Transport aérien

Un été chaud pour le transport aérien

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Selon les données de l’ACSTA, du premier au 29 mai dernier, 3 228 901 passagers du transport aérien ont été contrôlés*. Cela représente 76 % du volume enregistré pour la même période en 2019. C’est un bon de 10 % par rapport au mois d’avril dernier. Certaines journées, le volume de passagers dépassait même 85 % de 2019. Ces chiffres étonnent, car les compagnies aériennes affichent une capacité qui se situe entre 70 % ou 75 % de 2019. Il en résulte que les avions sont souvent remplis à pleine capacité et que les aéroports sont surchargés.

La pénurie de main-d’œuvre

Cet engouement pour le voyage est planétaire et crée des perturbations un peu partout sur la planète. Le point le plus chaud des dernières semaines est l’aéroport de Schiphol à Amsterdam. Du 20 au 23 mai, la file d’attente pour passer les contrôles de sécurité s’étirait jusqu’à l’extérieur du terminal. Une combinaison de pénurie de personnel et d’une forte demande expliquerait cette situation. 

Les retards dans le contrôle des passagers à forcer l’annulation de plusieurs vols. La situation a tellement dégénéré que des bagarres ont éclaté. Face à une situation chaotique, KLM a suspendu la vente de nouveaux billets à Schiphol. Il n’était donc plus possible d’acheter des billets en classe économique au départ de Schiphol entre le 27 et le 30 mai. La compagnie aérienne a pris cette décision afin d’éviter de nouvelles annulations et servir les passagers laissés pour contre. 

Il faut maintenant cesser de parler de la pénurie de pilotes et commencer à parler de la pénurie de main-d’œuvre. En ce moment, les compagnies aériennes et de services au sol peinent à recruter du personnel. Bagagiste, préposé d’escale, agent de service à la clientèle, mécanicien et agent de bord se font rares. Ce sont tous des métiers dont les conditions générales de travail se sont sérieusement détériorées. De plus, ce sont ces métiers qui ont été les plus affectés par les mises à pied. En cette période de reprise économique, le secteur aérien est en compétition avec les autres secteurs de l’économie.

Un été chaud

Les perturbations des dernières semaines sont un signal très évident : bien qu’il ne soit qu’à 75 % de son niveau d’avant la pandémie, le transport aérien opère en ce moment au-delà de sa capacité actuelle. Les aéroports qui sont le point névralgique de l’industrie sont les premiers à en subir les conséquences. Le manque de personnel aux postes de contrôle des passagers n’est que la pointe de l’iceberg. Tous les métiers de soutien aux opérations aériennes sont en pénurie. 

Après deux années de misère, les compagnies aériennes sont heureuses de renouer avec la croissance et la rentabilité. Mais certaines ont trop augmenté leur offre de service, et n’arrivent pas à « donner leur 110 %. » Il semble donc que les retards vont se multiplier au cours de l’été. Les voyageurs devront être prévoyants et s’armer de patience. 

* Ce qui est mesuré

L’ACSTA publie deux chiffres, le premier est pour le nombre de passagers aux huit plus grands aéroports canadiens : Vancouver, Calgary, Edmonton, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax. Le deuxième chiffre comprend les huit premiers aéroports auxquels on ajoute ceux de Victoria, Kelowna, Saskatoon, Regina, Toronto-Billy-Bishop, Québec et St. John’s. Ces données excluent le personnel navigant et le personnel au sol qui sont contrôlés par l’ACSTA.

Les données de l’ACSTA ne contiennent que les passagers ayant embarqué dans un aéroport canadien. Les passagers provenant de l’étranger ne sont donc pas inclus dans ces statistiques. Mais il s’agit tout de même d’une bonne information qui permet de faire des comparaisons fiables. 

Notez que les aéroports publient leurs statistiques mensuelles avec un mois de retard. Toronto et Vancouver sont en retard de plusieurs mois. De plus, les administrations aéroportuaires comptabilisent les passagers payants et non payants ; il pourrait donc y avoir une différence de plus de 10 % entre les chiffres de l’ACSTA et ceux des aéroports. 

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