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La transaction Air Canada-Transat doit se faire

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C’est le 23 août dernier que les actionnaires de Transat A.T. ont accepté l’offre d’achat faite par Air Canada. Par la suite, le Bureau de la concurrence du Canada a été chargé d’étudier cette transaction. 

Le rapport

C’est le 27 mars dernier que le bureau de la concurrence a remis son rapport. Le Bureau de la concurrence s’est livré à un examen exhaustif des différentes liaisons internationales touchées par la transaction. 

Avec le regroupement d’Air Canada et d’Air Transat, le rapport constate une dominance évidente sur certaines liaisons transatlantiques. Au départ de Montréal, le groupe aurait 100% des parts de marché vers Barcelone, Lisbonne, Lyon, Marseille, Rome et Venise. Il va de soit que le Bureau de la concurrence s’inquiète de cette concentration puisque c’est son rôle. 

Cependant, le rapport met un bémol quant aux effets de la COVID-19 sur l’industrie du transport aérien. Voici ce qu’il dit à ce sujet :

« Le commissaire reconnaît l’environnement perturbateur actuel causé par la pandémie de la COVID-19. Au moment de la rédaction, les effets de ces événements sur l’industrie canadienne du transport aérien restent incertains, mais ils semblent être potentiellement importants, du moins à court terme. L’incidence finale de ces événements pourrait être pertinente au point de vue du commissaire à l’égard de l’empêchement ou de la diminution sensible vraisemblable de la concurrence relativement à la transaction envisagée énoncée dans le présent rapport, mais il est impossible d’en connaître l’ampleur exacte et la durée pour le moment. »

La situation

Le mandat de se pencher sur l’acquisition de Transat par Air Canada date de l’été dernier. À cette époque, le Ministre des Transports voulait savoir si cette transaction était bonne ou non pour le public canadien. Mais les choses ont bien changé depuis :

Air Transat cessera ses activités le 1e avril prochain. De son côté, Air Canada réduira sa capacité de 80% et retirera 175 avions de sa flotte.  

La crise causée par la pandémie fait en sorte que maintenant la question que se pose le Ministre des Transports est : que puis-je faire pour garantir la survie des compagnies aériennes canadiennes? 

Pour ce qui est de la transaction entre Air Canada et Air Transat, il convient de poser la question suivante : est-ce que Transat peu survivre seule face à la crise actuelle? Pour ma part, la réponse est non. 

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10 avis sur “La transaction Air Canada-Transat doit se faire

  • Peut-être par contre qu’il pourrait y avoir d’autres acheteurs qu’Air Canada qui pourraient à la fois sauver Air Transat et qui pourrait stimuler une compétition dont les voyageurs pourraient bénéficier.

    Je pense qu’Onex pourraient grandement profiter de l’achat de Transat: Westjet est tres peu présente dans l’est du pays (particulièrement au Québec) et son offre de vacances est assez faible.

    L’acquisition de Transat serait une excellente façon de palier a ses faiblesses et la compétition serait maintenue sur plusieurs routes.

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    • Malheureusement, je penses qu’il est déjà trop tard… De plus, la flotte de WestJet et Transat est vraiment différente ce qui pourrais compliquer les choses. Tandis que Transat et Air Canada ont une flotte similaire.

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      • Pour le timing, Je suis convaincu qu’il y a des clauses dans le contrat d’achats permettant a Air Canada de se retirer, forces majeures (covid 19??!!) des contraintes imposées par les régulateurs jugées trop importantes etc. Tout ceci est maintenant dans les mains des avocats, si tant est qu’Air Canada voudrait se retirer.

        Quand à la différence de flotte, je crois au contraire que ca serait une occasion en or pour westjet de se diversifier. La dernière année a démontré les risques associés à n’avoir qu’un seul type dans sa flotte. J’exclus les les 8 gros porteur que westjet possède. Onex, les nouveaux patron de Westjet, sont aussi actionnaires à 35% de BBAM, un compagnie de “location d’avion” dont la flotte est de plus de 500 avions…..

        Ce qui me rend le plus perplexe c’est la valeur de l’action de Transat, qui se transige bien en deçà du prix offert par Air Canada qui laisse supposer une incertitude sur la conclusion de la transaction. Mais ceci n’est que mon opinion et non un fait et j’en connais la différence, contrairement à l’auteur de ce blog.

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        • André Allard

          Au contraire, le contrat entre Air Canada et Air Transat stipule qu’une crise économique n’est pas une circonstance pour annuler le contrat. Le plus que pourrait obtenir Air Canada, c’est de revoir le prix à la baisse et encore. Pour ce qui est de la valeur des actions de Transat, je ne me fie surtout pas aux marchés financiers qui n’ont rien vu venir de la pandémie. C’est mêmes marchés évaluent l’action de Boeing à plus de 160 $ US alors qu’elle était descendue sous les 100 $ la semaine précédente.

          Comme toutes les grands fonds d’investissement, ONEX a vu fondre la valeur de ses actifs y compris WestJet. Maintenir en vie un compagnie aérienne en 2020 va coûter beaucoup même si le gouvernement offre un soutien financier. La demande pour les vols s’est tout simplement évaporée, il n’y a aucun intérêt pour ONEX d’acheter un autre transporteur. Surtout que WestJet a toujours 7 B787-9 en commandes dont trois devraient arriver cette année. Les A330 de Transat ne serait alors d’aucune utilité à WestJet.

          Si ONEX veut vraiment tirer profit de la situation, elle n’a qu’à offrir à Boeing de prendre des commandes de B787-9 annulés par d’autres compagnies. Il va y avoir d »excellentes occasions d’affaires sur des B787 qui est un appareil nettement supérieur au A330.

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  • La situation est très interessante ! La position de monopole d’Air Canada sur les destinations européennes d’Air Transat est évidente. Doit on fermer les yeux sur les possibles eventuelles comportements d’Air Canada sous pretexte de Covid-19 ?

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    • André Allard

      Il est vrai qu’Air Canada sera le transporteur canadien le plus dominant car c’était déjà le cas avant le projet d’acquisition. COVID-19 change complètement la donne dans la mesure où la demande sera pratiquement inexistante. Il va y avoir des mises à pied tant chez Air Transat que chez Air Canada.

      Partout sur la planète des compagnies aériennes vont faire faillite, la question est de savoir si Transat peut survivre seule durant cette période.

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  • Si Transat n’est pas vendue à Air Canada, elle risque d’être acculée à la faillite par le COVID-19. Dans cette éventualité, la compétition serait également réduite.

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  • Matthew Arel

    Article très intéressant! Merci

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