_Général

A220 : un réinvestissement prévisible

Pour partager cette publication :

Bon, c’est reparti pour une nouvelle campagne contre le soutien à l’industrie aéronautique et à l’A220. La cause de ce brouhaha ! Un article paru hier dans le Journal de Montréal annonçant un investissement supplémentaire de Québec dans le programme. 

Une direction claire

Lorsqu’Airbus a pris le contrôle du C Series le premier juillet 2018, ce programme n’était toujours pas rentable. Dès le début, le fabricant a établi une feuille de route très claire afin de le rentabiliser : la première étape était d’obtenir plus de commandes afin de garantir de meilleurs volumes aux fournisseurs. Pas la suite, la direction du programme s’est tournée vers les fournisseurs afin qu’ils réduisent leur prix. 

La troisième étape et importante étape est l’accélération de la cadence de production. C’est l’étape la plus complexe et la plus dispendieuse puisqu’il fallait modifier la méthode d’assemblage. En février 2020, le président d’Airbus, M. Guillaume Faury, annonçait un investissement de plus de 700 M$ dans l’A220. La somme a servi à mettre en place la pré-FAL puisque cette dernière est essentielle à la montée en cadence et à la rentabilisation du programme. Cet investissement est complété et la pré-FAL a été inaugurée. Il reste maintenant à faire le montée en cadence qui prendra quelques années. 

Une évidence

Airbus a toujours indiqué sans ambiguïté que le programme A220 n’était pas encore rentable. De plus, le premier ministre François Legault étant présent lors de l’annonce en février 2020. Québec étant actionnaire à 25 % du programme, il est également responsable des pertes à 25 %. En homme d’affaires d’expérience, le premier ministre est au courant de cette situation depuis longtemps. Les seules personnes surprises par le besoin d’un réinvestissement sont les opposants à toute forme d’intervention de l’État. 

Des conditions

La demande de réinvestissement aurait donc été transmise officiellement à Québec. Sur le principe, le gouvernement serait d’accord, mais aurait certaines conditions. Comme l’a rapporté La Presse hier, la date de rachat de la part de la participation de Québec par Airbus en ferait partie. Le gouvernement chercherait ainsi à repousser la vente de ses parts après que le programme soit rentabilisé. Cela lui permettrait d’en obtenir un meilleur prix.

L’autre condition serait d’obtenir des garanties sur le maintien de Mirabel comme centre d’ingénierie et de développement de l’A220. Le développement de nouvelles variantes dans les prochaines années devrait donc se faire à Mirabel. Là encore, Québec cherche à obtenir le maximum en retour de son investissement. 

Épilogue

Certaines personnes prétendent que ce débat arrive à un bien mauvais moment puisqu’il y aura des élections cet automne. Mais il reste encore trois trimestres avant le scrutin ce qui correspond à trois siècles en politique. N’oublions pas que l’électeur moyen a la mémoire très courte. Bref, c’est le bon moment de régler cette question. 

>>> Suivez-nous sur Facebook et Twitter

16 avis sur “A220 : un réinvestissement prévisible

  • C’était écrit dans le ciel que QC devait remettre de l’argent dans son partnership sous peine d’être complètement rayé de la carte. Ça me rappelle l’histoire de petit trot et grand gallop dans l’aventure des Expos.
    Le seul moyen d’espérer revoir de l’argent est de continuer à investir. Anyway la demande est là pour le produit et plus il en volera, meilleur sera la valeur. De toute façon, à part de l’argent, Qc ne met aucune énergie dans le programme et la société québécoise n’en récolte que les bénéfices. Ce qui n’est pas le cas d’Airbus qui est responsable d’exécuter le projet de A @ Z. 200 millions ce n’est rien dans le budget du Qc, et de toute façon il semblerait que l’argent coule à flot chez nos gouvernements.
    Intéressant les concessions demandés, tel un chien de garde, semble être un du très bon travail de M. Fitzgibbon dans ce dossier.

    Répondre
  • Faudrait pas oublier que AirBus a eu cette avion pour une chanson , Il serait normal que AB d’investir un peu pour son succes. Pas toujours demander l’argent des contribuables.

    Répondre
    • Nicolas

      En choisissant de devenir actionnaire au lieu de prêter et/ou subventionner, tu dois le gouvernement peut choisir de ne pas réinvestir, mais ça va seulement diluer la valeur de l’investissement initial. Airbus n’a pas reçu de cadeau, Bombardier serait en faillite sinon et l’entreprise aurait été démantelée et vendue au plus offrant sans aucune garantie.

      Répondre
  • Tom Laflamme

    Encore une fois personne au bâton pour défendre notre industrie, ou est le ministre des transports?

    En lisant les commentaires sur les média sociaux la grande majorité des gens ne savent même pas que Bombardier n’est plus propriétaire du Cserie, pas étonnant que ce soit si facile de faire du « bashing », la connaissance du dossier et de l’industrie aérospatiale est anémique.

    En tout cas ça serait merveilleux de voir un CS-500, ça fait rêver d’y penser.

    Répondre
    • André Allard

      Quand une personne écrit comme commentaire que Québec ne doit pas verser un sous de plus à Bombardier et le C Series, ça en dit long sur son niveau de connaissances générales. En fait cette personne n’a probablement pas lu le texte juste le titre du J de M qui contenait le mot C Séries. Les titreurs du J de M utilisent le Mot C Series dans le titre car ils savent qu’il a encore une connotation négative et que cela va générer plus de réaction et donc que le texte sera propulsé par les algorithmes des réseaux sociaux. La plupart des gens ne lisant que le titre cela donne les commentaires complètement à côté que l’on lit. Cela dit, c’est un indice que les gens qui commentent ne suivent pas vraiment l’actualité et que dans neuf mois lors de l’élection, ils auront d’autres préoccupation en tête et c’est à ce demander s’ils iront voter. Bref: « les chiens aboient et la caravane passe ».

      Répondre
  • Si tu l’aimes pas mon commentaire Monsieur Allard tu peux l’enlever tu es les Rois de ton site . Au lieu de comparer une personne a un chien pas fort.

    Répondre
    • André Allard

      Le commentaire ne faisait pas référence à vous spécifiquement mais bien à tous ceux qui dénoncent toute forme d’aide à l’industrie aérospatiale. L’expression utilisée est une figure de style et n’a pas pour but de vous comparer à un chien. Mais bon, de nos jour il semble que tous choque. A chacun sa sensibilité et vous de gérer la votre, mais je n’ai pas l’intention de retirer mon commentaire. Comme vous le dite, à moi de gérer mon site.

      Répondre
  • CLAUDE BOULAY

    Dans la saga du 5G, qu’en est il pour les altimètres de l’A220?

    Répondre
    • André Allard

      Bonne question, laisse moi vérifier

      Répondre
        • André Allard

          Il y a quelque chose qui s’ent vient pour l’A220, j’attends une réponse officielle probablement demain.

          Répondre
          • De mon côté, il semble qu’AB commence à recruter des contracteurs en « Mass Properties » donc je mise sur le A220-500.

  • Gilles Lacombe

    D’après un article de La Presse, la rentabilité du programme n’est pas prévu avant 2025 et l’échéancier du rachat de la part du Québec est en 2023. Considérant le fait que la valeur du placement du Québec est nulle en date du 31 mars 2021, il m’apparaît très évident qu’il faut ajouter de l’argent car si l’on ne le fait pas on va perdre encore plus. Le Québec doit par contre mettre des conditions pour s’assurer que la date d’échéance du rachat soit repoussée en conséquence, que tout futur développement soit fait au Québec et que les emplois soient maintenus et même augmentés durant une période minimale. Le gouvernement du Québec et Airbus Canada doivent démontrer et expliquer à la population les bénéfices du programme au Québec et au Canada. L’avenir de ce programme est plus que prometteur. Les gens ont chialé lors du développement du Challenger dans les années 70 et regarder 50 années plus tard toutes les retombées que la province et le pays en ont retirées. Ce sont ces choses-là qu’il faut montrées au monde; le commun des mortels ne voit pas ça.

    Répondre
    • louis martineau

      Gilles Lacombe ….Bien dit et bien compris.

      Répondre
  • Claude

    Le développement du « 500 » n’a pas déjà été fait par l’expérimental de Bombardier il y a déjà quelques années?

    Répondre
    • André Allard

      Non, quand BBD a conçu le C Series, la possibilité du CS500 a été prise en considération. Cela veut dire que la hauteur de dégagement du fuselage permet de l’allonger ou encore que lors des demandes de proposition pour un moteur, le motoriste devait inclure la possibilité d’augmenter la puissance pour faire voler le CS 500. Mais le développement en tant que tel n’a jamais été fait.

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *