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La BNC revoit l’action de Bombardier à la hausse

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La Financière Banque Nationale (BNC) a publié hier une analyse de quatre entreprises aéronautiques de la région de Montréal. Il s’agit de Bombardier, CAE, Chorus Aviation et Héroux-Devtek. C’est l’analyste principal M. Cameron Doersken qui signe le document d’une quinzaine de pages. Dans le présent texte, je me concentre sur les perspectives de Bombardier.

L’aviation d’affaires

L’analyste de la BNC constate que le marché de l’aviation d’affaires a rebondi depuis le creux de mars 2020; en décembre 2020, le secteur était revenu à 85 % de son niveau d’avant la pandémie. Puis dans les premières semaines de 2021, le niveau d’activité était de 99 %. 

Pour ma part, je m’attends à ce que la deuxième vague affecte à nouveau la demande à la baisse. Mais cela ne durera pas; à moyen et long terme ce sera plutôt bénéfique. Durant la première vague, les compagnies de nolisement d’avions d’affaires ont recruté beaucoup de nouveau clients; la deuxième et la troisième vagues qui sévissent aideront à convaincre les clients qui hésitaient encore.

M. Dorsken mentionne que Gulfstream et Cessna ont rapporté une reprise des commandes la semaine dernière. Pourtant, aucune de ces deux entreprises n’avaient annoncé d’importantes commandes dernièrement. Pour sa part, Bombardier a décroché une commande de dix Challenger 350 en fin d’année. Il faut donc s’attendre à un redressement des ventes chez Bombardier également. Surtout que l’un de ses plus importants clients, Vista Global, connait une forte croissance en ce moment. 

L’évaluation de Bombardier

Pour la BNC, l’endettement de Bombardier demeure élevé et l’équipe de gestion devra faire preuve de discipline. Cela est d’autant plus vrai que la vente de la division transport a rapporté 400 M $ de moins que prévu. Toutefois, la transaction avec Alstom permet d’éliminer les doutes sur les liquidités de Bombardier à court et moyen terme. 

La pandémie aura coûté à Bombardier près de 2 G $ supplémentaires qui se sont ajoutés à sa dette. La direction de l’entreprise devra absolument livrer des résultats en 2021 afin regagner la confiance des investisseurs. La BNC anticipe un revenu de 5,6 G $ en 2021 et la livraison de 108 appareils. Pour l’année 2022, les revenus devraient grimper à 6,2 G $ selon les prévisions de la banque. Le cours cible de l’action de catégorie B de Bombardier passe donc de $0.50 à $0.80. La BNC est la deuxième institution financière canadienne à revoir Bombardier à la hausse en un peu plus d’un mois.

La réorganisation

Hier, le président et chef de la direction de Bombardier, M. Éric Martel, a écrit une lettre aux employés. Voici un extrait de la lettre de M. Martel aux employés :

« Cette dure réalité du marché, conjuguée à un endettement plus élevé que prévu à cause de la pandémie, va nous obliger à prendre un certain nombre de mesures pour redéfinir la taille de notre entreprise et réduire notre structure de coûts en fonction de la situation actuelle du marché. Avec ces mesures de transformation, nous nous assurerons que notre entreprise sera rentable à court terme et prête à croître lorsque le marché se redressera. »

M. Martel mentionne également qu’au cours des prochaines semaines, il rencontrera les employés afin de les informer.

Rappelons-nous qu’en juin 2020, l’entreprise avait annoncé une restructuration qui comportait 2 500 mises à pied. Les dernières coupures liées à cette annonce viennent à peine d’être effectuées. On ne peut rien exclure, mais je serais fort surpris qu’il y ait encore d’importantes mises à pied à venir. Les 2 500 emplois supprimés devraient permettre une économie annuelle récurrente de 100 M $ à 200 M $. 

Il devient également évident que l’empreinte industrielle de Bombardier devra être réduite. Par conséquent des sites de production devraient fermer et d’autres seront réorganisés. C’est le 11 février prochain que Bombardier présentera ses résultats de l’année 2020. Nous serons alors fixés sur l’avenir des anciennes installations de Canadair. Je m’attends également à ce que M. Martel annonce le retour à la rentabilité de Bombardier avant la fin de 2021. 

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25 avis sur “La BNC revoit l’action de Bombardier à la hausse

  • Je pense que Bombardier a encore trop de gras.
    Il faut diminuer les overhead costs, en particulier les fonctions du headquarters.

    Sans cet effort, l’hémorragie continuera.

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    • Tom Laflamme

      La direction multiplie les annonces de changements de postes pour y mettre ses hommes mais on ne réduit pas de ce coté, par contre du coté de la production c’est encore une hémorragie.

      Je me questionne vraiment sur les capacités de gestion de cette entreprise, on a beau vendre des morceaux la dette ne fond pas, on est à la veille de démolir une partie du plan 1 pour rénover le reste, quand on vend le stationnement pour réparer le toit ça ne regarde pas bien.

      A la vitesse ou l’on démantèle cette compagnie je me demande ce qui en restera, probablement que dans 10 ans il restera une enseigne marqué Bombardier dans un bâtiment modeste à l’ombre du CA avec 5 employés et que le plan nous dira encore qu’il faut couper dans le gras.

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      • louis martineau

        Tom Laflamme ..Il aurait eu plusieurs mises à pied au staff dans la semaine du 24 au 29 janvier. Quand ces des employé-es non syndiqués plutôt difficile de savoir la quantité. Quand c’est staff bombardier comme toutes autres compagnies ne publient que rarement un communiqué.

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        • Tom Laflamme

          Quand je parle de réduction qui ne suivent pas, je ne regardais pas du coté de méthodes ou des superviseur mais plutôt du coté de l’organigramme du CA, président, vice-président et tout le gratin, j’ai encore l’impression qu’on a une structure comme si on était encore 50 000 employés alors que l’on s’approche de plus en plus de la taille d’une moyenne entreprise, là aussi on devrait couper dans le gras, il y a de grosses économies a y faire il me semble.

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          • Tom Laflamme

            Oui, je pense la structure de l’entreprise n’a pas suivi la réduction du domaine d’activité. Il va falloir nettoyer dans les rangs des managers et des directors et des VP et SVP.

            Sans ce nettoyage, l’entreprise ne pourra pas faire de l’argent et la faillite devient la seule issue possible.

            Actuellement, ça ressemble à une armée mexicaine.

    • Si wallstreebets pouvait se attaquer aux actions de bbd cela serait parfait :).

      Comme quoi, tout ceci n’ a aucun sens…

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      • Émil

        Ça commence.

        Sur le site Stockhouse il y quelqu’un qui a placé sa commande:
        Placed another sell order for 90,000 shares @$13.00
        Total 190,000 shares at $13.00
        Et d’autre l’ont suivi.
        Il faut faire justice à Bombardier et notre avion magnifique (CSeries).

        Bonne chance à tous

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        • Émil

          Joining the resistance too! Selling my 10K shares @10.00$
          MAKE BBD.B GREAT AGAIN

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          • Ok.
            Désolé si je au fait déraper la zone de commentaires. 🙂
            Mais en même temps c’ est en plein dans le sujet je trouve.

            Ce groupe qui ressemble à de joyeux lurons n’a pas totalement tord quand ils dénoncent et s’ attaquent aux pratiques de ventes a découvert sur des compagnies en difficulté.

            C est quand même pas normale qu’ une compagnie comme bbd qui fait 16 milliards de chiffre d affaire soit évaluée à 2 milliards en bourse…
            C’ est 20 le prix de 20 avions…

          • raoul robert

            Pour ma part je suis convaincu que le salaire des cadres est trop élevé.
            Celà prend une grosse restructuration à ce niveau aussi.

  • Nicolas

    Je ne serais pas surpris de voir Bombardier vendre d’autres actifs tels que l’usine 1 et le centre d’excellence.

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    • André Allard

      Québec cherche à rapatrier au QC des lots industriels dans le secteur aérospatial. Une hypothèse serait de vendre l’usine 1 au bras immobilier du fonds de solidarité FTQ. Ce dernier se chargerait ensuite de démolir les bâtiments vétuste, décontaminer les terrains et construire des immeubles industriels dans le but de les louer à des compagnies du secteur aérospatiale qui transfert des lots industriels vers le Québec. Le Fonds seraient alors éligible à une aide financière. Dans ce contexte, si BBD décidait de rapatrier à Montréal la fabrication des ailes du Global 7500, c’est le Fonds qui recevrait un appuis financier mais pour un investissement dans tous les secteur aérospatiale plutôt que de donner une aide directe BBD. De son côté BBD n’aurait pas à fournir les capitaux et ses dépenses se l’imiteraient au loyer vers au Fonds. « Tsé on jase là » 😉

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      • Nicolas

        Je ne sais pas, avec la folie dans l’immobilier ces temps-ci, vendre tout les terrains pour un projet résidentiel à un promoteur serait plus payant selon moi. Si relocalisation il y a, la logique voudrait que ce soit dans un quartier industriel.

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        • André Allard

          Effectivement, il y a une folie pour l’immobilier résidentiel mais est-ce que c’est suffisant pour faire monter la valeur des terrains à Cartier-Ville? Mais c’est évident que si BBD reçoit une bonne offre pour le plan 1 il faut sauter sur l’occasion et vendre.

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          • Tom Laflamme

            Le secteur de Cartier-ville et du plan 1est est a proximité du REM et du métro , c’est un endroit assez prisé, les tour à condo trouvent preneurs dans ce secteur assez rapidement, je crois que présentement quand on regarde la localisation Bombardier est l’éléphant dans la pièce…ou le secteur.

            Si on veut attirer des projets aérospatiale Mirabel me semble être l’endroit tout désigné, synergie avec d’autres entreprises du même type, accès aux pistes d’un aéroport sans voyageurs, proximité pour le transport aux autoroutes, et loin des embouteillages de Montréal, tout ça a un prix concurrentiel et si je ne me trompe pas il devais y avoir des incitatifs fiscaux

  • Dans l’état actuel, beaucoup de choses dans Bombardier, de l’ingénierie à la comptabilité en passant par la ressource humaine et commercial, sont très surdimensionnés.

    Il va falloir couper fort dans les rangs des managers et directeurs.

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  • Quand le titre va remonter je vais racheter et ne plus jamais investir dans cette compagnie.final

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  • Des drones/Rotax civils et militaires payants, ça presse.

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  • NILTON DE MOURA

    Bonjour,

    Je vous entends parler et on dirais que vous vous ne connaissez pas le contenu du plant 1, je parle de l’usine chimique qui sers à l’usinage chimique des détails en sheet metal.
    Cette usine a été bâtie au prix de 30 millions il y’a déjà une vingtaine d’années, alors la démolition du plan 1 ne devrais pas être en entier, j’y crois la seule moitié pas plus.

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    • André Allard

      Je suis très au courant de la présence de la section de traitement de surface au plan 1. Mais maintenir des vieux bâtiments juste pour cette unité ne serait pas rentable non plus. Pour maintenir les bâtiments actuels en fonction, il faut retirer l’amiante, revoir et sécuriser la structure, ré-isoler et refaire une bonne partie de l’enveloppe extérieure. En plus de cela il faut démolir les sections de l’usine qui ne seront plus utilisées.

      La question est de savoir qu’est-ce qui est le plus dispendieux, rénover et déménager et contrairement à ce que plusieurs pensent, rénover n’est pas un choix évident.

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  • Il serait aussi intéressant que les coût de nos fournisseurs soient revus à la baisse. C`est effrayant de voir combien peut coûter différentes pièces. Je crois que c`est l`un des plus gros problèmes . Si c`était moi , une des première personne que j`irais voir c`est le responsable des achats.

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    • Malheureusement Bombardier est un mauvais payeur. Quand tu dois attendre jusqu’a six mois pour te faire payer, tu dois financer le tout.

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