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Transports Canada et la recertification du MAX

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C’est cette semaine que Transports Canada débute une étape importante dans la recertification du MAX : les inspecteurs canadiens procèderont à une série de vols d’essai en simulateur puis avec un B737MAX aux installations de Boeing. 

L’influence de Transports Canada

Air canada a encore 27 MAX en commande, Wesjet 52 et Sunwing 1 pour un total de 80 MAX à être livrés. Remarquez que Westjet est le plus gros client du MAX 7 avec 22 en commandes. Boeing a encore plus de 3 700 MAX en commande et le marché canadien ne pèse pas très lourd. 

Pour ce qui est de la recertification du MAX, toutes les étapes et le OK de toutes les agences de certification sont essentiels. Imaginez un instant que Transports Canada ne soit pas satisfait des essais en vol; cela soulèverait un doute important à propos de la sécurité du MAX et compromettrait sérieusement son avenir. On voit mal comment la Chine et l’EASA pourrait l’autoriser à voler de nouveau suite à un refus de Transports Canada. 

Pour Boeing c’est un test important car Transports Canada est réputé pour être neutre dans le dossier du MAX. L’avionneur américain a tout intérêt à répondre correctement aux questions des enquêteurs de Transports Canada. C’est un exercice qui lui sera très utile pour faire face à l’EASA par la suite. 

À propos de Transports Canada

La direction de l’aviation civile de Transports Canada est une organisation stable. La plupart des employés y font une longue carrière. C’est un employeur très sélectif qui n’embauche que des employés qualifiés et avec de l’expérience. Une fois embauchés, les employés sont encouragés à parfaire leurs connaissances et à occuper plusieurs postes différents. Le roulement de personnel y est donc plutôt faible.

C’est une organisation qui a des critères de sécurité très élevés ainsi que des règles d’éthique très strictes. C’est ce qui a permis à cette organisation de se tailler la réputation d’une agence de certification fiable. 

Personnellement, à chaque fois que j’ai eu affaire avec Transports Canada j’ai été très bien traité. Les gens de cette organisation, sont compétents et exécutent leurs tâches avec professionnalisme. Mais bien honnêtement, la vitesse d’exécution n’est certainement pas sa principale caractéristique. Si l’organisme a subi plusieurs réductions de personnels, les employés ne coupent pas les coins ronds pour autant. Alors il arrive que certaines démarches puissent être longues et fastidieuses.

Mon conseil à Boeing

Ce printemps encore, des employés de la FAA se sont plaints de subir de la pression de la part de Boeing. Peut-être que dans le passé cette tactique a fonctionné avec la FAA, mais les mœurs des « canucks » sont bien différentes. Transports Canada n’a pas la réputation d’être perméable aux pressions et exigences commerciales. Boeing serait très mal avisée de mettre de la pression afin d’accélérer le processus de recertification. 

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12 avis sur “Transports Canada et la recertification du MAX

  • Sauf que la pression, s’il y en a, ne vient peut-être pas de Boeing, mais des transporteurs canadiens qui veulent leurs avions.

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    • André Allard

      Heu??? Le transport aérien au Canada est à peine à 15 % ou 20 % de sa capacité et tout indique qu’il ne reviendra pas à sa capacité pré-Covid avant 2024 ou 2025. S’il y a de la pression de la part d’Air Canada et Westjet c’est pour que TC prenne son temps car les compagnies reçoivent toujours une compensation durant l’interdiction de vol.

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  • merci M. Allard pour les bons mots en ce qui concerne Transport Canada
    et ses gens dédié a la sécurité , cela change de l éternel médisance, calomnie et ou diffamation
    envers certains acteurs souvent sous-estimés pour leur excellent travail !

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    • André Allard

      Mais j’ai toujours eu de bonnes expérience avec TC, sauf lorsque je remplissais mal ma documentation 😉

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  • Que sera la réaction de Boeing si Transport Canada refuse ou émet des réserves sur la certification du MAX, que c’est une vengeance contre les actions qu’elle avait posées envers Bombardier ? ! ? !
    Hum, matière à réflexion ! ! !

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  • Guillaume

    Étant donné les sur-coûts sur le programme, le fait qu’ ils en livreront beaucoup moins (sur la totalité du programme), et le fait qu’ ils ont déjà vendus 4000 avions sur des bases de prix unitaire qui ne sont plus valables, Je suis curieux de savoir ce qui va leur rester comme marge.
    C est balot pour une vache à lait…

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    • André Allard

      Je dirais que la vache a plutôt la taille d’une brebis par les temps qui courent. Effectivement, la marge bénéficiaire est plutôt mince. D’ailleurs c’est un sujet que je vais aborder plus tard cette semaine, là je rédige mon texte sur Airbus.

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