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Air Canada, d’importantes coupure à venir

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Le 9 novembre prochain, Air Canada procèdera au dévoilement de ses résultats du troisième trimestre. Comme le dit si bien l’expression « si la tendance se maintient, » Air Canada devra procéder à d’importantes coupure encore une fois. Prenez note que ce texte n’est basé sur aucune information privilégiée. Je n’utilise que les informations présentement disponibles publiquement pour faire cette prédiction.

Des chiffres qui en disent long

En fait, j’utilise l’équation suivante et qui est fort simple : -85% de passagers X 8mois = une compagnie en difficulté. Il me semble que la mathématique est fort simple à comprendre même pour un élève en secondaire un. Au Canada, seuls les 154 députés du parti Libéral à la Chambre des Communes n’ont toujours pas compris. Pour l’instant, le gouvernement canadien continue de faire la sourde oreille aux demandes de l’industrie du transport aérien. 

Pourtant, il suffit de lire le bilan des six premier mois d’Air Canada, d’Air Transat et des aéroports de Vancouver, Calgary, Toronto et Montréal. Le constat est le même pour tous : une baisse de la clientèle de l’ordre de 85 % et plus. Hélas! Les données préliminaires du trimestre en cours sont tout aussi mauvaises. Les industries du transport aérien et du tourisme ne peuvent continuer de soutenir la facture à elles seules. 

Une situation particulièrement difficile

Dans sa lutte contre la pandémie, le gouvernement canadien a opté pour la ligne dure face aux voyageurs. Ainsi, toute personne qui provient de l’étranger doit se soumettre à une période d’isolement de 14 jours. Les ressortissants canadiens qui reviennent d’un séjour à l’extérieur, même bref, sont également soumis à l’isolement. Or, il y a une résurgence des cas de COVID-19 malgré cette mesure. Il y a donc lieu de se questionner sur l’utilité de cette mesure.

Mais en plus de la restriction pour les voyageurs étrangers, il y a celle pour les déplacements entre les provinces. Les provinces maritimes imposent 14 jours d’isolement aux Canadiens même s’ils n’ont pas voyagé à l’étranger. Ainsi un résident de Montréal ou Toronto devra s’isoler 14 jours avant de débuter un séjour dans les Maritimes. Pendant ce temps, un voyageur européen aura eu le temps de visiter cinq ou six pays. 

Air Canada est donc privée de la clientèle internationale et d’une partie de sa clientèle intérieure. C’est une situation unique et extrêmement difficile à gérer.

Une comparaison frustrante

Le gouvernement canadien verse une aide financière annuelle de 500 M $ à Via Rail Canada. La société d’état transporte 5 M de passagers par année et l’aide est donc de 100 $ par passager transporté. Remarquez que je ne suis pas contre l’aide à Via Rail et au transport ferroviaire bien au contraire. Le service ferroviaire est utile voire indispensable dans certaines régions. Mais pendant ce temps, le gouvernement ne verse pas un sou aux compagnies aériennes et aux passagers.

Pour le transport aérien, c’est la règle de l’utilisateur-payeur qui prévaut. À chaque année, le gouvernement canadien prélève plusieurs centaines de M $ de surplus en frais aériens. Pourtant, au Canada, le transport aérien est un service essentiel pour un très grand nombre de communautés isolées. À elle seule, Air Canada a transporté plus de 50 M de passagers en 2019. C’est plus de 110 M de passagers qui voyageaient sur les ailes des compagnies canadiennes avant le COVID-19. 

À situation extrême, solution extrême

La dernière fois que les employés d’Air Canada ont menacé de faire la grève, le gouvernement a adopté une loi spéciale avant même son déclenchement. À l’époque, le gouvernement conservateur avait invoqué qu’Air Canada est un service essentiel. Mais, il existe une version différente afin d’expliquer l’empressement dont avait fait preuve les conservateurs à ce moment-là: pour bien des députés qui sièges à la chambre des communes, Air Canada est le seul moyen de transport envisageable. Traverser deux ou trois provinces en train c’est trop long. 

Je n’ai certainement pas de conseil à donner au président d’Air Canada, M. Calin Rovinescu. Mais si j’étais à sa place, j’envisagerais un arrêt complet de service comme méthode pédagogique pour les députés. Et si un député ou un ministre venait à s’informer de la situation, je lui répondrais : « vous subventionnez Via Rail, alors prenez le train! Air Canada ne peut plus faire voler ses avions à perte! »

La réalité

Aucune compagnie ne peut soutenir une perte de 85 % de ses revenus sur une période de près d’un an. C’est intenable et tôt ou tard Air Canada devra procéder à de nouvelles réductions importantes de service. En ce moment elle exploite beaucoup trop de vols déficitaires. 

Le gouvernement a le droit de maintenir des règles sanitaires plus contraignantes. Mais lorsque cela met en danger la survie d’une industrie, il doit la soutenir. Blague à part, si rien n’est fait, en 2022 le train deviendra le seul moyen de transport en région. Durant leurs déplacements en train, les députés auront tout le temps de songer à ce qui aurait dû être fait.

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