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Ce que Boeing cherche chez Bombardier

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Cet automne, des gens de Boeing Defense ont visité les installations de Bombardier dans l’ancienne usine de Canadair. La question que tous se posent depuis est : pourquoi Boeing est-elle allée visiter ses vieux bâtiments ? Peut-être que la question devrait plutôt être : qu’est-ce que Bombardier à offrir à Boeing. 

Le plan 1

Pour les employés de Bombardier, le plan 1 désigne les anciennes installations de Canadair à Saint-Laurent. Les installations sont vastes et une bonne partie date des années 40. Au cours de 2022, le reansfert des activités de structure sur l’A220 et l’A330 aux installations de Stelia à Mirabel sera complété. Par la suite, Bombardier n’occupera plus que 25 % du bâtiment qui sera alors pratiquement désert. De plus, il ne répond plus aux normes d’aujourd’hui et il a besoin d’une rénovation majeure.

Depuis l’arrivée d’Éric Martel à la tête de Bombardier, l’intention est de se départir des portions de terrains et bâtiments inutilisés. Les revenus de la vente devraient permettre de rénover ou construire un nouvel édifice selon les standards actuels. Même si la vente prend un peu plus de temps que prévu, le plan demeure inchangé. 

Mais il y a une partie des installations du plan 1 de Bombardier qui vaut son pesant d’or : c’est la section de traitement de surface. 

Le traitement de surface

Lors du deuxième épisode de la chaîne Les Ailes du Québec, j’ai abordé la question du traitement de surface. Cliquez ici et avancé la vidéo à 17 minutes 7 secondes écouter les explications. 

Le traitement de surface est une activité importante de l’industrie aérospatiale. Plusieurs méthodes sont utilisées afin de modifier la surface d’une pièce. Le trempage d’une pièce dans un bain contenant des produits chimiques est une des méthodes utilisées. Cette dernière est très efficace pour augmenter la résistance à la corrosion. 

Mais les normes plus sévères rendent très difficile l’obtention des autorisations environnementale. Le secteur du traitement de surface n’a donc pas suivi la croissance du reste de l’industrie aérospatiale. Le nombre de sites où il se fait du traitement de surface est donc réduit et très éparpillé. Les pièces qui doivent absolument subir un traitement chimique parcourent souvent de très grandes distances juste pour cette étape. Cela rallonge considérablement le cycle de production et augmente les risques. De plus, puisqu’il y a peu de sites la main-d’œuvre ayant les compétences se fait rare elle aussi. 

Bombardier possède donc une des rares et trop peu nombreuses installations de traitement de surface pour l’industrie aéronautique. D’ailleurs, lors de sa réponse officielle jeudi dernier, l’entreprise avait fait cette remarque : « le talent des employés de Bombardier et le potentiel de ses installations susciteraient l’intérêt de l’industrie. » Il semblerait que l’unité de traitement de surface soit sous-utilisée en ce moment. Bombardier chercherait donc à améliorer la productivité de cette installation. 

Boeing n’est pas la seule entreprise du secteur de l’industrie aérospatiale à avoir visité les lieux. Ce qui est normal s’il y a pénurie d’installations de ce genre.

L’intérêt de Boeing

Comme tous les fabricants, Boeing Defense cherche des solutions à long terme aux perturbations qui frappent actuellement la chaîne d’approvisionnement. Réduire les déplacements inutiles et rapatrier sur le continent un plus grand nombre d’activités ferait partie de la solution. Abonnez-vous gratuitement à notre chaîne YouTube en cliquant ici

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11 avis sur “Ce que Boeing cherche chez Bombardier

  • Andre Claveau

    Pourquoi l’action a chuté de près de 20$ la semaine passée.

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  • louis.martineau

    Ceux qui on souvenir quand Bombardier construisait le nez de l’avion militaire F/A18 de Boeing, vos commentaires et photos seraient surement apprécier.

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    • Pierre Quesnel

      J’ai travaillé sur ce contrat pendant plusieurs années, a Dorval et a l’usine 1. On a appris beaucoup au niveau technologique et logistique avec ce contrat qui nous a obligé a relever plusieurs défis. Avec une cédule de 1.875 jours par unité, on a été obligé de bâtir un four pour cuire l’unité après la peinture avant l’inspection finale et la livraison. On avait 3 niveaux d’inspection soit Bombardier, le DND et McDonnell Douglas, donc pas de marge de manoeuvre sur la qualité. C’était épuisant a la longue ce contrat! Ce qui était bien c’est que les avions complets venaient a l’usine 4 pour des revisions. Le soir on nous laissait entrer parfois pour aller les admirer ce qui était interdit.

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      • louis.martineau

        Pierre Quesnel. ..À l’origine le F/A18 a été développer par l’avionneur McDonnell Douglas qui fût vendu a Boeing en décembre 1996. En quels annnée sont-ils arriver chez Bombardier ainsi que l’année de leur départ ????.

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        • Pierre Quesnel

          Je ne souviens plus des dates exactes mais c’est dans la période entre 1985 et 1995. D’abord a l’usine 3 et ensuite on a déménagé a l’usine 1 pour faire de la place pour le RJ et le Challenger en vue de la fermeture de la piste de Cartierville.

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          • louis.martineau

            Pierre Quesnel …Merci pour l’info. Donc c’était encore l’avionneur McDonnell Douglas le propriétaire de ces avions F/A18 puisqu’ils ont vendu a Boeing seulement en décembre 1996.

    • A ce que je pense, Boeing serait le maître d’oeuvre pour une centaine d’avion de surveillance et de communication ainsi que contre mesure électronique. Il y a quelques années Embraer avait été approcher à ce sujet par Boeing pour le compte de l’USAF, en gros les appareils Embraer sont trop petit et ne vol pas assez haut pour ce genre de mission. Le global 6000 serait l’appareil de prédilection pour ces mission, de plus l’armée britannique en possède quelques-uns. L’avenir nous dira si cela ce transforme en une commande de 100 global 6000 pour le compte de L’USAF acheter par Boeing pour en faire les modifications !

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      • Nicolas

        C’est pour remplacer la trentaine de E-3 Sentry et possiblement aussi la quinzaine de E-8 JSTARS plus tard, donc entre 30 et 50 appareils. Boeing ne propose pas de dérivé du Global 6000 mais plutôt le E-7 Wedgetail, basé sur le 737-700ER. Boeing et le E-7 sont déjà pratiquement assuré d’être choisi sans appel d’offres pour le remplacement des E-3.

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  • Richard

    André, Tu voulais sûrement dire 20c au lieu de 20$.
    J’ai vue samedi que E.Martel à acheté 100.000 action a 1.74 la semaine dernière. Tactique pour influencer les actionnaires institutionnels ou une vraie confiance en la business. L’action va continuer de fluctuer sans contrôle tant et aussi longtemps que la dette ne sera pas diminuée et que le prix de l’action ne se transigera pas à une valeur supérieure disons 10x le prix d’aujourd’hui.
    Je serais pas surpris que bientôt une annonce soit faite en regard au multiple de l’action. Ça aurait pour effet d’éloigner les day traders de peu de moyen de même que les vendeurs à découvert.

    Ref. LaPresse+ samedi cahier affaires Richard Dufour

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    • Bluedog

      @Richard, André Claveau parlait de l’action de Boeing et non celle de Bombardier. La semaine passé l’action a décendu de $232.94 a $214.03. Aujourd’hui elle est a $209.90.

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