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Comment Breeze et l’A220 vont changer la donne

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C’est en avril prochain que Breeze Airways devrait recevoir son premier A220-300. Au cours des prochaines années, la nouvelle compagnie aérienne devrait changer les habitudes de voyage aux États-Unis, voici comment.

David Neeleman 

L’homme d’affaires David Neeleman est un entrepreneur compulsif qui est rendu au lancement de sa cinquième compagnie aérienne : Morris Air, Westjet, Jetblue, Azul et maintenant Breeze. 

M. Neeleman comprend très bien le transport aérien; sa plus grande force est d’identifier les marchés mal desservis. C’est un excellent gestionnaire de compagnie aérienne dont l’expertise est mondialement reconnue. Pour le lancement de Breeze, il a lui-même investit et ses principaux partenaires financiers sont : l’ancien PDG d’Air Canada, M. Robert Milton, l’ancien PDG d’ILFC et l’ancien membre du conseil d’administration de Jetblue M. Michael Lazarus. Selon Business insider, en 2018, M. Neeleman serait parvenu à lever 100 M $ de capital pour Breeze Airways. 

Le modèle d’affaires de Breeze

Bien que Breeze entend offrir des billets au prix le plus bas possible ce n’est pas un ULCC. D’abord parce que la compagnie entend se distinguer par la qualité de son service à bord et offrir plus de confort. Deuxièmement, la compagnie offrira une première classe ou une classe affaires avec plus d’espace et en tout inclus. Les clients pourront donc choisir entre le strict minimum du service à la carte jusqu’à la première classe. Tout comme les ULCC, Breeze fera du point à point sans offrir de correspondance. 

Par contre il n’y aura pas de système de divertissement intégré dans le dossier des sièges. La compagnie a plutôt opté pour une application afin que les clients puissent utiliser leur propre appareil. Elle économisera sur le coût d’acquisition du matériel tout en éliminant le poids du système de divertissement. 

Le nouveau transporteur aérien compte relier entre elles les villes américaines qui n’ont toujours pas de liaison directe. Il s’agit essentiellement de villes de moins d’un million d’habitants et qui sont distantes de plus de 1 500 milles nautiques; si les villes sont plus rapprochées, les avions régionaux peuvent alors faire la liaison directe. La clientèle visée est donc celle des compagnies aériennes existantes et qui doit actuellement passer par un hub. En offrant des vols directs, M. Neeleman veut faire économiser temps et argent à ses clients. 

De plus, M. Neeleman songe à utiliser l’A220 sur les destinations soleil et vers l’Amérique du Sud durant la haute saison. Là encore, c’est surtout Southwest qui devrait subir la compétition. 

Ce que la pandémie a changé

La crise du transport aérien engendré par la COVID-19 ne nuit pas au plan d’affaires de Breeze. C’est plutôt le contraire qui se produit car les compagnies aériennes ont réduit les liaisons directes entre des villes de un à deux millions de passagers. Cela offre donc plus d’opportunités au nouvel arrivant. D’ici la fin de 2023, pratiquement toutes les liaisons intérieures aux USA seront de faible densité. 

Avec l’A220-300, Breeze disposera d’un avion plus petit, plus léger et plus économique que ses concurrents. Elle pourra donc s’installer sur les routes de son choix afin de maximiser les revenus. Dans ce contexte, le nouveau venu pourrait prendre des parts de marché à Southwest. Cette dernière n’a que des B737-700NG à opposer et ils sont beaucoup moins efficaces que l’A220-300.

L’A220-300

Par rapport aux avions de la génération précédente, l’A220-300 offre des économies variant de 21 % à 24 %; plus le vol est long et plus l’économie sur le carburant est importante. De plus, sa grande distance franchissable lui permet de couvrir toutes les liaisons continentales aux États-Unis. Il pourra être exploité sur des liaisons où l’A319ceo et le B737-700NG ne sont pas rentables. Il ouvre donc de nombreuses possibilités à la nouvelle compagnie aérienne. 

Le système des plaques tournantes a permis d’augmenter considérablement la rentabilité des grandes compagnies américaines. Il est à la base des grands réseaux aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Breeze et l’A220 vont menacer ce système et si elle connaît du succès, les grandes compagnies américaines devront réagir. 

Le 15 juillet prochain, cela fera exactement cinq ans que l’A220 est en service. L’avion arrive à maturité et tous ses petits problèmes de débutant sont maintenant derrière. En utilisant efficacement l’A220-300, Breeze pourra mieux desservir certains marchés régionaux. Par conséquent, l’A220 pourrait envoyer au rencart un bon nombre d’avions régionaux aux États-Unis. Or, 70% de tous les avions régionaux volent au pays de l’oncle Sam. Les quatre plus grandes compagnies américaines devront s’ajuster. Celles qui n’ont pas opté pour l’A220 pourraient regretter de l’avoir laissé de côté. 

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7 avis sur “Comment Breeze et l’A220 vont changer la donne

  • François Bouchard

    Votre article soulève à quel point les négociations entre AirBus et SouthWest doivent être délicates. Southwest sait qu’un concurrent sérieux s’apprête à lui grignoter les mollets avec des appareils d’un autre temps. AirBus ne peut pas couper son prix en bas de celui de Breeze sans risquer ses relations avec un gros client qui s’est commis depuis longtemps pour une belle commande.

    Il y a des élastiques tout azimuts dans la tête des deux compagnies. J’ai hâte de voir si Southwest va bouger. AirBus peut attendre et leur dire que s’ils attendent trop, ils vont passer en dessous de la table.

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  • CLAUDE BOULAY

    Southwest devra bouger. Les 2/3 de leurs flottes sont des 737-700 de 143 places. La tendance suite à la pandémie est l’utilisation d’avions plus petits. Les voyages d’affaires ont beaucoup diminué et resteront plus bas à l’avenir. Présentement SW prends livraisons de 737MAX8 de 175 places. SW devra tôt ou tard remplacer une partie des 500 737-700. Le 737max7 n’est même pas certifié et offre un rendement inférieur au MAX8 qui offre un rendement inférieur au A220-300. Delta (95), Jet Blue (70) et Breeze (60) auront des A220 qui donneront beaucoup de satisfactions aux passagers de ces cies. De plus avec l’arrivée de l’A220-500, l’A220 serait l’avion parfait pour SW de 110 places à 170. Si SW veut regarder vers l’avenir, elle doit considérer le A220 qui répondra entièrement à ses besoins.

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    • André Allard

      Je traite de cette histoire dans le prochain Aéropod qui sortira mardi

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    • André Allard

      Oui j’ai lu l’article sur le Karma

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