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Un million de passagers par année à Saint-Hubert

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Dans ce texte, je me penche sur la question que plusieurs se posent : quel est le potentiel du futur terminal passager de Saint-Hubert ?

Le potentiel de la Montérégie

La Montérégie compte plus de 1,5 million d’habitants et elle est donc la deuxième plus grosse région administrative au Québec après Montréal. Mais ce ne sont pas tous les résidents de cette région que l’aéroport de Saint-Hubert desservira. Les MRC de Vaudreuil-Soulanges et Beauharnois-Salaberry sont plus près de Montréal-Trudeau et vont sans doute continuer de l’utiliser. Pour me faire une idée du nombre de personnes qui seraient susceptibles d’utiliser le nouveau terminal, j’ai additionné la population de 10 municipalités : Brossard, Longueuil, Boucherville, Varennes, Ste-Julie Beloeil, Saint-Hilaire et Saint-Jean-sur-Richelieu. Le total est de 522 000 résidents.

À titre d’exemple, l’aéroport John G. Diefenbaker de Saskatoon a accueilli 952 000 passagers en 2022. La population de cette agglomération urbaine est d’environ 275 000 personnes. Dans le cas de Saint-Hubert, elle ne pourra pas avoir de vol vers les États-Unis et à l’internationale. Seules les dessertes à l’intérieur du Canada seront permises. Mais cela n’est pas vraiment un obstacle si l’on compare à d’autres aéroports comme Edmonton entre autres : en effet, en 2019 plus de 7,6 millions de passagers y sont passés et 80 % d’entre eux ont voyagé au Canada. Les statistiques des six premiers mois de 2023 donnent une proportion similaire. 

Les chiffres

Pour savoir quel est le potentiel de passagers à Saint-Hubert, Dédé va vous faire une démonstration de sa méthode simplifiée  😉: l’aérogare comptera neuf portes d’embarquement. De plus, Porter a mentionné qu’elle y affectera des Dash-8 de 78 passagers et des E2-195 de 132 places. De manière arbitraire, j’ai choisi quatre allers-retours par jour en Dash-8 et cinq en E2, ce qui donne un aller-retour par porte d’embarquement. Donc quatre fois 78= 312 que l’on multiplie par deux puisqu’il s’agit d’aller-retour pour un total de 624 passagers. Pour les cinq E2 c’est 5 x 132 = 660 x 2= 1 320. On additionne le total quotidien des deux 1 320 + 624 = 1 944. On multiplie ensuite par 365 pour obtenir le total annuel qui est de 709 560. 

Et là je vous entends dire : « oui, mais cela est avec un taux d’occupation de 100 % et c’est impossible ». C’est vrai et si l’on prend un taux d’occupation de 70 % l’on arrive au chiffre de 496 692 passagers annuels. Maintenant si au lieu d’un seul aller-retour quotidien par porte d’embarquement, on en prend deux, le total est alors de 993 384 passagers. Suis-je assez près du million ?

Évidemment, il faudra un certain temps pour que le terminal atteigne son plein potentiel. Mais à ses débuts, l’accès à l’aéroport sera facile et la file d’attente au contrôle de sécurité sera courte. Voilà deux facteurs qui pourraient réjouir les premiers utilisateurs. La seule ombre au tableau, le stationnement, pour l’instant, je n’ai rien vu qui me permette de conclure qu’il y en aura suffisamment.

Les autres compagnies aériennes

 Porter sera le principal locataire du nouveau terminal, mais pas le seul. D’autres compagnies aériennes pourront s’y installer. Le premier transporteur qui voudra y prendre place sera sans aucun doute Air Canada et la raison est simple : actuellement elle offre huit aller-retour entre Montréal-Trudeau et Billy-Bishop ainsi que 18 vers Pearson. C’est un très gros volume de passagers et une bonne proportion d’entre eux proviennent très certainement de la Rive-Sud. Ne pas s’installer à Saint-Hubert reviendrait à laisser le champ libre à la compétition. Surtout qu’au début ce sont les voyageurs fréquents qui voudront utiliser le nouvel aéroport puisqu’ils vont réduire leur temps de déplacement. C’est une clientèle qu’Air Canada tient à conserver. 

Il va de soi que les transporteurs au rabais, Flair, Jetlines et Lynx voudront offrir des liaisons saisonnières. Vancouver est l’une de celle qui me semble offrir le meilleur potentiel durant la période estivale. Il sera intéressant de voir avec le temps si la région de Bromont sera en mesure de tirer profit de cette nouvelle proximité avec un aéroport. 

Ce qui est certain, c’est que l’arrivée d’un terminal passager à Saint-Hubert brise le monopole de Montréal-Trudeau. Une nouvelle dynamique dans le transport aérien de la région va s’installer.  

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