/business jet) ?

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        • André Allard

          Je vais creuser un peu plus dans les prochains jours mais c’est presque moitié moitié

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          • Toujours sur la coche André ! 👍

  • François Bouchard

    L’histoire récente nous montre que les dictateurs finissent bien mal. Sadam au bout d’une corde, Kadhafi au fond d’un fossé, bref Putin est maintenant un paria qui finira aussi mal que les autres.

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  • M. Allard, je vous lis régulièrement sur l’aéronautique avec beaucoup de plaisir, moi aussi je suis un grand admirateur de Bombardier. Puis-je me permettre de vous suggérer de vous en tenir à ce sujet? Votre analyse simpliste et unidimensionnelle du conflit entre la Russie et l’Ukraine est simplement misérable! Penser que parce que les médias prorusses ne sont pas accessibles et n’ont plus d’influence parce que les gouvernements et les mėdias occidentaux les ont censurés est d’une telle naïveté! Le monde ne se limite pas à l’Amėrique du Nord et à l’Europe, il faut arrêter de se regarder le nombril. Sans rancunes.

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  • M. Allard vous avez bien le droit de vous exprimer sur le sujet d’actualité c’est votre site après tout.

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    • Bravo, bien d’accord avec ce commentaire. Si je prends le temps de vous lire M. Allard, c’est que vos textes et opinions m’intéresse . Sinon, je ne visiterai pas ce site web.

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  • C’est drole mais j’ai surtout l’impression que ceux qui n’ont pas aime le texte non-habituel d’Andre semblent chercher a defendre Poutine/Putin.

    Evidemment je comprends ceux qui veulent s’en tenir a l’aviation mais comme ce n’est pas une tendance j’aurais attendu un peu avant de suggerer a ‘ s’en tenir au sujet habituel ‘ .

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  • « … la majorité des réfugiés ukrainiens sont des européens blancs. »

    Bravo! Vous avez osé écrire ce que je n’ai vu nulle part ailleurs. En plus, ces réfugiés sont chrétiens. Personne ne risque donc de se faire accuser de raciste islamophobe.

    Justement, parce qu’ils sont caucasiens et chrétiens, ces réfugiés seront les bienvenus en Europe et en Amérique du Nord, où leur intégration sera plus facile.

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    • Plein gaz

      « … la majorité des réfugiés ukrainiens sont des européens blancs. »
      Caucasien est la bonne définition.
      Bien que selon lui la variété caucasienne idéalisée se distingue par un teint blanc et des joues roses ; des cheveux bruns ou châtains ; une tête subglobulaire ; un visage ovale et droit, avec des parties modérément définies ; un front lisse ; un nez étroit, souvent légèrement accroché ; et une petite bouche, …

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  • Je viens de lire sur le WSJ que Poutine va signer une loi pour saisir 500 avions des loueurs et les redistribuer aux transporteurs. Bonne chance pour voler ailleurs qu’en Russie et en Chine.

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  • Normand Hamel

    Il y a quand même un lien à faire entre l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le monde de l’aviation.

    Cela commence avec les 500 avions saisis par Poutine qui ne sont peut être pas assurés pour ce type d’évènements. Il faut comprendre aussi que la reprise actuelle du transport aérien pourrait être sérieusement compromise par un potentiel ralentissement de l’économie mondiale engendré par par une guerre impossible à gagner au départ, et dans le contexte d’une inflation galopante, de taux d’intérêts qui s’en vont en augmentant et du prix du kérosène qui lui aussi s’envole (c’est le cas de le dire).

    Et si la Chine devait intervenir de manière explicite dans ce conflit, comme par exemple en fournissant du matériel aux Russes (notamment des camions), cela pourrait avoir pour résultat d’isoler la Chine comme la Russie l’est présentement, ce qui pourrait avoir pour effet de détériorer encore davantage la situation économique mondiale.

    Si pour certains observateurs il s’agit d’un conflit local plusieurs reconnaissent que nous sommes tous à différents degrés partie prenante dans cette guerre absurde. Une guerre que Poutine n’est d’ailleurs pas près de gagner. Je dirais même qu’il est en train de s’enliser, comme Napoléon et Hitler l’ont fait avant lui devinez où, en Russie!

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