Transport aérien

Sunwing a l’obligation de s’expliquer

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Loin de se calmer, l’affaire du party à bord d’un vol de Sunwing continue de faire la manchette. C’est à mon tour d’y ajouter mon grain de sel à cette histoire qui prend des proportions de plus en plus gênantes pour ceux et celles qui y sont mêlés. 

Pas de pitié

D’entrée de jeu, je ne vais pas commenter sur le contenu des images qui ont circulé sur les médias sociaux. Si les acteurs de ce dérapage se sentent jugés sur les médias sociaux, ils n’ont qu’eux même à blâmer. Après tout ce sont eux qui ont mis les images en ligne dans le but de se glorifier. Bref : ils ont voulu se montrer au-dessus des autres et qu’ils n’avaient pas à suivre les règles. Bin à eux d’assumer.

Le rôle de Sunwing

Plus le temps passe et plus les gens s’interrogent sur le rôle de Sunwing dans cette histoire. Il est vrai qu’il revient aux compagnies aériennes et à leur personnel de faire respecter la réglementation à bord des avions. Cependant, il ne faut pas oublier que les agents de bord ne sont pas des agents de sécurité et encore moins des policiers. Leur capacité à imposer le respect est donc très limitée.

Il est relativement facile de prendre le contrôle sur un ou deux individus et de se dérouter pour les débarquer. Mais lorsque plusieurs dizaines de passagers se montrent récalcitrants, ce n’est pas la même chose. Dans le cas du Club 111, ils ont fait face à un groupe qui se connaissait et qui consommait de l’alcool. Je rappelle qu’en altitude, les effets de l’alcool sont doublés. Je souligne également que le quotient intellectuel d’un groupe diminue alors que le nombre d’individus augmente. Si l’on y ajoute la consommation d’alcool, généralement ça ne vole pas très haut. On ne sait donc pas comment la situation a dégénéré. Mais une chose est certaine, les agents de bord se sont retirés à l’arrière de l’appareil. Se sont-ils sentis menacés ? D’ailleurs est-il possible qu’ils aient reçu des menaces ?

Les pilotes ont été confrontés à une situation de mutinerie où ce sont les passagers qui avaient le contrôle de la cabine. Il est possible que dans de telles circonstances, l’option de continuer le vol était la plus sécuritaire. Ici je tiens à être très claire : si des passagers ont menacé les membres d’équipage, il s’agit bel et bien d’un détournement. Les conséquences seraient alors beaucoup plus graves. 

Des révélations troublantes

Dans son édition du 7 janvier, La Presse fait de nouvelles révélations sur ce vol devenu célèbre. Selon le quotidien, le contrôle des passeports sanitaires des passagers n’aurait pas été effectué correctement. De plus, certains passagers auraient menti ou présenté de faux documents. 

Ce texte place Sunwing dans l’embarras, car c’est son rôle de faire les vérifications avant l’embarquement. Mais l’on ignore quelle était l’entente entre la compagnie aérienne et le responsable du groupe. Par conséquent, il est difficile de savoir qui a commis une faute. 

L’obligation de transparence

Depuis le début de cette histoire, le voyagiste demeure silencieux et refuse de commenter. Les dernières révélations mettent en doute la capacité de Sunwing à faire respecter la réglementation. À mon avis, l’entreprise a une obligation de transparence envers les passagers qu’elle transporte. Surtout s’il s’agit de sécurité et du respect des règles sanitaires. Les gens qui voyagent à bord d’un avion ont le droit de savoir si les règles sanitaires sont respectées ou non.

De plus, jamais la compagnie n’a expliqué si d’autres passagers avaient été embarqués au Mexique pour le vol de retour. L’avion avait-il été correctement désinfecté ? Ce sont des choses que les clients de Sunwing ont le droit de savoir. Une semaine après les évènements, la compagnie a eu tout le temps qu’il faut pour rencontrer les membres d’équipage. Elle a donc une bonne idée de ce qui s’est passé à bord. Mais la compagnie continue de se taire et elle invoquera sans doute l’enquête en cours pour se justifier. Mais entre temps, c’est son image qui est ternie sur les réseaux sociaux et dans les médias. Il me semble que le moment d’une bonne conférence de presse est venu. 

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19 avis sur “Sunwing a l’obligation de s’expliquer

  • Les frasques d’une jeunesse bien esquintée par cette pandémie 😌
    Aucune empathie pour une psychologie oubliée par nos outrés.
    Que dis-je , ça n’a rien a voir …
    Allez ! Guantanamo pour les dissidents !

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  • bravo une fois de plus André pour tes commentaires justes et pertinent .
    quand la version des agents de bords, pilotes et les communications
    au sol avec Sunwing sera connu les morceaux du casse-tête s emboîteront plus facilement.
    Cela est pratiquement impossible pour 2, 3 ou 4⃣agents de bord
    de venir a bout d’ une centaine de personnes intoxiquées a 35,000 pieds d altitude.
    beaucoup de questions demeurent sans réponses.
    en espérant que TC / Sunwing / Douane Canada et tout les autres parties concernées
    prennent leur responsabilités.
    une petite mise a jour du Advisory Circular (AC) No. 700-010 s impose depuis longtemps.
    en passant cela me rappelle certain retour des travailleurs de la Baie James
    avec Québec Air/Hydro , il y a de ça plusieurs décennies…..

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    • André Allard

      Pierre : « cela me rappelle certain retour des travailleurs de la Baie James
      avec Québec Air/Hydro , il y a de ça plusieurs décennies… »

      Heureusement qu’il n’y avait pas de cellulaire avec caméra à l’époque car je suis certain qu’il y a des gens qui rougiraient de voir leur comportement à l’époque. 😜

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  • Y a t’il eu un snag de cabine d’ecris sur cette incident ??? Ou c’est juste les nouvelles suite au video ???

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      • en effet cela serait intéressant de voir les inscriptions du cabin log et cockpit log !

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    • Je ne connais pas ce terme »SNAG » de cabine, j’imagine que c’est un enregistrement vocal ???

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  • Gilles Lacombe

    T’as bien raison André; il y a beaucoup de questions à se poser sur cet événement. Pourquoi les pilotes n’ont-ils pas rebroussé chemin ou atterri quand ils su que la situation dégénérait; les companies américaines font ça souvent lorsqu’il y a une situation problématique à bord. Cela aurait au moins gâché leur voyage…Oû ont-ils pris la ou les bouteilles de boissons? Comment sont les procédures d’embarquement pour ce genre d’avions nolisés; ne devraient-elles pas être en tout point aussi sévères que celles des avions réguliers? La FAA émets des amendes aux passagers ui ont des comportements inappropriés (bataille, masque non porté, etc) durant un vol; que fait Transport Canada dans ces cas-là?

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    • Peut-être que le party à lever dans les 30 dernières minutes du vol au moment où l’appareil amorce ça décente…….¹¹q⅗

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  • Ne serait-il pas vrai que n’importe qui pourrait soulever un SGS sur le sujet? Possiblement sur le site de Sunwing ou celui de TC.. ceci forcera la compagnie à analyser la situation et à démontrer patte blanche avec TC. Le tout pourrait être public avec le résultat de l’enquête de TC.

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    • André Allard

      Une déclaration SGS se fait habituellement à l’interne. En théorie, une dénonciation à TC serait plus appropriée pour cette histoire si elle n’avait pas été médiatisée. Mais là, TC enquête alors je vois pas quelle mesure supplémentaire permettrait d’obtenir plus de résultats.

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  • pierre

    L’article 705.174 du RAC rend obligatoire la soumission des rapports d’incident de passagers turbulents
    705.174 (3) Le rapport sur un incident d’entrave au travail d’un membre d’équipage doit contenir les renseignements mentionnés à l’article 725.174 de la norme 725 —

    Signalement des incidents d’entrave au travail d’un membre d’équipage
    (modifié 2009/06/10)
    725.174 (1) Aux fins du paragraphe 705.174(3) du Règlement de l’aviation canadien, le rapport portant sur chaque incident transmis à l’exploitant aérien doit comprendre notamment les renseignements suivants :
    (modifié 2009/06/10)
    a) des renseignements sur le vol, y compris le type d’aéronef et le numéro d’identification du vol;
    b) la date et l’heure de l’incident;
    c) les noms des membres d’équipage présents lors de l’incident;
    d) une description de l’incident;
    e) le niveau d’interférence;
    f) tout facteur présumé en cause, s’il est connu;
    g) la nature des blessures subies par tout passager se trouvant à bord de l’aéronef à la suite de l’incident;

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