Transport aérien

Transport aérien : -80% en 21 jours

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Forbes a publié hier les statistiques sur la baisse des passagers du transport aérien aux États-Unis. Mardi dernier, seulement 279 018 passagers ont passé un contrôle de sécurité aux États-Unis; ce chiffre correspond à 12,9 % du nombre de passagers pour la même période en 2019 qui était de 2,15 million. 

Les données

Le 4 mars dernier, site Airinsight a commencé à faire un suivi quotidien du nombre de passagers aux États-Unis. Pour y arriver, Airinsight utilise les données de l’agence américaine en charge de la sécurité des transports. Voici donc le tableau avec les données du 4 au 24 mars inclusivement.

Transport aérien, passagers contrôlés par la TSA douce Airinsight
Transport aérien, passagers contrôlés par la TSA douce Airinsight

Par rapport au 4 mars 2019, le volume de passagers aux États-Unis avait déjà baissé de 9%. Puis au 10 mars, la baisse était de 21% par rapport à 2019 toujours, ce qui est déjà énorme. Déjà à ce moment, plusieurs PDG de compagnies aériennes disaient recevoir plus d’annulations que de nouvelles réservations. Le 11 mars, le gouvernement américain a décrété une interdiction d’entrée pour les non Américains à partir du 14 mars. 

Après l’entrée en vigueur de l’interdiction, la chute du nombre de passagers s’est accélérée. Du 4 au 24 mars, la chute a été de près de 80%. Ces chiffres démontrent que même le marché des vols intérieurs est à plat aux États-Unis. Si on se fie aux réductions de service adoptées par les compagnies aériennes ailleurs dans le monde, les données américaines sont très représentatives. 

De plus, même à 12,9% le nombre de passagers est surestimé; le personnel naviguant et au sol des compagnies aériennes, les employés des boutiques et le personnel aéroportuaire sont inclus dans ces données. Normalement, le personnel représente moins de 5% des personnes passant les contrôles. Mais étant donné le faible taux d’occupation des vols, les employés représentent maintenant une plus grande proportion des personnes contrôlées. Comme nous n’avons pas de données précises à ce sujet il est difficile de l’évaluer avec exactitude. Cependant, on peut affirmer sans se tromper que le trafic passager actuel représente moins de 10 % de la normale.

Une descente supersonique

Aucune industrie ne peut se préparer à une perte de plus de 90% de son chiffre d’affaires en un an. L’industrie du transport aérien s’est écroulée en moins de 30 jours. Il n’existe tout simplement pas de plans prévoyants une telle chute. Le nombre de passagers a diminué plus rapidement que la capacité des compagnies aériennes à retirer les avions en service. 

En date du 26 mars, plus de 138 compagnies aériennes avaient annoncé des réductions de leurs vols de 60% ou plus. De ce nombre 82 avaient annoncé un arrêt complet et 27 une réduction de 90%. Les aéroports ferment l’un après l’autre et se transforment en terrain de stationnement. 

Plusieurs États ont déjà annoncé une aide afin de soutenir les compagnies aériennes qui en ont bien besoin. Le gouvernement américain allongera 68 G $ à lui seul pour soutenir son industrie du transport aérien. Ces sommes seront très utiles afin de maintenir les compagnies et les emplois qui viennent avec. Mais malgré l’aide des gouvernements rien ne garantit que les avions vont se remplir. 

La reprise

Pour l’instant, il est déjà acquis que les touristes ne reviendront pas pour la saison estivale 2020. Même l’automne à venir sera difficile et les avions seront encore à moitié vides; j’en discutais justement cette semaine avec un membre de ma famille qui planifiait un voyage en Espagne cet automne. Mais c’était avant COVID-19, il a reporté le tout à l’automne 2021 si la situation est revenue à la normale. Après cette discussion, je me suis demandé si j’avais goût de voyager cet automne et la réponse était non. Et vous, seriez-vous prêt à entreprendre un voyage en Espagne ou en Italie cette année? De la même manière, on peut imaginer que les Européens n’iront pas visiter New York cette année.

À cause de l’anxiété engendrée par la COVID-19, les voyageurs se feront rares pour le restant de 2020. La reprise viendra donc en 2021 et pas avant. D’ici là, les compagnies aériennes auront fort à faire pour se maintenir à flot. 

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2 avis sur “Transport aérien : -80% en 21 jours

  • De toute évidence, le secteur touristique, donc par ricochet l’aviation, mettra plusieurs mois, voire des années avant de revenir au niveau pré-COVID-19. Et ce sera particulièrement vrai pour les zones qui auront eu le plus grand nombre de cas d’infection et de décès. Par là j’entends l’Europe de l’Ouest en général, la Chine et les USA.

    Ce que nous vivons en ce moment, nos enfants, et dans mon cas, mes petits-enfants liront cela dans leur cours d’histoire. Comme dans le film « Le jour où la Terre s’arrêta de tourner ».

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  • En attendant, le WTI Crude se négocie à tout juste sous les 20$ le baril, le prix le plus bas depuis 18 ans. Le Western Canadian Select (sables bitumineux canadiens) se négocie à 6,10$ le baril, il était à 80$ en 2014… un prix de consolation pour les transporteurs aériens.

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