Aérospatiale

Une aide de 2,6 M$ pour la filière aluminium-scandium

Pour partager cette publication :

Imperial Mining et Fusia ont obtenu une aide fédérale 2,6 M$ pour de la recherche et développement sur l’Aluminium-Scandium

Le Scandium

Le scandium se classe parmi les plus rares des terres rares, et la production annuelle est de quelques tonnes seulement. C’est également un métal très dispendieux qui se vendait 10 000 $ le kilogramme l’an dernier. Il améliore la performance des piles à combustible à oxyde solide. Il entre dans la composition de certains alliages, dont celui avec l’aluminium. Ce minerai est considéré comme stratégique par le gouvernement du Canada, des États-Unis et de plusieurs autres pays. La Chine est le principal producteur de scandium.

L’alliage aluminium-scandium

Lorsqu’il est ajouté en petite quantité à de l’aluminium donne un alliage de qualité. À masse égale, l’aluminium-scandium à une résistance qui se rapproche de celle du titane. Mais puisque sa masse est moindre, il est plus volumineux que le titane. Le scandium permet entre autres d’améliorer de 150 % la résistance à l’élasticité de l’aluminium. C’est un matériel de choix pour l’industrie aéronautique qui est déjà utilisé sur les avions de chasse depuis les années 80. Étant donné le prix élevé du scandium, la fabrication de l’alliage dispendieuse. C’est ce qui explique que l’aluminium-scandium soit si peu utilisé sur les avions civils. 

L’aide à Imperial Minning et FusiA

La subvention de 2,6 M$ accordée aux deux entreprises a pour but de mettre sur pied une chaîne d’approvisionnement en aluminium-scandium. L’extraction du minerai, sa première, deuxième et troisième transformation se feront toutes au Québec. Cela permettrait de réduire grandement la dépendance du Canada pour son approvisionnement en aluminium-scandium. Impérial recevra 70 % de la subvention alors que FusiA en recevra 30 %.

Le rôle d’Imperial Minning

La compagnie minière canadienne est cotée en bourse et possède plusieurs gisements. Pour l’instant, la compagnie n’a toujours pas de site d’extraction. Le gisement de Crater Lake contient un bon potentiel de scandium et il est du côté québécois du Labrador. L’entreprise devra donc le mettre en valeur afin d’en extraire le précieux minerai. 

Le site est isolé et difficile d’accès, sa mise en exploitation va demander d’importants investissements. Imperial devra trouver du financement ou vendre à une minière plus expérimentée. 

Le rôle de FusiA

FusiA est une entreprise de fabrication qui a une forte expertise en fabrication additive avec des métaux. Sa liste de clients comprend entre autres Airbus, Bel, Helicopters, Bombardier, Héroux-Devtek, Liebherr et Safran. Son rôle sera de développer des applications concrètes pour l’industrie aérospatiale, la défense, les véhicules électriques et les éoliennes extracôtières.

Le président de Fusia, M. Cyrille Chanal, voit beaucoup de potentiel pour l’alliage aluminium-scandium en impression 3D. Il explique que jusqu’à maintenant, les alliages utilisés pour la fabrication additive sont des produits d’entrée de gamme. Leur utilisation pour des pièces structurales ou subissant de fortes contraintes est donc exclue. L’aluminium-scandium change la donne et va permettre à moyen terme d’aller vers pièces éléments de structure.

M. Chanal insiste pour dire qu’il faudra du temps avant d’installer sur un avion une pièce structurale issue de la fabrication additive. Au début, Fusia va se concentrer sur des pièces plus simples comme des sections de tubulures afin de valider le procédé. 

À court terme, d’autres industries moins normées pourront bénéficier de la recherche sur l’aluminium-scandium. 

Rio Tinto

Rio Tinto produit déjà un alliage aluminium-scandium à ses installations au Saguenay. La filiale Fer et Titane du groupe produit du scandium à ses installations de Sorel-Tracy. Elle extrait de l’oxyde de scandium d’une grande pureté de ses résidus de minerai d’ilménite qui produit l’oxyde de titane. C’est Amaero, une entreprise américaine de fabrication additive, qui a acheté le premier lot fabriqué par Rio Tinto. Devinez dans quel secteur œuvre Amaero ? 

L’alliage aluminium-scandium a un bon potentiel pour l’industrie aéronautique. Il est donc important de s’assurer que des transformateurs d’ici puissent avoir accès à la ressource afin de développer une expertise. De plus, la mise au point d’une chaîne d’approvisionnement entièrement québécoise permettrait de réduire l’empreinte environnementale.

>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *