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Bombardier et les aéronefs à décollage vertical

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Un lecteur du site Les Ailes du Québec a posé la question suivante : pourquoi Bombardier ne développe-t-elle pas un avion à atterrissage et décollage vertical ? Il est correct de se demander pour un avion à fuselage intégré plutôt que le décollage et l’atterrissage vertical. Voici quelques considérations qui selon moi ont joué un rôle dans le choix de Bombardier.

La compétition

Il faut savoir qu’il existe en ce moment près de 125 projets d’aéronefs à atterrissage et décollage vertical. Plusieurs d’entre eux sont très avancés et sont très bien financés. C’est le cas entre autres pour Airbus et Embraer qui ont leur propre projet. Ce serait donc très difficile pour Bombardier de trouver le moyen de se démarquer avec autant de compétition. 

Le moyen le plus rapide pour ne pas être dépassé serait d’acheter un projet dont le développement est avancé. Mais lequel, et surtout à quel prix ? Plus le projet est avancé, et il plus il prend de la valeur. Je vois mal la direction de l’avionneur annoncer l’acquisition d’un projet VTOL* pour plusieurs centaines de millions. 

Il ne faut pas oublier que c’est l’hélicoptère qui domine encore ce secteur pour le moment. Tout projet EVTOL devant être commercialisé devra être moins dispendieux à opérer qu’un hélicoptère. Cela peut sembler simple, mais avec la technologie actuelle, c’est loin d’être évident.

La dépendance aux autres

La très grande majorité des projets VTOL en cours utilisent l’électricité comme énergie de vase. Ces EVTOL dépendent donc entièrement de l’industrie des batteries et de son évolution. La capacité actuelle des batteries et celle de la prochaine génération ne seront pas suffisantes : la densité d’énergie est trop faible par rapport au poids. Le développement d’un EVTOL dépend donc en grande partie des fabricants de batteries. De plus, ce sont les fabricants de batteries qui vont détenir les brevets importants et contrôler les prix. 

Avec son choix de technologie, si Bombardier parvient à réduire de 20 % la consommation d’énergie, elle aura accompli un grand pas. Cette technologie lui appartiendra et il sera alors possible de l’utiliser à sa guise. Combiner à des moteurs d’avions de dernière génération, il serait alors possible d’avoir un avion de transition. La version zéro émission pourrait être mise au point par la suite lorsque la technologie sera prête.

Le modèle d’affaires

Enfin, le pain et le beurre de Bombardier c’est la personnalisation de la cabine des avions qu’elle vend. C’est entre autres la qualité de sa main-d’œuvre qui lui a permis de se forger une excellente réputation dans l’industrie. La finition intérieure d’un avion d’affaires peut facilement compter pour plus de 50 % de la facture finale. C’est cette partie de la fabrication qui offre la plus grande marge bénéficiaire. Dans ce modèle d’affaires, la production artisanale de quelques centaines d’appareils peut s’avérer être très lucrative. 

Pour qu’un ERVTOL soit efficace, sa cabine doit être petite et réduite à sa plus simple expression afin de réduire le poids. Sa finition intérieure en sera une de masse.

Depuis quelques années, Bombardier a considérablement développé ses services d’après-vente. Ce secteur devrait permettre de dégager une marge bénéficiaire annuelle de plusieurs centaines de millions de dollars. Ce sont les profits de ce secteur qui vont couvrir la R & D du prochain avion de Bombardier. Abonnez vous gratuitement à notre chaîne YouTube en cliquant ici

*VTOL est l’acronyme de vertical take-off and landing et EVTOL désigne ceux qui sont électriques. 

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4 avis sur “Bombardier et les aéronefs à décollage vertical

  • Le CityAirbus a une autonomie de 30 km et une vitesse maximale de 120 km/h. Sérieusement je crois que la voiture sera plus efficace et plus rapide. Sans parler du bordel pour gérer le traffic aérien si ce type d’engin devient populaire.

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    • André Allard

      Airbus affirme que le niveau sonore sera tolérable. Bien hâte de voir la réaction des gens à l’idée de voir des tondeuses à gazon leur passer au dessus de la tête. 😜

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  • @Nicolas,exactement ce que je disait dans mes commentaires précédent pour le CityAirbus. Pour l’instant ces projets ne me semble pas viable, du moins a cour terme. Comme tu mentionne aussi,le trafic aerien en plein centre ville risque d’etre problematique coté securité et régulation. A mon avis c’est plus une maniere de faire du R&D qu’autre chose.

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  • Canadair avait un prototype, le CL-84
    dans l ancient hangard du fuel flow !
    maintenant au musée !
    Pierre

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